Photo Paolo Vassalli © Eurizon
Par Paolo Vassalli, Senior Portfolio Manager Equity team, Eurizon
Comme c’est souvent le cas dans les semaines précédant le début de la saison des résultats, les analystes ont tendance à réviser à la baisse leurs prévisions en matière de bénéfices. Ce phénomène a été particulièrement marqué au premier trimestre 2025, de sorte qu’il faut s’attendre à ce que les bénéfices dépassent en moyenne les attentes, ce qui est d’ailleurs le cas pour les premières sociétés à avoir publié leurs résultats. Cependant, l’attention se portera davantage sur les perspectives que les entreprises présenteront pour les prochains trimestres, où il est peu probable que des indications fortes soient données, compte tenu de l’incertitude actuelle concernant la structure finale des taxes et de leur impact réel sur l’économie.
Dans un contexte où certains signes de ralentissement de la croissance américaine sont déjà apparus, et face à l’incertitude générée par la manière particulièrement agressive dont l’administration américaine gère la question des tarifs douaniers, il est raisonnable de s’attendre à une situation plus favorable dans certains secteurs défensifs. Toutefois, bien que cette dynamique ait été largement anticipée, certaines surprises ne sont en aucun cas à exclure, même dans des secteurs plus cycliques. Une attention particulière sera également portée aux prévisions des entreprises du secteur technologique, pour lesquelles il faudra vérifier si les anticipations de croissance seront suffisantes pour raviver l’intérêt des investisseurs, ébranlés par un flux d’actualités peu favorable ces derniers mois. A l’échelle européenne, les indications des entreprises de la zone euro seront particulièrement intéressantes, afin de confirmer la phase de performance positive observée depuis le début de l’année, soutenue par une plus grande flexibilité monétaire et fiscale qu’aux Etats-Unis. Parmi les industries, nous pensons que les valeurs liées à la défense seront en mesure de publier des résultats positifs.
Dans la mesure où nous n’anticipons pas de biais marqué sur les perspectives des entreprises pour les prochains trimestres, tout en gardant une certaine prudence sous-jacente dans l’attente d’une clarification du cadre tarifaire, nous ne prévoyons pas de rééquilibrage massif de notre allocation. Celle-ci demeure globalement équilibrée et prête à saisir les opportunités qui pourraient émerger, principalement au niveau de certains émetteurs spécifiques.
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