Quoi de neuf en matière de financements hypothécaires ?

27 novembre 2022

Quoi de neuf en matière de financements hypothécaires ?

Par Gaël Rochat*

Avec un revenu brut médian de 6 500 CHF, et un revenu disponible de 4 550 CHF (revenu brut après déduction des charges sociales et impôts), les Suisses ont l’un des pouvoirs d’achat les plus élevés au monde. Pourtant, avec une épargne moyenne de près de 15 % de leur revenu disponible, les Suisses restent de piètres épargnants en comparaison de leurs voisins. Selon l’OFS, en 2019, plus d’un Suisse sur cinq n’avait pas la capacité de faire face à une dépense imprévue de 2 500 CHF !

Devenir propriétaire : est-ce encore possible ?

L’achat d’un bien immobilier en Suisse paraît inaccessible pour les personnes ayant un revenu médian, qui jettent souvent l’éponge d’office. 

Regardons de plus près la situation et prenons l’exemple d’un bien immobilier de 4 pièces en Suisse romande, dont le prix moyen s’élève à 1 150 000 CHF. Pour acquérir ce bien, 230 000 CHF de fonds propres (20 %) sont requis, et il faut provisionner 57 500 CHF pour les frais d’achat (env. 5 %), soit un total de 287 500 CHF. L’apport personnel, en espèces ou provenant d’une donation ou d’un compte 3A, doit être au minimum de 172 500 CHF. Le reste, soit 115 000 CHF, peut provenir d’un apport complémentaire en espèces ou de la prévoyance professionnelle (LPP).

Bien souvent, on s’y prend trop tard pour épargner

N.B. : En optant pour un retrait LPP, il faudra toutefois veiller à compenser le capital utilisé à titre de fonds propres, afin de ne pas péjorer son capital ou sa rente à la retraite. Cela sera possible une fois l’acquisition effectuée, l’épargne nécessaire pour la création des fonds propres étant dès lors disponible.

Un couple âgé de 30 ans, percevant le salaire médian suisse brut d’un ménage de 11 700 CHF par mois (× 13), ayant épargné 645 CHF par mois pendant 15 ans (5,1 % du revenu brut), aura les fonds propres requis de 172 500 CHF à l’âge de 45 ans. Le revenu du couple aura augmenté en principe à hauteur de 19 900 CHF par mois (× 13), selon les statistiques. Le ratio charge/revenu étant respecté, un créancier gagiste pourra octroyer un prêt à hauteur de 920 000 CHF. 

Dans le cas de l’acquisition d’un bien neuf répondant aux dernières exigences (p. ex. label Minergie, isolation, chauffage), les revenus requis pour obtenir le prêt peuvent même être plus bas. 

L’achat d’un bien nécessitant des rénovations importantes peut aussi s’avérer un choix très intéressant, le coût des travaux de rénovation pouvant être en grande partie déduit du revenu imposable des contribuables, et de nombreuses subventions étant versées dans le cadre de rénovations énergétiques.

Gestion de fortune active : constituer ses fonds propres en toute sécurité ?

Bien souvent, on s’y prend trop tard pour épargner, et constituer une épargne tardivement peut s’avérer par la suite compliqué. La simulation ci-dessus se base sur un rendement moyen de 5 % net sur 15 ans. Ce rendement est tout à fait réaliste si l’on fait appel à un gestionnaire de fortune, et il n’est pas réservé à une élite fortunée, mais bien à « monsieur et madame Médian », pour ce projet à taille familiale.

Ce type d’investissement en gestion active de titres (actions ou fonds d’actions) est réalisable de façon sûre si trois critères sont respectés :

            • La diversification : Un portefeuille est réputé sécurisé lorsqu’il contient au moins 30 actions d’entreprises différentes. 

            • L’effet du coût moyen : Effectuer des versements réguliers mensuels sécurise l’avoir, et les investissements ont lieu à des moments où les marchés sont haussiers ou « bullish » et baissiers ou « bearish » (achat de plus de parts d’actions pour une même somme investie lors des baisses). Un investissement régulier provoque un lissage appelé « cost average effect ».

            • L’horizon de placement : Sur une durée de 15 ans ou plus, les principaux indices mondiaux en actions montrent systématiquement une plus-value depuis les années 1970, tout en incluant les crises importantes. La durée est donc un facteur important de sécurisation, même si un retrait de son avoir est possible en tout temps. Une durée d’investissement plus courte est possible sous certaines conditions.

Les Suisses restent de piètres épargnants en comparaison de leurs voisins

En optant pour un plan d’épargne-placement, il faut faire appel à un gestionnaire de fortune sérieux et expérimenté. Les frais de gestion et de dépôt doivent également être compétitifs. Il est nécessaire de mesurer son profil d’investisseur personnel, les investissements devant être en adéquation avec sa tolérance au risque et sa propension (appétit) du risque. Une baisse boursière ne peut jamais être exclue, mais celle-ci précède souvent une nouvelle hausse. En contractant un leasing ou en achetant un nouveau véhicule, la perte d’actif est immédiate (−40 % sans possibilité de rattrapage). A contrario, une forte baisse boursière de −20 % n’est pas significative si l’argent reste investi sur du long terme.

En l’absence d’un projet concret, ces investissements à moyen terme peuvent aussi faire l’objet d’une attribution future diversifiée. La prévoyance et la sagesse dans le domaine des finances sont gage de succès dans la réalisation de vos futurs projets. Aujourd’hui, un conseil personnalisé prodigué par un professionnel dans le but d’attribuer, d’optimiser et de dynamiser vos finances personnelles est plus que jamais nécessaire !

* à propos de l’auteur

Gaël Rochat © FCG

Gaël Rochat,Manager d’équipe pour FCG, Cabinet de conseils – Morges

Pour poursuivre votre lecture: « Et si la crise apportait finalement quelque chose de positif? »

Retrouvez l’ensemble de nos articles Inside

 

Recommandé pour vous