Du stress au burn-out : Comment repérer les signes précoces

8 octobre 2013

Du stress au burn-out : Comment repérer les signes précoces

Le stress, contrairement à ce que l’on peut penser, n’est pas un phénomène purement psychique, mais bel et bien un état d’épuisement physiologique. Alors qu’un stress aigu laissera le temps à notre corps de se recharger, un stress chronique, lui, va puiser dans l’ensemble de nos réserves, sans laisser à notre organisme la possibilité de les reconstituer. Un cercle vicieux se met rapidement en place. Plus nous stressons, moins nous avons de réserves pour lutter contre ce stress, et moins nous avons de réserves, plus nous stressons. En réalité quand le stress commence à être fortement ressenti, notre corps en souffre déjà depuis longtemps et tente de compenser de différentes manières jusqu’à épuisement.

Que se passe-t-il quand on stresse?

Plusieurs hormones et neurotransmetteurs (molécules permettant de transmettre les messages dans notre système nerveux) sont directement impliqués dans notre gestion du stress. L’adrénaline, la noradrénaline, la dopamine et la sérotonine sont les premiers à être mobilisés, ce sont les piliers de notre système nerveux. Le cortisol, quant à lui, n’augmente que plus tard, lorsque le stress se prolonge et que nos piliers s’écroulent. Le cortisol est notre hormone de « survie », elle va modifier de nombreux facteurs, comme le sommeil, l’alimentation, le stockage des graisses, notre manière de gérer les conflits…

Cette augmentation de la production du cortisol nous indique que notre organisme est dépassé par le stress. Cet état peut durer quelques semaines ou de nombreuses années, en fonction de l’intensité du stress, de l’état initial de nos réserves et de nos apports en certains micronutriments impliqués dans la gestion du stress comme le magnésium, le fer, le zinc, le tryptophane…. Ce processus n’est pas sans fin. La production de cortisol finit aussi par s’épuiser et nous voilà brutalement au stade du fameux « Burn Out ».

Fréquemment, les patients victimes de « Burn-Out » nous le disent: « Je n’ai rien vu venir ». Il ne faut pourtant pas oublier que cette pathologie est le résultat d’un épuisement progressif, auquel notre corps essaie de s’adapter en permanence. Ne pas écouter les premiers signes d’appel conduit souvent à la catastrophe.

Comment repérer un état de stress chronique?

Il existe de nombreux signes avant-coureurs. Les premiers signes qui doivent vous alerter seront dus à l’épuisement des piliers du système nerveux (dopamine, noradrénaline, adrénaline et sérotonine) :

· difficultés à se réveiller

· manque de motivation et d’entrain

· impression de fonctionner au ralenti, surtout le matin

· manque de plaisir: activités, contacts, alimentation

· manque d’attention et de concentration

· baisse de la mémoire

· irritabilité, nervosité, pleurs faciles

· agressivité, sensation d’être incompris

· besoin de grignotage, surtout en fin de journée

· difficultés d’endormissement

A un stade plus avancé, l’hyperproduction de cortisol, elle, s’identifiera par de nouveaux symptômes :

· impression d’un sommeil non réparateur

· réveil précoce (entre 4h et 6h)

· tremblements

· prise de poids orientée sur le haut du corps

Les 3 gestes à adopter immédiatement

Si vous-même ou certaines de vos connaissances souffrent régulièrement de ces symptômes, ne paniquez pas. Des gestes simples peuvent rapidement améliorer votre résistance au stress et vous permettre de faire marche arrière.

Geste 1: Misez sur le magnésium

Ce minéral participe à la production de chaque hormone impliquée dans la gestion du stress. Un manque de magnésium va donc accélérer la chute vers la spirale infernale du stress. Lorsque nous stressons, nous éliminons trois fois plus de magnésium, notre alimentation à elle seule ne peut donc plus suffire. On peut alors s’orienter vers une complémentation en magnésium d’origine naturelle à hauteur de 300mg/j, en prévention des périodes de stress mais également dès les premiers symptômes d’une décompensation, pendant 3 mois.

Geste 2: Pratiquez la cohérence cardiaque

Cette technique permet, par une respiration rythmée, de mettre notre système neveux dans un état d’équilibre total. Trois minutes de cet exercice permettent de diminuer pendant 4h à 6h notre production de cortisol, et donc de faire régresser les conséquences du stress.

Geste 3: Bannissez les glucides de votre petit déjeuner

Rien de tel qu’un petit déjeuner à base de féculents et de produits sucrés pour mettre votre cerveau à l’envers et booster de bon matin votre production de cortisol. Si vous êtes soumis à un stress chronique, misez donc sur un petit-déjeuner riche en protéines avec des œufs, du fromage, du jambon… Celui-ci boostera votre dopamine, augmentera votre capacité à gérer le stress, votre motivation et diminuera votre fatigue.

Bien souvent, ces quelques conseils peuvent vous éviter le pire et relancer votre organisme vers une capacité de gestion du stress acceptable. Cependant, activer le levier du changement peut demander une démarche beaucoup plus personnalisée en neuronutrition, gestion du stress et accompagnements comportementaux. Il ne faut donc pas hésiter à consulter un spécialiste capable de vous orienter vers la meilleure stratégie, surtout si les signes persistent ou si l’état de stress est trop avancé.

Virginie Terrier, Consultante pour le magazine Le Monde EconomiqueVirginie Terrier, Consultante pour le magazine Le Monde Economique et Directrice du Centre Efficium

 

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