Depuis 1998, le tarif des prestations de physiothérapie n’a pas été réajusté au coût de la vie, ce qui fait que les physiothérapeutes ont perdu environ 20% de leur salaire en treize ans. Depuis 2005, l’Association Suisse des Physiothérapeutes, PhysioSwiss, essaie en vain de renégocier les prix avec la commission des caisses maladies, TarifSuisse.

Ces derniers ont refusé catégoriquement d’entrer en matière sur la question, et ce à plusieurs reprises ce qui a poussé l’Association suisse à dénoncer la convention qui les unissait au 31 décembre 2009 dans le but de faire avancer les négociations. Un an et demi après, au 1er Juillet 2011, la convention prend fin et vu qu’aucun accord n’a été trouvé, c’est une situation non-contractuelle qui entre en vigueur ce même jour, comme prévue dans la LaMal.

La différence se fait avec le système du tiers garant, système utilisé actuellement par la plupart des médecins, le patient reçoit la facture chez lui et est censé se la faire rembourser dans les trente jours par les caisses maladies pour pouvoir payer sa facture à temps, au lieu du tiers payant, utilisé jusque-là grâce à la convention.

Le seul changement au niveau des patients est donc là, c’est lui qui reçoit sa facture et doit faire la demande de remboursement, mais les prestations de physiothérapie restent incluent dans l’assurance maladie de base et lui sont remboursée.

La confusion est venue de la publication par TarifSuisse d’une « nouvelle convention tarifaire nationale » signée par une association dissidente de PhysioSwiss qui ne compte que 200 membre face au 5000 que compte l’association suisse. Par cet acte, TarifSuisse essaie d’imposer au niveau fédéral la reprise de l’ancienne convention signée par ces dissidents, qui ne représentent pas du tout la majorité des physios suisses.

On comprend alors le tollé qu’a fait la publication de cette information. Notons tout de même que pendant que la plupart des professions du médical voyait son salaire augmenté de 15%, la physiothérapie gardait les mêmes tarifs.

PhysioSwiss a tout de même proposé une solution tampon, en proposant une augmentation de 10% du prix des prestations pendant trois ans, période pendant laquelle les caisses maladies, représentées par TarifSuisse et les physiothérapeutes pourraient négocier et créer ainsi une convention tout neuve et partir sur des bases saines. La suite du feuilleton suivra prochainement car il est fort possible que le gouvernement doive prendre parti sur la question. Quoi qu’il en soit, la physio est une formation de niveau Bachelor, et un salaire de 89 CHF de l’heure n’est pas très élevé pour un indépendant.

Romain Wanner/ Rédacteur chez Le Monde Economique