CES SENIORS OCCIDENTAUX QUI RETROUVENT UNE NOUVELLE VIE A L’EST

9 septembre 2019

CES  SENIORS  OCCIDENTAUX QUI RETROUVENT UNE NOUVELLE VIE A L’EST

Alors que les vacances annuelles continuent encore pour certains d’entre nous et que bon nombre d’estivants se prélassent dans d’autres pays et sous d’autres cieux, rappelons un aspect souvent méconnu de ces vacances, surtout si, notamment, elles se poursuivent à l’étranger. C’est leur aspect secrètement prospectif. Inconsciemment, beaucoup de touristes ont tendance, en se délectant dans une villégiature, en explorant ses beautés et son potentiel revitalisant, à concevoir déjà ce lieu (ou plus généralement la côte ou le pays où il se trouve), comme l’éventuel lieu de leur future retraite.

La pratique de ces dernières décennies le prouve : des centaines de seniors occidentaux ayant fait le choix de l’expatriation se sont installés dans le pays et même la ville où ils avaient habitude de passer leurs vacances. L’Espagne, destination préférée des vacanciers dans les années 80, abrite aujourd’hui beaucoup de seniors allemands, français, britanniques et helvétiques restés très friands des charmes de la côte ibérique. D’ailleurs, le nombre de ceux qui cherchent à s’y installer ne fait qu’augmenter. 

Pour l’instant, les pays traditionnels d’accueil des expatriés retraités (l’Espagne, le Portugal, le Maroc, la Tunisie) ne souffrent pas sensiblement de la concurrence des pays de l’Est qui, depuis quelques années, s’affirment comme une possible alternative au séjour ibérique- méditerranéen des seniors occidentaux. Les infrastructures très modernes que proposent les pays du pourtour méditerranéen, la culture conçue comme foncièrement européenne d’une Espagne et d’un Portugal rassurent les personnes qui ont vécu la plus grande partie de leur vie pendant les Trente glorieuses années et le grand essor économique de l’Occident.

Au contraire, il faut bien avoir une fibre aventurière pour aller s’expatrier en Europe de l’Est pour le restant de ses jours. Cela nécessite aussi une bonne dose de courage !

Fuir le surpeuplement et l’ultra- productivisme.

Plaisanterie à part, l’Europe de l’Est reste une région encore inconnue pour les Occidentaux. Du point de vue historique, géographique et culturel, la partie Est de notre Vieux continent reste tout aussi méconnue que pourrait l’être, pour les Occidentaux, la destination la plus lointaine et la plus exotique. Certes, depuis la chute du Mur de Berlin exactement trente ans en arrière, nombreux ont été les Occidentaux qui sont venus passer leurs vacances dans les pays de l’Est et  au bord de cette Mer noire dont l’emblématique littoral (de son côté bulgare, roumain ou encore ukrainien) était naguère considéré comme la Riviera des pays communistes. Pourtant, la méfiance et le scepticisme persistent.

Dans ce sens-là, les seniors qui ont choisi (souvent, notamment, après y avoir passé leurs vacances) de venir s’installer dans un des pays de l’Europe orientale font figure – malgré leur âge ! – de véritables pionniers. Symboliquement mais aussi parfois littéralement, ils doivent défricher de nouveaux terrains. En une certaine manière, c’est bien ce qu’ils avaient cherché et voulu, ces aventuriers aux cheveux grisonnants et à l’esprit toujours jeune : fuir le surpeuplement, l’ultra- productivisme et l’ultra- consumérisme de leurs pays occidentaux, l’entassement de gens, d’objets et de marchandises sur une superficie qui s’avère chaque jour plus étroite, et surtout ce sentiment de ne plus pouvoir déployer leurs capacités et leur propre initiative. Alors qu’ils s’en sentent encore capables ! 

Des prix plus bas et un facile accès à la propriété.

De toute la périphérie européenne, c’est le pays le plus pauvre de l’UE, la Bulgarie, qui propose en pleine mesure ces grands espaces, cet air libre, belle nature et simplicité dans les rapports humains dont rêvent bon nombre de seniors occidentaux. Désertée par ses propres habitants partis par des centaines de milliers chercher une vie meilleure en Occident, la Bulgarie profonde, essentiellement rurale, est devenue, avec ses régions dépeuplées et ses propriétés abandonnées, avec aussi, et surtout – sa terre réputée fertile dans son intégralité (pas un seul centimètre d’elle n’est aride) – un véritable Far East à reconquérir et à apprivoiser.

Alors, s’ils ne débarquent pas en Bulgarie (et plus généralement en Europe de l’Est) pour y retrouver une seconde jeunesse avec quelque projet agricole à réaliser – la création de petits hôtels ou des bio- fermes étant particulièrement en vogue – les seniors occidentaux y viennent pour vivre en seigneurs et retrouver une dignité que leurs pensions de retraite ne leur permettent pas toujours d’avoir dans leurs propres pays. A l’Est, en revanche, ils peuvent très facilement accéder à la propriété : dans la campagne bulgare par exemple, le prix d’une maison avec jardin est en moyenne dans une fourchette de 10 000 (frais de rénovation inclus) à 70 000 euros.

 

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