Le récent forum minier qui s’est tenu du 19 au 21 octobre dernier à Lubumbashi avec pour thème principal l’efficience d’un secteur énergétique pouvant pleinement répondre au besoin du secteur minier, s’est articulé autour de conférences, d’ateliers gratuits et de visites guidées avec comme point phare la journée de l’énergie.

Cette grande exposition a réuni des exposants de moyennes et grandes industries minières, mais également des sous-traitants, fournisseurs et prestataires de services, ainsi que des membres de gouvernement. Organisé par la société Sud-africaine Spintelligent et la compagnie d’événementiel Clarion Events, le but du forum est d’offrir une plateforme pour les professionnels de l’industrie minière

Creuseurs artisanaux de Mutoshi à Kolwezi, Katanga, RDC

Dès son lancement en 2005, les partenariats d’infrastructure pour le développement de l’Afrique (iPAD : Infrastructure Partnerships for African Development) se sont assignés comme mission de répondre aux défis et problèmes soulevés par l’exigence de besoins massifs d’infrastructure en régions minières d’Afrique. Ses activités ont pu rassembler des décideurs de l’exploitation minière, investisseurs, à des lieux de ressources stratégiques que sont l’Angola, le Ghana, la Tanzanie, le Nigéria, la Zambie et bientôt le Cameroun. IPAD fait ainsi partie au sein de Spintellingent de leur portefeuille d’événements miniers en ce qui concerne les industries extractives.

Deux principaux minerais : le cuivre et le cobalt

Région importante dans la production du cuivre en 2014, la RDC occupe la cinquième position mondiale avec une production de 1 100 en milliers de tonnes métriques, après les Etats-Unis, et qualifiée comme premier réservoir mondial de cobalt ; ce qui lui vaut ainsi d’être considérée comme la plaque tournante pour ces 2 minerais.

(Source des données : USGS. Source du Tableau : La Synthèse on line)

Comment assurer et pérenniser de manière efficiente la production de ces minerais et s’insérer dans une compétitivité ?

L’évocation de la situation récurrente de délestage fut l’occasion de rappeler que cela induit comme conséquence une baisse de la productivité, obstacle à la compétitivité. Nonobstant ces difficultés rencontrées, la journée de l’énergie a été le moment propice pour répondre à cette problématique en démontrant comment la création d’un opérateur indépendant de la SNEL (Société Nationale d’Electricité) pour la distribution de l’électricité serait un moyen efficace de restaurer la confiance entre les consommateurs, ainsi que la mise en place d’un réseau au meilleur prix ! Un passage en revue de l’état des lieux a été effectué en s’appuyant sur trois axes que sont la prise en compte des énergies renouvelables, le développement du secteur énergétique et sa viabilité, en y ajoutant une vision prospective pour les années 2030.

• Les énergies renouvelables : la production hydraulique, la diminution des coûts par stockage d’énergie et systèmes de contrôle sont autant de procédés indispensables pour répondre efficace à la demande.
• Les mesures incitatives à caractères fiscales, les partenariats publics privés (PPP) concourent au développement du secteur énergétique.
• La fiabilité énergétique s’observe par l’expérimentation dans l’usage de lampe de basse consommation et l’ambition d’intégrer davantage les nouvelles technologies dans les opérations minières.

Etablir les carences et manquements passés et présents pour mieux s’inscrire dans l’avenir passe par une remise en cause et une action efficiente, pour le cas échéant l’ouverture du secteur énergétique à la compétition.

Comment pérenniser la contribution de l’entreprise à la cohésion sociale ? La Responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) fut un autre pilier de ce forum minier, celle-ci s’effectue au travers de l’harmonisation des normes et de standards, articulée autour de la transparence et la bonne gouvernance.

Quelles sont les perspectives à venir ?

L’annonce de la suspension pour une durée de 18 mois des activités d’exploitation minière par l’industriel Glencore a créé une panique aussi bien au sein des travailleurs miniers que des sous-traitants. De cette décision, il en découle pour le négociant un programme de désendettement de 10 milliards de dollars USD, avec une suspension de paiement des dividendes¹.Sur le plan macroéconomique, cette cessation d’activité entraîne une réduction substantielle de taxe pour la RDC qui, en 2013 a enregistré un impôt de 298,8 millions de dollars USD via la filiale Kamoto Copper.

Actuellement, il appert des effets néfastes sociaux au sein de la société civile avec des milliers d’agents et de sous-traitants au chômage, cumulés d’une baisse drastique du pouvoir d’achat de la population.

Nonobstant la forte chute des prix et le ralentissement économique des opérateurs chinois, la demande en cuivre est loin de se ternir. Le gigantesque projet de la mine de Kamoa en est l’exemple, mine qui verra son activité opérationnelle en 2018. Le groupe canadien a investi environ 337 millions $ en capitaux propres dans la découverte et le développement du projet Kamoa. En outre, le projet de fonderie annoncé par Chinalco Yunnan Copper, située à 25km à l’est de Kolwezi, ville en passe de devenir un centre important pour les opérations de mines et des fonderies de cuivre et de cobalt dans la grande région de Katanga du sud de la RDC.

1–http://www.bloomberg.com/news/articles/2015-09-07

Le projet Kipoi Copper qui passera d’ici novembre 2016 d’une production annuelle de 25 000 tonnes à 32 500 tonnes grâce à un investissement de 162,5 millions $ de la Société financière internationale et du fonds Australien Taurus Mining²

Des facilités de transport pour l'exportation : 

Le succès de la reconstruction du réseau ferroviaire de 1 336 km par China Railway Engineering Corporation rendant possible la liaison Angola-RDC, favorise ainsi le désenclavement de la RDC à Dar es-Salaam qui constituait jusqu'alors la seule voie de transport pour les minerais.

Prochain rendez-vous le 8-9 juin 2016