Les États-Unis – Toujours en tête

14 novembre 2025

Les États-Unis – Toujours en tête

Photo Jaxk Loudon © REYL

Par Jack Loudoun, Chief Investment Officer, REYL Overseas

La Première ministre italienne Giorgia Meloni a récemment déclaré : « Les États-Unis innovent, l’Europe régule et la Chine reproduit. » Cependant, les Chinois ne se contentent plus de répliquer, comme le prouvent DeepSeek et leurs véhicules électriques (VE). Alors que le monde devient de plus en plus multidimensionnel, une question se pose : les États-Unis resteront-ils en tête ?

Innovation et leadership technologique

Les États-Unis demeurent l’épicentre de l’innovation technologique, avec des entreprises comme Apple, Google, Microsoft, OpenAI et SpaceX qui contribuent à la surperformance des marchés américains. La tech représente désormais 34 % du S&P 500 contre seulement 8 % de l’Euro Stoxx 600. Les sept plus grandes entreprises technologiques américaines sont 20 fois plus grandes que leurs homologues européennes et génèrent 10 fois plus de revenus.

Bien qu’ils soient classés troisièmes dans le 2025 Global Innovation Index derrière la Suisse et la Suède, les États-Unis restent les leaders de l’innovation sur le plan commercial. La politique gouvernementale pro-croissance et pro-innovation renforce encore leur avantage.

Désormais, la Chine innove elle aussi. Le CEO de Ford, Jim Farley, a récemment qualifié l’industrie chinoise des VE de « chose la plus impressionnante que je n’aie jamais vue », notant que « le coût, la qualité de leurs véhicules sont bien supérieurs à ce que j’observe en Occident ». Les véhicules chinois intègrent désormais des technologies supérieures, les entreprises intégrant des assistants IA, la reconnaissance faciale et des écosystèmes numériques fluides. La Chine contrôle également une grande partie de la production mondiale de batteries et de terres rares, essentielles pour les secteurs de la technologie et de la défense.

Puissance économique, commerce mondial et rôle du dollar

Le dollar américain reste la monnaie de réserve mondiale, ancrant le commerce et la finance internationaux, tandis que la politique monétaire américaine donne le ton aux marchés mondiaux.

Il est intéressant de noter que les stablecoins, en particulier l’USDT (Tether), indexé sur le dollar américain, pourraient renforcer le statut de réserve du dollar à l’ère numérique. L’USDT est désormais l’un des plus grands détenteurs de dette publique américaine, recyclant efficacement la liquidité mondiale des cryptomonnaies vers les marchés financiers américains. Le GENIUS Act lie les stablecoins adossés au dollar directement aux bons du Trésor à court terme, avec pour objectif de financer les déficits américains et de renforcer la prédominance du dollar dans un avenir financier tokenisé.

Le marché boursier américain représente à lui seul 43 % de la capitalisation boursière mondiale, loin devant l’Europe et les autres régions. Les investisseurs étrangers restent fortement exposés aux actifs américains, preuve de leur confiance dans la trajectoire de croissance à long terme des États-Unis, mais cela constitue également un risque. Les États-Unis contribuent également à hauteur de 25 % au PIB mondial, tout en ne représentant qu’environ 4 % de la population mondiale.

Les tensions commerciales avec la Chine et les tendances de relocalisation redessinent les chaînes d’approvisionnement mondiales. Pourtant, la domination chinoise en matière d’infrastructures reste impressionnante : elle contrôle six des huit plus grands ports du monde, rendant difficile le déplacement de la production.

Parallèlement, nous assistons à une polarisation géopolitique avec des pays comme l’Inde, la Chine, la Russie et le Brésil qui s’alignent de plus en plus et se distancent de l’influence occidentale traditionnelle. Ce changement pourrait redéfinir les flux commerciaux, l’allocation du capital et les alliances stratégiques, posant des défis à long terme à l’hégémonie américaine.

L’avenir : IA, énergie et nouvelles frontières 

L’intelligence artificielle (IA) n’en est probablement qu’à ses débuts. Les investissements nécessaires pour réaliser son plein potentiel sont énormes, mais ils nécessiteront des rendements. L’énergie, en tant que dérivé de l’expansion de l’IA, requiert une infrastructure massive des centres de données à l’approvisionnement en électricité.

Les entreprises américaines devraient rester à l’avant-garde, bénéficiant de valorisations élevées qui peuvent sembler chères selon les métriques traditionnelles, mais qui reflètent leur importance stratégique. La question pour les investisseurs demeure : cela est-il déjà intégré dans les prix ?

A l’avenir, les États-Unis sont bien positionnés pour jouer un rôle de premier plan dans la tokenisation des actifs, la robotique, la numérisation, l’infrastructure crypto, les voitures autonomes et la quête d’une énergie exempte de coûts. Ces secteurs sont non seulement gourmands en capital, mais aussi axés sur l’innovation, des domaines dans lesquels les États-Unis excellent.

Bien que les États-Unis restent une puissance dominante, leur leadership est de plus en plus mis à l’épreuve par des dynamiques géopolitiques, technologiques et économiques changeantes. L’essor de la Chine, notamment dans les VE, les infrastructures et les matériaux critiques, représente un défi de taille. L’alignement croissant des puissances émergentes en dehors des États-Unis ajoute une couche supplémentaire de complexité.

Pourtant, les forces des États-Unis (innovation, échelle économique, influence culturelle et profondeur institutionnelle) continuent de les distinguer. La citation de Meloni reste d’actualité : « L’innovation est l’atout de l’Amérique ».

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