Photo Hôtel Miss Fuller © Nicolas Anetson

En août, on déserte la Suisse pour Paris. Plus calme, moins stressée, ensoleillée et festive… La ville Lumière rayonne autrement. De belles adresses viennent de s’offrir une renaissance et n’attendent qu’à accueillir la wishing list de nos envies. Découverte de trois spots bientôt incontournables.

Par Sabah Kaddouri

L’Experimental Hôtel Marais

C’est un quartier d’initiés pour celles et ceux qui ont le goût sûr. L’âme de Paris y est capturée ici : artistique, épicurienne, intellectuelle, transgressive, revendicatrice, bohême, le Marais vit intensément. Surtout la nuit. S’installer ici quand on est hôtelier s’accompagne donc d’un parti pris. Dans le Haut Marais, l’ancien établissement historique Sinner est devenu l’Hôtel Experimental Marais. Rhabillé aux couleurs de l’enseigne déjà bien ancrée à Minorque, à Verbier, Londres ou Venise. Les acolytes de toujours, Olivier Bon, Pierre-Charles Cros et Romée de Goriainoff, ont réveillé les lieux avec cette énergie créative et festive qui les caractérise. De Suisse, vous ne viendrez donc pas ici par hasard, mais bien pour retrouver cette hospitalité vibrante et exigeante. Les baristas officiant dans la collection sont souvent champions du monde dans leur catégorie ; le design des chambres et des espaces communs toujours confiés à des pointures.

Au Marais, c’est Tristan Auer (à qui l’on doit le palace du Crillon, by Rosewood, à Paris ou encore la rénovation de la grande Dame de Cannes, le Carlton) qui a été à la manœuvre. L’Experimental Marais a conservé son côté cathédral : arches majestueuses, vitraux, ambiance tamisée, chambres sanctuarisées rendant votre villégiature ultra privative. Ne pensez pas néanmoins avoir débarqué dans un lieu monacal où tout est silence et interdit… Loin de là ! Au diapason avec son quartier réputé pour sa liberté, l’adresse a plus d’une personnalité.  Il suffit de reprendre l’ascenseur en soirée pour découvrir un monde pétillant rythmé par les allers-venues d’une faune aussi hédoniste qu’éclectique ! On assiste à une pièce de théâtre au restaurant Temple & Chapon (jusqu’à 100 couverts), cœur battant du cinq étoiles, les passants y rivalisent de style tandis que les (bonnes) ondes fusent.

Est-ce le décor atypique à l’origine de cette allégresse ? Il faut dire que la magnifique verrière monumentale baignée de lumière ainsi que les plantes grimpantes parcourant la salle, vous immergent dans un monde onirique. On sait déjà qu’on aimera passer des heures dans cet endroit. Sentiment rapidement confirmé par la carte de la cheffe Mélanie Serre passée par l’école Robuchon. Au menu, des grillades délicieuses de poissons et fruits de mer, des lobsters roll croustillants et cheesecakes. On voyage entre Paris et New York, c’est l’idée voulue. On reste également pleinement dans l’ADN maison en retrouvant l’atmosphère speakeasy au coin bar. Cocktails Old Fashioned, Manhattan, Penicilin et créations sur-mesure retiennent tardivement les noctambules.

Bonne nouvelle, vous n’aurez pas à prendre le dernier métro pour regagner votre chez vous, direction votre confortable à l’étage. On dort parfaitement bien dans ce cocon égayé d’objets chinés racontant une histoire. Affable Paris. L’Expérimental est là pour écrire une belle et longue success story.

La Clef Tour Eiffel Paris by The Crest Collection

La Dame de Fer et son pouvoir d’attraction. Qu’on vienne de Genève, Lausanne, Zurich ou Schaffhausen, on sait qu’on flânera à proximité. Cafés, restaurants gourmets, galeries d’art, expérience shopping, vie nocturne… C’est un condensé de Paris cinq étoiles. Côté hébergement, profitons de ce nouveau passage dans la capitale française pour découvrir une nouvelle adresse. Située au 83 avenue Kléber, dans le 16ème arrondissement, La Clef Tour Eiffel Paris bénéficie d’un emplacement exceptionnel à quelques pas de la Tour Eiffel et des sites les plus emblématiques. Dans ses murs, on nous raconte une histoire de voyage différente soigneusement pensée par The Ascott Limited (Ascott), référence hôtelière en Asie-Pacifique. De Melbourne à Singapour en passant par Vienne, Abidjan ou New York, Ascott a tissé sa toile dans la discrétion.

