Les actions européennes devraient rebondir, cependant les risques liés aux réformes et aux investissements demeurent

10 septembre 2025

Les actions européennes devraient rebondir, cependant les risques liés aux réformes et aux investissements demeurent

Photo Francesco Sedati © Eurizon

Par Francesco Sedati, Equity Research & Portfolio Management, chez Eurizon

L’environnement macroéconomique en Europe est relativement stable, avec une croissance modérée, mais susceptible de s’accélérer au second semestre 2025 ainsi qu’en 2026 grâce aux mesures de relance budgétaire en Allemagne. Cela crée un contexte favorable pour les actions, en particulier lorsque l’incertitude liée aux droits de douane aura été levée. Les États-Unis devraient connaître quelques baisses de taux, même s’il n’est pas certain que l’équilibre entre un marché de l’emploi en perte de vitesse et l’impact potentiel des droits de douane sur l’inflation permette une relance monétaire significative. Nous anticipons une certaine convergence de la croissance économique et des bénéfices entre les États-Unis et l’Union Européenne au cours des prochains mois, ce qui pourrait être favorable aux actions européennes, qui restent sous-évaluées.

Le marché américain a un certain avantage structurel grâce au poids du secteur technologique dans l’ensemble du marché ; son avance dans ce domaine est inégalée et continue à stimuler une croissance significative. L’Europe a pour sa part une macroéconomie susceptible de redémarrer et des valorisations bon marché qui pourraient contribuer à sa performance relative au cours des 12 prochains mois, à condition que les mesures de relance économique annoncées par l’Allemagne soient mises en œuvre.

Une rentabilité accrue associée à des valorisations favorables – opportunités dans les banques ainsi qu’en Europe de l’Est

Nous apprécions les banques en raison de leur rentabilité qui s’est nettement améliorée depuis 2020, et qui ne se reflète toutefois pas dans leurs modestes valorisations. L’IA pourrait être un facteur important de réduction des coûts et d’efficacité dans ce domaine. C’est potentiellement le secteur qui pourrait le plus bénéficier de la réduction des coûts de back-office et de front-office.

Plusieurs pays d’Europe centrale et orientale restent très abordables en raison de l’incertitude créée par la guerre en Ukraine. Bien que ne puissions pas chiffrer précisément les chances d’une résolution du conflit, nous pensons que la hausse des indicateurs macroéconomiques et des bénéfices pourrait être importante.

Les secteurs cycliques en bénéficient – sans réformes, l’Allemagne risque de perdre son avantage concurrentiel sur les États-Unis

Nous pensons que les valeurs cycliques ont davantage de marge de manœuvre en Europe, car le cycle économique se prolonge jusqu’à l’année prochaine. Les valeurs défensives traditionnelles sont souvent confrontées à des menaces structurelles (tendances de consommation des produits de base, pipeline dans le secteur de la santé) et offrent une faible visibilité sur la croissance des bénéfices.

Au-delà de la détérioration ou amélioration des relations avec les États-Unis, qui reste très difficile à prévoir, les principaux risques sont les suivants : l’Allemagne ne met pas en place les mesures de relance budgétaire, l’UE ne saisit pas l’occasion de réviser et de simplifier l’environnement réglementaire, ce qui rend l’UE historiquement moins attractive pour les investisseurs que les États-Unis. Enfin, les tensions liées aux finances publiques en Europe et aux États-Unis pourraient déclencher des prises de bénéfices, même si nous avons tendance à considérer celles-ci comme des opportunités d’achat, tant que l’inflation ne se détériore pas de manière significative.

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