La pollution automobile est responsable de bien des maux, et nos biologistes en découvrent les conséquences chaque jour un peu plus. Au-delà des sempiternelles émissions de CO2, responsables du réchauffement climatique, on vient de découvrir que les fines particules émises par les systèmes de freinage des véhicules roulants étaient tout aussi polluantes ; voire plus ! Pour autant, on a supprimé l’amiante dans la composition des plaquettes de frein depuis quelques années maintenant !…
« Qu’est-ce que c’est qu’ce binz !? » s’écrirait Jacquouille la Fripouille dans Les Visiteurs… Concrètement, lorsque vous appuyez sur la pédale de frein, vous mettez en contact deux matériaux dans le but de ralentir et/ou stopper votre véhicule. Ces frictions répétées génèrent de fines particules métalliques & des poussières de composites, que l’on retrouve naturellement dans l’atmosphère ; soit dans l’air que l’on respire, soit dans les eaux de ruissellement. Vous avez beau posséder un moteur de dernière génération, sobre comme un chameau, équipé d’un filtre à particules : chaque fois que vous freinez, vous POLLUEZ !
A quel niveau de gravité s’établirait cette pollution ? Des études scientifiques tendraient à prouver qu’elle représenterait jusqu’à 20% de la pollution automobile actuelle ; c’est considérable ! Le plus préoccupant dans l’histoire, ce sont les conséquences sanitaires dues à leur inhalation involontaire, mais conséquente. Outre les problèmes respiratoires (asthme, allergies…) rencontrés lors des pics de pollution, et dont souffre de manière croissante la population urbaine, elles seraient responsables de graves pathologies cardiaques et nombre de cancers des voies respiratoires. Rassurant, non ?
« A tout problème existe une solution » a-t-on coutume de dire ! C’est ainsi qu’une entreprise française (Tallano Technologie) vient de mettre au point un système révolutionnaire : un micro-aspirateur, installé à proximité de l’ensemble disque/plaquettes, se met en action dès que vous freinez. Ainsi, il capte jusqu’à 80% des particules émises lors du freinage ! Couplé à un filtre collecteur, il suffit ensuite de le vidanger avec précaution, lors de la révision du véhicule dans des établissements spécialisés. Ingénieux, non ?
En attente de mise aux normes
Plusieurs constructeurs automobiles auraient déjà manifesté leur intérêt et pourraient monter ce dispositif de série sur leurs modèles, dès l’an prochain. En effet, la réglementation risque de se durcir notamment aux États-Unis, oú plusieurs États ont déjà légiféré sur les taux de particules émises lors des freinages. En Europe, le gouvernement français serait en train d’étudier un renforcement des normes ; Ségolène Royal l’aurait évoqué lors d’une discussion sur la Loi de transition énergétique. Gageons qu’elle ait plus de succès que sa défunte écotaxe pour poids lourds…
Depuis ces dix dernières années, les constructeurs automobiles ont fait d’immenses progrès au niveau de la qualité de la combustion, donc de la « propreté » des moteurs. Force est de constater qu’il reste encore des domaines à assainir ; c’est précisément le cas du freinage ! Sachant qu’un véhicule équipé d’un moteur Diesel de dernière génération est six fois moins polluant par ses émissions que son système de freinage, il est grand temps de se pencher sur ce récurrent problème de frottement. Et si possible, sans s’échauffer !