A Paris, le groupe a donc choisi sa collection The Crest pour répondre à l’exigence des voyageurs. Ceux pour qui il est primordial de se sentir connectés à la localisation. Héritage haussmannien dans l’architecture de l’établissement, décoration élégante des chambres et appartements où le chic parisien exulte derrière chaque clef et espace, création de moments épicuriens, La Clef Tour Eiffel capture l’essence de sa ville avec l’envie de vous créer de beaux souvenirs. Signé Ricardo Bofill, le revamping de cette demeure – jadis destinée à une clientèle d’affaires pressée – a réussi le pari de se réinventer en résidence raffinée. Dès votre arrivée, vous serez immergés dans une ambiance sensorielle délassante. Le lumineux lobby abrite un salon de parfumerie française qui attire l’œil et le flair… On veut mettre le nez dans ce « bar olfactif » original en vue d’explorer les senteurs de la maison de parfums Sevessence et le catalogue d’huiles essentielles.

Capitale du luxe et de l’art de vivre, The Crest Collection entend célébrer ce patrimoine faisant rayonner nos voisins dans le monde. On retrouve ces clins d’œil dans les 112 logements, allant de 26 à 108 m², à travers des étuis Louis Vuitton vintage sublimant les chambres. On aime cette délicate attention disposée sur le bureau… Un coffret de savoureux macaron Carette rend instantanément notre séjour gourmand. Paris, on te croque ! Avant d’aller à l’assaut de ses plus belles tables, on marque l’étape au bar le GustaV, nouveau spot branché de la rue fréquenté par ses habitants. Lieu de passage et de rencontre, le bar dynamise La Clef Tour Eiffel par ses vibrations jusque tard en soirée où l’on apprécie l’art de la mixologie. Bien que doté d’un service petit-déjeuner en salle, il n’y a pas de restaurant mais, vu le quartier, on ne sera jamais à court d’idées pour ses sorties gastronomiques.

Le concept de l’établissement s’adresse particulièrement au moyen et long stay avec l’essentiel pour faciliter sa villégiature comme l’accès à des machines à laver. Bourgeois parisien et résolument contemporain !

Miss Fuller Hôtel

Un nom qui interpelle. Qui pourrait bien nous évader dans une campagne anglaise, mais il n’en est rien. Vous resterez bel et bien à Paris, dans le 17^ème arrondissement précisément, tout près de l’Arc de Triomphe. Ce quatre étoiles rend hommage à la figure ayant inspiré l’endroit, la fameuse Miss Loïe Fuller, née le 15 janvier 1862 à Fullersburg aux Etats-Unis, et qui fit souffler un vent de fraîcheur sur la scène artistique par ses chorégraphies sophistiquées. Art déco et Belle Epoque règnent à tous les étages avec une entrée magistrale. Théâtrale. Le bois, le verre, le métal s’entrelacent, c’est back to the 1900’s ! Intemporelle Paris brossée dans un magnifique vitrail à l’entrée de l’établissement. L’artiste Jacques Gruber y représente le signe du Verseau annonciateur d’un voyage qui démarre. Le vert dans diverses nuances domine les lieux. Le cabinet d’architecture d’intérieur NIDO le travaille à merveille sur les papiers peints, les fauteuils, moquettes ou luminaires.

Une grande verrière en corbeille ainsi qu’un patio végétalisé parachèvent ce sans-faute esthétique. Le design est incontestablement l’un des atouts charmes de la maison. Vous aurez le choix entre 48 chambres et suites de caractère, chargées de détails et de couleurs : c’est perpétuellement le printemps ici ! On apprécie de trouver pareille adresse dans le quartier. Certains hôtels ont un peu trop épuré leurs intérieurs oubliant que l’harmonie n’était pas affaire de vide et teintes froides. Chez Miss Fuller, il y a une envie de faire de l’Art nouveau le nouveau chic, en jouant sur les courbes et les arabesques. La nature triomphe : au rez-de-chaussée sous la sublime rotonde, le restaurant évoque un étang apaisant (tapis moelleux en forme de nénuphars, osier tressé, vaisselles au diapason, plantes luxuriantes…) ; quant au bar, il se pare de plumes en céramique italienne oscillant entre des tonalités de bleu et de vert émeraude qui rappellent la faune et la flore.

Cinq artistes ont eu carte blanche pour réinterpréter les codes de l’Art nouveau… Résultat, l’hôtel est une œuvre vivante taillé pour Instagram. Twistant exotisme et parisianisme, on voyage effectivement. Derrière Miss Fuller, deux esprits affranchis des canons de l’hôtellerie, Florian Bitker et Carine Tissot, instigateurs de La Drawing Hotels Collection. Une hospitality singulière mettant sur un piédestal l’artisanat et les artistes. Dès lors, on veut prolonger les moments passés ici. Entre la cour intérieure et le salon principal, on a trouvé un bon pied de chute pour donner rendez-vous à des amis, pour travailler sur son ordinateur ou déguster des plats chauds de saison. Et pourquoi pas y revenir pour un brunch hors du temps ? 

De retour en Suisse, on fera passer le mot sur cet objet d’hôtellerie nommé désir.

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