Économie participative : une nouvelle façon de consommer

30 août 2022

Économie participative : une nouvelle façon de consommer

L’économie participative est un nouveau mode de consommation axé sur le partage et l’échange. Cette nouvelle tendance bouleverse le modèle économique traditionnel dans lequel la possession prime. De quoi s’agit-il exactement ? L’économie participative permet aux particuliers de mutualiser des biens, du temps, des services ou encore des connaissances contre une rémunération ou une contrepartie à définir. Ces opérations peuvent donc être aussi bien monétisées que non monétisées. Elles sont réalisées de particulier à particulier par l’intermédiaire de plateformes numériques.

Ce nouveau modèle économique intéresse aujourd’hui un public de plus en plus varié. En effet, plusieurs crises se sont succédé depuis 2007 et elles ont causé à la fois une baisse du pouvoir d’achat et une augmentation du chômage. À la suite de ces problématiques, des mouvements de contestation commencent à émerger. Les consommateurs ont dû s’adapter et envisager d’autres manières de consommer. Les mentalités évoluent également  avec l’arrivée de nouvelles préoccupations écologiques liées aux conséquences de la surconsommation. Désormais, les ménages cherchent à réaliser leurs transactions de manière responsable tout en privilégiant les liens sociaux et à moindre coût. Dans cet article, nous vous proposons de faire le point sur ce modèle émergent.

L’économie participative en quelques chiffres

En 2015, une étude réalisée pour le ministère de l’Économie met en évidence l’importance du recours à l’économie participative en France. Selon l’enquête, 80% des Français font appel ou comptent faire appel à l’économie participative dans leur quotidien. Cette étude démontre ainsi l’adhésion massive des populations à cette nouvelle tendance. En 2017, une nouvelle recherche est menée par la commission des finances du Sénat au sujet de cette tendance. Il en ressort un volume européen estimé à 28 milliards d’euros de transactions sur 2016. En outre, la commission estime que ce volume pourrait exploser pour atteindre 572 milliards d’euros en 2025.

Au vu du résultat de ces enquêtes et de l’utilisation de plus en plus importante des réseaux et plateformes, il est clair que cette économie n’est pas un effet de mode. Au contraire, elle s’installe durablement dans la vie quotidienne des Français.

Les acteurs et les secteurs concernés par cette nouvelle tendance

De nombreuses start-up se créent au quotidien pour développer des plateformes basées sur ce nouveau Business model. Les bénéfices sont nombreux pour les entreprises détentrices des plateformes :

  • la réduction du temps de gestion ;
  • la diminution des frais (moins de personnel, pas de bail commercial nécessaire) ;
  • la présentation de tarifs concurrentiels ;
  • le développement d’une bonne image de marque (écologie, solidarité).

En outre, les plateformes concernent des secteurs d’activité variés. Voici les principaux domaines listés :

  • le transport avec les activités de covoiturage (Blablacar) , les activités de location de voiture (Getaround et Ouicar) ou encore les activités de VTC (Uber et Free now) ;
  • l’habillement avec les opérations d’achats de seconde main (Vinted) et de location de vêtements (Dresswing) ;
  • le logement avec la location (Airbnb), les échanges de logements (HomeExchange), l’hébergement (Couchsurfing) ;
  • l’alimentation avec les activités de livraison de repas (Deliveroo et Uber Eats) ou les paniers anti-gaspillage (Too Good To Go) ;
  • l’information et l’enseignement (Wikipédia et Acadomia) ;
  • les biens divers avec les opérations de ventes de seconde main auprès des sites tels que Amazon et Leboncoin ;
  • les services d’entraide entre particuliers pour les courses, le gardiennage, des réparations et du jardinage (AlloVoisins, HelpX et WWOOF), la garde d’animaux (Animaute) ;
  • le financement participatif sous forme de don, de prêt ou encore d’investissement en capital (KissKissBankBank et Ulule).

Des plateformes face à la tempête

L’économie participative se développe donc très rapidement et les activités des plateformes se retrouvent sans réel cadre juridique. Cela crée des situations complexes et génère désormais  des contestations de la part des acteurs conventionnels qui se sentent lésés. En effet, contrairement aux plateformes, ils restent soumis à des obligations et celles-ci ont un coût.

Ces affrontements se sont notamment illustrés dans deux affaires connues : Uber et Airbnb. En février 2014, l’entreprise Uber lance son service Uberpop à Paris. Ce service permet à des particuliers de proposer des services de taxis sans licence et sans frais. Très rapidement, les syndicats de taxis s’opposent à cette offre, considérant qu’il s’agit d’une concurrence déloyale. La société américaine s’en défend en argumentant qu’il s’agit d’un service de covoiturage. La justice tranche et donne raison au syndicat. Uber est condamné au paiement d’amendes pour ses pratiques déloyales. Le service Uberpop est dissous à l’été 2015.

De son côté, l’association des hôteliers français dépose une plainte contre la société Airbnb pour concurrence déloyale en 2017. Le syndicat considère que certains particuliers réalisent une activité d’agent immobilier, mais la Cour de justice européenne donne raison à Airbnb. Elle considère que les particuliers de la plateforme ne peuvent être tenus par les obligations d’un professionnel.

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