Cumulonimbus orageux : les risques du Cloud

9 février 2020

Cumulonimbus orageux : les risques du Cloud

Par Eugénie Rousak

Si l’informatique en nuage a révolutionné le stockage des données, son développement rapide et sa dépendance aux fournisseurs provoquent quelques foudres dans le ciel.

Alors que le Cloud clame une liberté totale des utilisateurs et leur mobilité au niveau mondial, les formes de dépendance se multiplient. Les données et toute l’infrastructure n’étant accessibles qu’en ligne, une connexion à Internet fiable et rapide est la composante obligatoire pour profiter de ce service. Des pannes de réseau peuvent donc immobiliser complètement le travail d’une entreprise et c’est pourquoi, dans ce cadre, la mise en place de la 5G a tout son sens.

En migrant leurs données sur le Cloud, les utilisateurs renoncent au contrôle de leur système informatique d’une façon plus ou moins importante en fonction de la formule choisie. Par exemple, si le modèle SaaS (Software as a Service) peut être avantageux du point de vue de la facilité, il sous-entend une perte de maîtrise des applications utilisées. Les fournisseurs peuvent donc proposer peu de nouvelles versions ou au contraire proposer des modifications qui ne correspondent plus aux nécessités d’un secteur précis. Ainsi, les clients se retrouvent complètement dépendants de leur opérateur et, en cas de problème, le changement d’hébergeur peut prendre un certain temps. Par ailleurs, revenir à un système interne est encore plus complexe.

La question de la sécurité des données est étroitement liée à l’utilisation du Cloud. En effet, du moment où une information confidentielle quitte l’ordinateur d’un privé ou le cercle fermé d’une entreprise, elle est potentiellement en danger, qu’il s’agisse de piratage ou de la fuite volontaire de données, notamment  à des fins commerciales.

Selon le rapport publié en 2018 par McAfee, 83 % des utilisateurs du modèle IaaS et 82 % des utilisateurs du modèle SaaS ont déjà subi au moins un incident de sécurité sur Cloud. Les accès au système et les serveurs sont donc vulnérables aux attaques des hackeurs et cette situation s’empire, comme le montrent les récentes études en cybercriminalité. Ainsi, après avoir examiné plus de 100 000 attaques entre 2018 et 2019, l’entreprise Proodpoint a conclu que les tentatives de cyberattaques ont augmenté de 65 %, en précisant que 40 % des cas proviennent d’adresses IP du Nigeria et 26 % de la Chine.

Alors que, selon les estimations de Cisco, les données stockées dans les centres seront multipliées par cinq d’ici 2021, la question environnementale soulève des inquiétudes. Bien loin des nuages, les centres de données ont des besoins en électricité importants, que ce soit pour leur fonctionnement ou le refroidissement des serveurs. La RTS a récemment mentionné que la consommation du parc informatique mondial est supérieure aux besoins d’un pays comme l’Allemagne. Du côté helvétique, les serveurs utilisent 3 % de l’électricité totale.

Technologie révolutionnaire, le Cloud s’ancre dans notre quotidien et attire de plus en plus de clients. Ainsi le SolarWinds IT Trends Report 2017 indique que près de 95 % des entreprises interrogées avaient migré leurs applications critiques et les infrastructures IT sur le Cloud au courant de l’année. Il n’empêche que les nuages informatiques ne sont pas si cléments qu’ils paraissent et le Cloud est certainement moins sécurisé que ce que certains fournisseurs promettent…

 

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