ÉTÉ, SERIES TELE ET… BUSINESS

11 août 2015

ÉTÉ, SERIES TELE ET… BUSINESS

  • En été, Amour, gloire et beauté semble prendre un relief tout particulier. Et ce n’est pas le cas seulement de ce feuilleton qui hante le petit écran depuis des lustres : c’est bien le cas de toutes les séries. En effet, l’été est d’une part la saison où l’audience de ces films s’accroît et draine des spectateurs qui jusqu’alors ne pouvaient les suivre faute de temps libre ; il est, d’autre part, le moment de l’année où ce même auditoire, le farniente et les loisirs aidant, se sent le plus prompt à s’identifier aux personnages des séries et surtout à ceux que les grands classiques du genre décrivent comme mêlant voluptueusement – le plus souvent sur la côte californienne – l’élégant désoeuvrement et l’amour avec les affaires.
  • Oui, les affaires, et le travail… Car même en été, on ne les oublie pas et car, d’autre part, il n’y a pas uniquement amour, de gloire et de beauté dans les séries tant moquées pour leur côté mélodramatique et glamour : il y a aussi business et action. En effet, parallèlement au mélodrame (certes, inévitable !), s’y déploie une représentation parfois très réaliste du monde des affaires qui ne peut qu’attirer durablement l’attention et forcer le respect des spectateurs même les plus exigeants. Plus que cela : la figure businessman, du cadre ou du manager est souvent dotée d’une telle force de persuasion dans ses actes et d’une telle présence sur le petit écran qu’elle devient tout à fait susceptible d’inspirer les autres et de leur donner le goût de poursuivre leurs propres affaires avec une passion accrue.
  • Dans ce sens, il ne faut surtout pas négliger les grands classiques du genre : l’homme d’affaires y est représenté avec une force d’attraction quasiment irrésistible. Bien que fictionnel et virtuel, il peut parfois paraître plus incarné et plus humain que le manager qui travaille au bureau d’à côté et qui, impénétrable et impassible, reste plus abstrait et inaccessible que tout personnage sorti de l’invention audio-visuelle. Les grands classiques du « soap opera » sont là pour rappeler que les « affaires » peuvent être même aujourd’hui une admirable aventure humaine où la spontanéité, l’impulsivité et l’improvisation doivent avoir leur part et où l’homme doit tenir la place centrale. L’homme – avec sa verve créative, sa capacité d’initier de nouvelles choses et aussi – de s’émerveiller, de se surprendre, de se surpasser. Et d’aimer…
  • Aujourd’hui, ce sont les start-up et les PME (souvent familiales) qui peuvent incarner pleinement cette aventure humaine. Mais dans les conditions d’une économie à la fois globalisée et financiarisée, cette flamme précieuse n’est que très peu encouragée, pour ne pas dire carrément vacillante. Eh bien, pourquoi ne pas conseiller aux créateurs de start-up et de PME de chercher dans les séries télé classiques l’encouragement et l’inspiration que l’on leur refuse tellement ? Comme eux, les personnages de ces feuilletons sont d’incorrigibles aventuriers ; comme dans bon nombre de start-up encore, les affaires même les plus sérieuses représentées par la télé- fiction se laissent imprégner d’un allègre esprit de convivialité voire d’un doux air de famille. Mais ce n’est pas tout. Comme on l’a écrit sur le blog « Maître Chat », les start-up ont beaucoup à apprendre de la technique du storytelling utilisée par les séries et de leur habileté de tenir en haleine le spectateur dont l’intérêt pour l’intrigue est censé rester éveillé à tout moment. Lançant sur le marché leurs produits, les petites entreprises débutantes peuvent par exemple ménager le même effet de « teasing » qu’usent les auteurs de scénarios en début – ou à la fin – d’un épisode et qui, par un message énigmatique ou une révélation subite, happe durablement l’attention du spectateur- consommateur. Un autre procédé utilisé par les scénaristes consiste à révéler une nouvelle, une nouveauté, mais de faire cela seulement en partie et de laisser le reste baigner dans le mystère et dans l’attente d’ultérieurs éclaircissements…
  • Bien plus que« Dallas », « Dynasty » et « Santa Barbara », ces « soap- operas » dont le charme n’a aujourd’hui (quoi que l’on dise !) rien de délavé et dont l’effet « inspiration- motivation » semble ne rien avoir perdu de sa force – surtout pour la tranche d’âge très large et variée des 40- 70 ans chez laquelle il se double, en plus, d’un effet « nostalgie » – bien plus que dans ces classiques dorés, les jeunes entrepreneurs peuvent s’inspirer de quelques séries nouvelles dont l’intrigue s’articule autour de la high-tech et de l’Internet. Celles-ci sont parfaitement susceptibles de les accompagner dans leur quotidien de développeurs et d’hommes d’affaires en général. L’une de ces séries parle clairement de start-up : elle n’est autre que « Silicon Valley ».
  • Mais en renouant avec le thème de l’été et des spectateurs occasionnels, principalement estivaux des séries, remarquons que ces films peuvent aussi être source d’inspiration pour toute personne active et pas uniquement pour les businessmen et les entrepreneurs. Les séries peuvent par exemple dédramatiser la rentrée de fin août et faciliter un passage en douceur du farniente au bord de la piscine aux responsabilités d’une nouvelle année d’activité. En effet, mêlant savoureusement et ô combien plaisamment travail et vie privée- sentimentale de leurs personnages, cette télé-fiction peut donner envie de prendre une meilleure conscience de la place du travail dans notre vie, de tisser des liens plus étroits, plus organiques avec nos collègues et, en s’y investissant à la fois d’une manière professionnelle et humaine, de faire de notre activité quotidienne une passionnante aventure.

 

Recommandé pour vous