L’avantage caché des plus de 50 ans sur le marché du travail suisse

25 avril 2019

L’avantage caché des plus de 50 ans sur le marché du travail suisse

L’évolution démographique et la pénurie de travailleurs qualifiés rendent indispensable l’utilisation de tout le potentiel de main-d’œuvre pour un avenir prospère. De moins en moins de jeunes arrivent sur le marché du travail, et pourtant, les travailleurs plus âgés sont considérés comme moins attrayants. Une nouvelle étude de Lee Hecht Harrison (LHH) révèle que les chances des demandeurs d’emploi plus âgés sur le marché du travail suisse sont néanmoins meilleures que prévu. Les facteurs de succès décisifs sont la flexibilité en termes de profil, de missions et de compétences, la capacité à réagir immédiatement après le licenciement et l’utilisation des instruments existants comme les carrières en arc ou les allocations d’initiation au travail.

Une étude menée par LHH a analysé les données de près de 1 700 personnes licenciées depuis 2017. Ces dernières ont été soutenues dans leur repositionnement sur le marché du travail et dans la recherche d’un nouvel emploi. Le but de l’étude est d’identifier les facteurs de réussite qui ont une influence positive sur la recherche d’emploi. Les résultats de l’étude fournissent des recommandations concernant les compétences, l’intégration et les nouvelles formes de travail sur le marché du travail en Suisse.

Les résultats seront publiés lors du Swiss Future of Work Forum le 15 mai 2019 à Berne. Pour plus d’informations, visitez notre site internet.

Préjugés au sein de la société
Les préjugés qui prévalent dans la société ont une influence considérable sur le succès d’une recherche d’emploi. 86 % des personnes interrogées estiment que les plus de 50 ans sont désavantagés sur le marché du travail en Suisse. Pourtant, la plupart d’entre eux n’en ont pas fait l’expérience eux-mêmes.  « C’est pourquoi de nombreux candidats en transition de carrière réduisent considérablement leurs attentes après une courte période de recherche d’emploi », explique Andreas Rudolph, Directeur Général de LHH Suisse.

Rester flexible 
La tendance démontre que les travailleurs de plus de 50 ans semblent moins disposés à investir dans la formation continue. La dernière étude de LHH montre, elle, que « les personnes interrogées reconnaissent clairement le besoin d’investir dans le développement de nouvelles compétences et le réseautage. Cela suggère que des expériences particulières, comme un licenciement, engendrent une prise de conscience concernant l’importance de la formation continue pour l’employabilité », observe Andreas Rudolph. « Il est également intéressant de noter que les participants à notre étude ne recommandent pas nécessairement une flexibilité en matière de salaire, mais plutôt des formes de travail flexibles et une remise en question de leur propre profil ».

Accepter l’accompagnement
Selon l’expérience d’Andreas Rudolph, les chances de retrouver un emploi ne sont pas véritablement plus faibles pour les plus de 50 ans que pour les plus jeunes : « D’après notre analyse, la période de réinsertion ne dure que deux ou trois mois de plus en moyenne. Il est important de noter que les personnes qui commencent rapidement à penser à la prochaine étape de leur carrière réussissent plus vite », ajoute-t-il. D’après les résultats de l’étude de LHH, le positionnement et l’accompagnement professionnels dans le cadre d’un programme de transition immédiatement après le licenciement ont un effet positif sur le succès des demandeurs d’emploi âgés. « Nos résultats montrent que tous les participants, et notamment ceux qui ont réussi leur transition, considèrent unanimement qu’une action rapide est essentielle », explique Andreas Rudolph. Il est intéressant de constater que les discussions sur l’orientation s’appliquent également à la réussite des personnes de 45 ans et plus.

Utiliser les instruments existants
Comme le montre l’étude, les instruments comme les carrières en arc ou les allocations d’initiation au travail sont encore peu connus et peu utilisés. Dans le cadre d’une carrière en arc, la charge de travail ou les responsabilités peuvent être diminuées. Quant aux allocations d’initiation au travail, elles offrent une aide financière aux nouveaux employés souhaitant acquérir les compétences nécessaires pendant la période de formation. Ces deux instruments de l’Etat et de l’entreprise sont cependant méconnus. Seulement 5 % des personnes interrogées en ont connaissance. « Les allocations d’initiation au travail sont à peine annoncées. Nos consultants doivent généralement expliquer les possibilités existantes aux chercheurs d’emploi », confirme Yosra Tekaya, Directrice des Opérations chez LHH Suisse.

Promouvoir l’acceptation sociale
Les instruments existants ne sont également pas suffisamment en phase avec les tendances sociales, comme le montrent les résultats de l’étude. « Les carrières en arc sont à peine acceptées, car il est souvent supposé que l’on atteigne le sommet de sa carrière lorsque l’on prend sa retraite. Avec les carrières en arc, on craint de perdre sa réputation au sein de la société », explique la professeure Sibylle Olbert-Bock de la Haute Ecole Spécialisée de Saint-Gall.

Les solutions doivent être en accord avec les valeurs de la société ou être adaptées de façon durable. Les résultats de l’étude montrent que la moitié des personnes interrogées ne recommanderaient pas aux employés d’accepter une baisse de salaire, quel que soit leur âge. Toutefois, ils sont favorables à des formes de travail flexibles. « Cette contradiction et ce manque de flexibilité conduisent souvent les employés à ne pas accepter des opportunités d’emploi uniques et à prolonger la période de chômage », conclut Andreas Rudolph.

A propos de l’étude
Lee Hecht Harrison a analysé les données d’environ 1 700 candidats qui ont suivi un programme de transition de carrière chez LHH après leur licenciement depuis 2017 en Suisse. L’analyse a porté sur la durée de l’accompagnement, les instruments les plus utilisés et les objectifs personnels au début et à la fin du programme. Ces données couvrent plus de dix secteurs d’activité en Suisse et plus de 70 entreprises de 200 à 10 000 salariés (36 % dans l’industrie, 27 % dans la technologie, 19 % dans la pharmacie et la chimie, 8 % dans les services). En outre, 50 entretiens personnels qualitatifs ont été menés avec des candidats (36) et des consultants de LHH (14). A noter que, 72 % des participants sont des hommes et 28 % des femmes, 75 % ont plus de 50 ans et 25 % ont entre 20 et 50 ans.

A propos de Lee Hecht Harrison 
Lee Hecht Harrison (LHH) est le leader mondial du développement des talents et de la transition de carrière. En Suisse, plus de 2 200 personnes sont accompagnées chaque année dans leur recherche d’emploi après un licenciement par LHH. En tant que membre du Groupe Adecco, LHH réalise également régulièrement des études de marché en collaboration avec l’Observateur du marché de l’emploi de l’Université de Zurich. L’Adecco Group Job Market Index analyse chaque trimestre l’évolution régionale des offres d’emploi par groupe professionnel. L’Indice de la pénurie de main-d’œuvre en Suisse, une étude qui compare le nombre de postes vacants avec le nombre de personnes inscrites à l’ORP, est publiée chaque année en novembre. De plus, le rapport Global Talent Competitiveness Index parait chaque année en janvier et examine la compétitivité internationale des pays et des villes en termes d’attraction de travailleurs qualifiés et, en coopération avec l’INSEAD.

 

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