EQUIPE DE FOOT ET EQUIPE D’ENTREPRISE – PAREILS DEFIS, PAREILS ENJEUX.

3 juillet 2016

EQUIPE DE FOOT ET EQUIPE D’ENTREPRISE – PAREILS DEFIS, PAREILS ENJEUX.

Cela n’échappe à personne : entre le monde du foot et celui des entreprises il y a de fortes ressemblances – et de plus en plus. Le parallélisme s’est particulièrement renforcé depuis les années 1990 quand les équipes de football sont sorties de l’apanage des clubs associatifs et se sont orientées vers un mode de management entrepreneurial, non pas trop différent de celui régissant les entreprises de production ou de commerce. Contrôle vigilant des actionnaires, gestion scrupuleuse des comptes, souci de la transparence : le « foot business » a indiscutablement ses grands avantages par rapport au foot d’autrefois souvent marqué par des scandales de « caisses noires » et de débâcles financières.

Mais au-delà de l’aspect financier qui concerne désormais toutes les entreprises, y compris celles de caractère sportif, ce qui rapproche le jeu du ballon rond avec l’univers industriel- commercial, est bien la question de la performance. « Réaliser », « réussir », « s’imposer », « gagner » sont des maîtres-mots dans l’un comme dans l’autre domaine. Et dans les deux cas, il s’agit de gagner en équipe, collectivement. D’où le grand défi tant pour les sélectionneurs- tacticiens que pour les responsables d’entreprises : comment constituer une équipe qui réussira à réaliser de bons résultats voire à atteindre l’excellence ?

Le plus important dans une équipe de foot, ce n’est pas la star du jeu qu’elle peut éventuellement compter dans ses rangs mais la cohésion entre les joueurs et leur orientation coordonnée vers l’objectif commun précis : la victoire. La vraie star de l’équipe ne doit pas être l’individualité brillante sur laquelle sont braqués momentanément les caméras du monde mais cette forte personne collective qu’est l’équipe elle-même. A l’image d’un corps humain, les « onze » représenteraient alors les différentes parties d’un grand ensemble dont chacune a son propre rôle à jouer et dont chacune est à sa façon importante et essentielle.

Tout comme une équipe de foot, l’entreprise (de production, commerciale ou financière) représente une sélection de collaborateurs, un corps collectif où chacun a sa place et son rôle. La complémentarité des compétences est d’une importance capitale. Dans ce sens, la mission de la DRH chargée d’engager les bonnes personnes en fonction des besoins spécifiques de l’entreprise, s’assimile à celle d’un sélectionneur d’équipe de foot. Comme ce dernier, les « Ressources humaines » doivent sélectionner des aptitudes, des savoir- faire et des qualités personnelles qui permettent une configuration réussie de l’ensemble des compétences en place.

Mais bien configurer les aptitudes pour chaque tâche à accomplir ne suffit parfois pas. L’entraîneur- tacticien comme le responsable d’entreprise doivent être de bons gestionnaires de compétences…et de sensibilités aussi. Il est essentiel de ne pas manifester de préférences et de traitements de faveur : au contraire, de témoigner d’une attitude d’égalité envers tous et d’une volonté de reconnaître à sa juste valeur la contribution de chaque joueur – respectivement de chaque collaborateur – à l’avancement de l’œuvre commune.

De ce parallélisme entre la gestion d’une équipe de foot et celle d’une entreprise, les PME ont aussi quelques leçons à tirer. L’histoire récente des aventures du ballon rond connaît quelques glorieux exemples de « petits » qui se sont prodigieusement élevés, de « derniers » qui sont devenus « premiers ». Des équipes au départ médiocres et nullement prometteuses finissent par rafler des Coupes – à la surprise et à l’admiration de tous. Quelle est la clé de leur succès ? Eh bien, c’est surtout l’audace de se choisir un objectif collectif qui transcende la situation réelle de ces équipes, qui va au-delà de leurs limites. Un objectif qui, visant ni plus ni moins la victoire dans un championnat, est, dans l’état où ces sélections se trouvent initialement, un rêve, un mirage. Pourtant, quand les joueurs y croient, quand ils se laissent entraîner par le rêve et porter par un élan qui les dépasse, même ce qui est impossible finit par devenir réalité! Parmi les exemples récents d’une telle victoire- surprise est le triomphe de l’équipe de Montpelier au Championnat de France de 2012.

Mais pourquoi parler de 2012 quand devant nos yeux l’équipe de l’Islande, parfaite inconnue jusqu’hier dans le monde du foot, vise déjà directement le titre de champion de l’Euro 2016 ? … Ce qui est bien quand on est « petit », c’est qu’on peut rêver au « grand » et que le rêve, quand on travaille sérieusement pour sa réalisation, peut infuser une force sans pareille, une énergie susceptible de propulser sur les sommets les plus hauts. Les start-up et les PME peuvent s’inspirer de cette étonnante équipe islandaise pour repousser à leur tour encore plus loin les limites et viser plus haut que leurs moyens semblent pour l’instant le permettre. A l’image de l’Islande et de sa vaillante sélection, une petite entreprise aurait beau avoir l’air d’une île insignifiante déconnectée du monde et de ses grands centres : elle peut devenir une vraie puissance pourvu qu’elle se le fixe comme objectif et qu’elle poursuive ce but avec passion, persévérance et ferveur.

 

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