Photo © David Lloyd Veigy

Alban Arnoux– Directeur du Club David Lloyd Veigy

Monde Économique : Aujourd’hui, comment positionnez-vous David Lloyd Veigy sur le marché du bien-être et du fitness, notamment par rapport à vos concurrents ?

Alban Arnoux : David Lloyd Veigy occupe une position unique sur le marché, tant en Suisse qu’en France. Notre offre est holistique et diversifiée, ce qui nous distingue clairement de la concurrence. Nous proposons plus de 180 cours par semaine, allant du yoga au Pilates, en passant par des activités sportives comme le tennis, le fitness dans sa globalité, la natation, ou encore le padel. Nous disposons également d’un spa haut de gamme, d’un restaurant et d’un service de garde d’enfants offrant de nombreuses activités. Cette combinaison de services sous un même toit est rare, voire inexistante dans la région.

Monde Économique : Face à la croissance exponentielle du secteur du bien-être et du fitness, comment envisagez-vous de maintenir un avantage concurrentiel durable, notamment face à l’émergence de nouveaux acteurs disruptifs et à la montée en puissance des plateformes digitales de fitness ?

Alban Arnoux : C’est une question centrale pour nous. La croissance du secteur attire effectivement de nouveaux acteurs, y compris des plateformes digitales qui proposent des solutions à domicile. Pour maintenir notre avantage concurrentiel, nous misons sur deux axes majeurs : l’expérience immersive et la personnalisation. Contrairement aux offres digitales, nous offrons une expérience physique complète, où les membres peuvent profiter d’une multitude de services sous un même toit, dans un environnement haut de gamme. Cela inclut des espaces de détente, des cours collectifs encadrés par des professionnels, et des services annexes comme la garde d’enfants ou des consultations spécialisées (nutrition, psychologie, cours d’anglais etc.). Ensuite, nous investissons massivement dans la technologie pour enrichir l’expérience client. Par exemple, nous développons des applications qui permettent à nos membres de planifier et suivre leurs progrès, réserver des cours, analyser leur métabolisme ou obtenir des conseils. Cela nous permet de combiner le meilleur des deux mondes : le côté humain et relationnel de notre offre physique, avec la flexibilité et la personnalisation offertes par le digital.

Nous adaptons donc constamment notre offre pour répondre à ces besoins émergents, tout en veillant à ne pas diluer notre positionnement premium. Notre objectif est de rester un acteur de référence, en proposant une expérience unique et différenciante qui ne peut être reproduite par des acteurs purement digitaux ou low-cost.

Monde Économique : La croissance du secteur du bien-être et du fitness semble indéniable, mais cette dynamique attire également de nouveaux acteurs. Comment anticipez-vous les risques de saturation du marché et de banalisation de l’offre, tout en préservant votre positionnement premium ?

Alban Arnoux : La question de la saturation et de la banalisation du marché est effectivement un enjeu stratégique majeur pour nous. Pour y répondre, nous adoptons une approche multidimensionnelle.

Tout d’abord, la différenciation par l’expérience est au cœur de notre modèle. Contrairement à de nombreux acteurs qui se concentrent uniquement sur l’offre sportive, nous proposons une expérience globale qui intègre le bien-être physique, mental et surtout social. Nos membres ne viennent pas seulement pour faire du sport, mais pour vivre une expérience premium dans un environnement haut de gamme, avec des services complémentaires comme un spa, un salon de coiffure, un institut de beauté, des espaces de détente et de coworking, de la restauration et des activités familiales. Cette approche holistique est difficile à reproduire pour des acteurs low-cost ou purement digitaux, ce qui nous permet de maintenir notre positionnement premium.

Ensuite, nous investissons massivement dans les nouvelles technologies, comme des équipements connectés, des applications personnalisées et des programmes de coaching hybrides, qui permettent à nos membres de bénéficier d’un suivi sur mesure, que ce soit en club ou à domicile. Enfin, la création de valeur ajoutée est un levier clé pour éviter la banalisation de l’offre. Nous ne nous contentons pas de proposer des services standardisés ; nous cherchons constamment à enrichir l’expérience de nos membres en introduisant de nouvelles activités, en organisant des événements exclusifs ou en développant des partenariats avec des marques premium. Par exemple, nous avons récemment construit 4 terrains de padel en réponse à la demande croissante pour ce nouveau sport de raquette, et nous modernisons régulièrement nos équipements pour offrir une expérience toujours plus qualitative.

Monde Économique : Votre positionnement à la frontière franco-suisse représente-t-il une opportunité ou un défi ?

Alban Arnoux : C’est avant tout une opportunité. Genève est une ville importante, et nous bénéficions d’un bassin de population conséquent, tant du côté suisse que français. Nos tarifs, bien que premium, sont accessibles. Environ la moitié de nos membres viennent de Suisse, l’autre moitié de France. Cependant, le principal défi est le recrutement du personnel, notamment technique et de restauration, en raison des salaires plus attractifs en Suisse. Cela dit, nous avons réussi à fidéliser une grande partie de notre équipe, en particulier les coachs sportifs, qui sont avec nous depuis plusieurs années.

Monde Économique : Quelles sont les perspectives de développement pour David Lloyd Veigy dans les 5 à 10 prochaines années ?

Alban Arnoux : Notre objectif est de renforcer notre base de membres existants plutôt que de chercher à augmenter massivement leur nombre. Nous visons une capacité maximale de 5 000 membres, et nous concentrons nos efforts sur l’amélioration qualitative de nos services. Cela passe par l’introduction régulière de cours de fitness tendances (Hyrox, HIIT, Small Group Training, Pilates Reformer …), la mise en place de nouveaux sports recherchés comme le padel, ou la modernisation de nos équipements. Nous souhaitons également proposer des événements et des activités dédiées aux plus jeunes. Pour exemple, nous venons de lancer récemment des cours axés sur la motricité des 3-5 ans qui connaissent beaucoup d’engouement auprès des parents. En résumé, notre stratégie est de rester à la pointe de l’innovation et de continuer à offrir une expérience premium à nos membres, en nous adaptant aux évolutions du marché et aux attentes de notre clientèle.

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