Comment défendre les vins suisses ?

29 janvier 2020

Comment défendre les vins suisses ?

Par Valérie Macquet

Comme depuis deux millénaires, le mois de septembre sonne le début des vendanges en Suisse. Cette année s’annonce un très bon cru, mais la satisfaction des producteurs est en demi-teinte, car alors que pointe déjà cette nouvelle récolte, les stocks de l’année 2018 ne sont pas encore écoulés. Or, des cuves encore pleines sont souvent synonymes de prix en baisse. Dans un marché déjà tendu, les vignerons réfléchissent conjointement à des solutions leur permettant à la fois de booster les ventes de vins indigènes et de limiter les risques liés à la surproduction…

Un appel à la rescousse lancé à la Confédération

Les quatre principaux cantons viticoles s’unissent pour interpeller la Confédération, lui demandant de les aider à « augmenter significativement la part de marché des vins suisses et faire face à la vive concurrence des vins étrangers ». Le 25 juin dernier, une délégation de vignerons-encaveurs indépendants a ainsi rencontré le conseiller fédéral Guy Parmelin à Berne, pour l’alerter sur l’énormité des stocks qui restent à écouler à l’approche des vendanges.

Mais si le conseiller fédéral a bien constaté que « la situation est difficile pour certains vignerons qui demandent des mesures d’urgence », il a cependant ajouté par la voix de son porte-parole, Urs Wiedmer, que « des barrières protectionnistes ou un rachat des stocks de vin par la Confédération semblent hors de question. Le chef du Département de l’économie annonce préférer « sonder la profession et l’Office fédéral de l’agriculture pour trouver des marges de manœuvre et améliorer les conditions-cadres »… Dont acte !

Des mesures pour réguler le marché…

Inspirée du système français qui a fait ses preuves, la « réserve climatique » a déjà été mise en œuvre en 2016 par les vignerons vaudois. Le principe est simple : on met tout simplement de côté des stocks de vin lorsque la production est généreuse, en vue d’années moins abondantes…

L’idée est donc reprise et à l’étude au niveau fédéral… Ce qui autoriserait les producteurs à stocker pendant trois ans 5 % de leur récolte afin de lisser une production trop fluctuante. Avec la « réserve climatique », les quantités produites entre les minima des AOC cantonales et les maxima fédéraux ne seraient pas commercialisées, mais stockées, pour pallier d’éventuels déficits de production à venir. Et si les vins ne sont pas commercialisés en AOC, ceux émargeant à cette réserve devraient être déclassés obligatoirement en vin de table.

 

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