Photo © Adlatus-Léman

Monde Économique : Pouvez-vous nous présenter ADLATUS-Léman et sa mission dans le paysage économique de la Suisse romande ?

François Bouteiller : ADLATUS Léman est la branche romande du réseau suisse Adlatus. Nous réunissons 32 membres, tous d’anciens cadres supérieurs ou professionnels financièrement indépendants, disposant d’une expertise approfondie dans divers secteurs tels que la finance, le commerce, la logistique ou encore la gestion générale. Notre mission est d’accompagner les PME, les artisans, les associations ainsi que les organisations publiques et privées en leur apportant un soutien en management, en évaluation de performance et en coaching stratégique. Nous intervenons également pour des missions ponctuelles, comme le remplacement temporaire d’un cadre, le management de transition ou encore le conseil stratégique.

Grâce à la diversité des compétences de nos membres, nous sommes en mesure de répondre aux besoins spécifiques de chaque organisation. Nous proposons notamment un «check-up d’entreprise», un diagnostic global permettant d’identifier rapidement les axes d’amélioration. Notre approche pragmatique et personnalisée nous permet d’apporter des solutions concrètes et adaptées aux défis de nos clients.

Monde Économique : Ce que vous proposez ressemble à du conseil en entreprise. Qu’est-ce qui distingue Adlatus d’un cabinet de conseil traditionnel ?

François Bouteiller : La différence majeure réside dans l’expérience. Nos membres ne sont pas de jeunes consultants fraîchement diplômés, mais des dirigeants chevronnés ayant évolué dans le monde de l’entreprise pendant des décennies. Nous offrons une expertise pratique et pragmatique, adaptée aux réalités des PME et de leurs dirigeants. Notre slogan, «L’expérience qui fait la différence», résume bien cette philosophie. Nous ne nous contentons pas de donner des conseils théoriques : nous nous engageons aux côtés de nos clients pour les aider à surmonter leurs défis et atteindre leurs objectifs.

Monde Économique : Quels sont les secteurs d’activité où vos interventions sont les plus courantes ?

François Bouteiller : Nous intervenons dans de nombreux domaines, notamment l’industrie, le commerce, les services et le secteur public. Mais quel que soit le secteur, nous constatons que les entreprises sont souvent confrontées à des problématiques similaires : restructuration, repositionnement commercial et adaptation aux nouvelles réalités économiques.

Monde Économique : Comment sélectionnez-vous les conseillers qui intègrent Adlatus ?

François Bouteiller : L’adhésion passe par un processus de cooptation rigoureux. Nous nous assurons que les candidats remplissent plusieurs critères : être à la retraite ou financièrement indépendants, avoir occupé des postes de haut niveau (VP, C-Level) et, surtout, avoir la volonté de partager leur savoir-faire avec les entreprises locales. Ils doivent adhérer à notre philosophie : transmettre et mettre à profit leur expérience pour soutenir le développement des entreprises de la région.

Monde Économique : Comment se déroule concrètement votre intervention auprès d’une entreprise ou d’une organisation ?

François Bouteiller : Tout commence par un premier entretien gratuit d’une heure, qui nous permet de comprendre les besoins spécifiques de l’entreprise. Ensuite, nous établissons un cahier des charges et identifions parmi nos membres ceux dont les compétences correspondent le mieux à ces besoins. Nous présentons ces membres à l’organisation, puis nous définissons ensemble les modalités d’intervention, tant sur le plan opérationnel que financier. La durée de notre mission peut varier de quelques jours à plusieurs mois, voire une année, selon la complexité du projet. Notre objectif reste toujours le même : apporter une solution pragmatique et adaptée aux réalités de l’entreprise.

Monde Économique : Avec plus de quarante ans d’existence, Adlatus a dû observer de profondes mutations économiques. Quels sont, selon vous, les défis majeurs auxquels les PME romandes font face aujourd’hui ?

François Bouteiller : Les préoccupations des entreprises ont considérablement évolué. Aujourd’hui, les PME sont confrontées à plusieurs défis majeurs : l’inflation, la difficulté d’accès au financement, la digitalisation et la transition écologique. De nombreuses entreprises doivent repenser leur modèle économique et leur stratégie pour rester compétitives. C’est là qu’Adlatus intervient : nous apportons une vision expérimentée et des solutions concrètes, adaptées aux spécificités de chaque structure.

Monde Économique : Pouvez-vous nous donner des exemples concrets de services que vous avez récemment fournis à des entreprises ?

François Bouteiller : Bien sûr. Par exemple, nous avons récemment accompagné une entreprise en grande difficulté financière à la suite des remboursements des prêts COVID. Nous avons réalisé une évaluation complète de leur situation, identifié les points faibles et mis en place un plan de redressement.

Dans un autre cas, nous avons fourni un DRH intérimaire à une entreprise dont le responsable des ressources humaines était en congé maladie. Grâce à l’expérience de nos membres dans ce domaine, nous avons assuré la continuité des opérations et permis à l’entreprise de traverser cette période difficile sans impact majeur sur son organisation.

Monde Économique : Votre modèle repose sur des experts bénévoles. Comment parvenez-vous à maintenir leur motivation et à garantir la qualité de vos interventions sur le long terme ?

François Bouteiller : Cette question touche au cœur de notre succès : nos membres ne sont pas motivés par des considérations financières, mais par la volonté de donner du sens à leur expertise et de valoriser leurs compétences. Contrairement à une activité professionnelle classique, nos interventions leur offrent l’opportunité de partager librement leur savoir-faire, sans contrainte économique, tout en restant intellectuellement stimulés. Cette liberté, combinée à la satisfaction d’avoir un impact concret sur les PME, crée un engagement naturel et durable. Nous cultivons également une dynamique collective à travers des échanges réguliers, des retours d’expérience et une reconnaissance mutuelle, qui renforcent ce sentiment d’appartenance et de contribution utile.

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