Chassés par la guerre ou la misère, des centaines de milliers de réfugiés ou de simples migrants déferlent sur l’Europe. Ils ne sont plus qu’africains, ils sont syriens, albanais, afghans, etc. Face à cette vague d’une ampleur presque sans précédent, les autorités européennes ont le plus grand mal à définir une politique commune cohérente. Pourtant, il serait nécessaire de s’attaquer sérieusement aux causes.
Le phénomène est continental; il est même gigantesque. De Ceuta à Calais et de Lampedusa à Londres, en passant par Vintimille, Athènes, Munich ou Sofia, des flots de pauvres gens cherchent à gagner coûte que coûte des lieux supposés riches. Trois cent mille migrants ont franchi les frontières de l’Union européenne au cours des sept premiers mois de l’année, selon le HCR et, à en croire l’agence européenne Frontex, le mouvement s’accélère encore. Au cours du seul mois de juillet, 107’000 clandestins sont entrés en Europe contre 270’000 pendant toute l’année 2014.
Leurs périples sont jalonnés de drames. Toujours, selon le HCR, 2’500 migrants auraient perdu la vie en Méditerranée depuis Janvier 2015. 111 corps sans vie étaient repêchés au large des côtes libyennes. Le pape François a parlé de « crimes qui offensent l’humanité », et Banki-moon, a appelé la communauté internationale à « faire bien davantage » pour mettre un terme à ces horreurs.
En 2006, 32’000 Sénégalais, Nigériens ou Maliens passaient par les Canaries pour se rendre en Espagne. En 2014, 170’000 tunisiens, nigériens, somaliens et érythréens ont débarqué illégalement en Italie. Cette année, la Grèce en a déjà vu transiter 200’000 et la Hongrie 140’000.Ces réfugiés qui ne sont plus simplement qu’africains viennent via la Turquie, de la Syrie, d’Irak, d’Afghanistan, du Pakistan, fuyant le terrorisme ou la dictature. Il faut préciser que dans cette marée humaine se trouvent des Européens (Kosovars et Albanais). Leurs destinations sont le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, l’Italie, la Hongrie, et la Suède. Quelles solutions face à un phénomène d’une telle ampleur ?
Les causes
Sans être exhaustif, on peut citer la misère ou la pauvreté, la dictature, la fuite du terrorisme et surtout l’ingérence européenne à vouloir à tout prix changer certains régimes politiques en Afrique ou au Moyen-Orient pour des raisons souvent inavouées.L’occident a toujours été perçu par certains Africains et autres comme un eldorado, le seul lieu où se trouve leur bonheur. Simplement parce que leurs pays ne leur offrent pas des conditions de vie décente, ils pensent à tort ou à raison que ce n’est qu’en Europe que leur vie peut changer. Tous ces migrants, les africains par exemple ont pour certains des emplois chez eux. On a vu au Cameroun des fonctionnaires ou des professeurs de lycées abandonner leurs postes de travail pour émigrer en Occident. Ils pensent que leurs salaires ou émoluments ne leur permettent pas de réaliser le plus petit de leurs rêves. A ces causes, on peut ajouter la mauvaise gouvernance, le tribalisme, la marginalisation et les frustrations. C’est le cas en Erythrée où Isaias Aferworki dirige le pays avec une main de fer. C’est aussi le cas du Burundi, pour ne citer que ces deux exemples. L’ingérence européenne dans la politique intérieure des Etats avec pour objectif de défaire les régimes en place et l’accaparement de leurs richesses couronne le tout. Nous pouvons mentionner la Somalie, l’Irak, la Syrie et récemment la Libye. En 1991, l’opération « restore hope » menée par les Américains afin de chasser du pouvoir Siad Barré s’est transformée en un cauchemar pour les somaliens .Le pays s’est balkanisé et les chepaps y règnent en maitres désormais. En Irak, le prétexte des armés de destruction massive était vite trouvé pour en découdre avec Saddam Hussein. Aujourd’hui tout le monde connait la situation de l’Irak. En Libye, Sarkosy et Obama décidaient de régler leur compte à Kadhafi estimant qu’il était dangereux pour son peuple et pour le reste du monde. Actuellement, ce sont les milices qui font la loi en Libye. Est-ce cette Libye que Sarkosy trouve meilleure pour le peuple libyen ? En Syrie, qui fournit les armes aux opposants à Bachar Assad ? Et les guerres préventives menées dans certains pays par des bombardements aériens sans soldats au sol ne peuvent aboutir à rien, sinon au désordre.
Quelles solutions ?
Maîtriser le tsunami humain actuel en Europe ne se fera pas en un jour. Il ne date pas d’hier et ne s’arrêtera ni demain, ni après demain. Il semble même ébranler les fondamentaux de la construction européenne. Il faut s’attaquer aux causes. Imposer des quotas aux uns et aux autres semble ne pas être la solution. Que les Européens s’asseyent pour harmoniser les conditions d’accueil et d’octroi de l’asile. Qu’un sommet entre l’Union européenne et l’Union africaine se tienne afin de dissuader les candidats à l’émigration économique ou trouver les mêmes solutions aux migrants africains que celles que l’on réserve aux autres migrants du Moyen-Orient et d’ailleurs. Ce somment est déjà annoncé pour les 11 et 12 novembre 2015 à Malte. Le tsunami humain observé actuellement en Europe va permettre de repenser sur l’humanité.