Les personnes handicapées, à mobilité réduite ou âgées, sont de plus en plus présentes dans nos sociétés et économies., et c’est tant mieux! Mais comment s’adapter à cette évolution ? Comment bien faire, sans se ruiner ni trop en faire? A force de tout rectifier on risque de passer à côté de l’essentiel: l’Etre Humain a des facultés d’adaptation qui lui sont propres et l’environnement est généralement modulable.
17% de la population suisse est handicapée !
Cette volonté de « corriger » entraîne cependant une série d’effets collatéraux, car le handicap reste perçu comme un écart à une norme. A force de vouloir normaliser, on dissimule une difficulté majeure à accepter la diversité . Le simple fait d’imposer une distinction entre normal et pathologique va conditionner le rapport entre « valides » et «invalides ». C’est là où le bât blesse puisque le handicap est représenté –avant tout- comme une charge pour la société.
Selon le rapport d’enquête publié par l’Office Fédéral de la Statistique « Statistique de la Santé 2014 », les personnes en situation de handicap représentent 17% de la population suisse. Le modèle, largement répandu, de l’approche biomédicale se transforme et le handicap devient l’expression de la richesse de la diversité humaine…
Le design universel : une solution ?
La fondation Design for All, basée à Barcelone en Espagne nous propose cette définition : «Le design universel est la conception d’environnements, produits et services afin que toutes les personnes, futures générations incluses, sans distinction d’âge, de genre, de capacité ou d’origine culturelle, puissent avoir les mêmes opportunités de comprendre, d’accéder et de participer pleinement aux activités économiques, sociales, culturelles et de loisirs, de manière la plus indépendante possible. »
Le marché qui en découle prend toujours plus d’ampleur au point que de nombreuses associations et fondations fournissent des conseils en matière d’adaptabilité et de sensibilisation. Et, depuis plusieurs années à l’étranger et récemment en Suisse, des entreprises privées ont vu le jour et répondent aux besoins et impératifs de l’économie privée.
Les prestations de tels experts englobent bien plus de dimensions que celui de la construction.
Sébastien Kessler, physicien à mobilité réduite, Conseiller communal à Lausanne et co-fondateur de la société id-Geo (www.id-geo.ch), pionnière en Suisse en design universel, précise: « Notre expertise va bien au-delà du conseil ou de la formation du personnel, nous répondons aux besoins des entreprises et institutions en matière d’accessibilité universelle.
Notre approche se base avant tout sur les normes et la législation en vigueur trop souvent méconnues …ou carrément inappliquées. »
En outre, le vécu (à savoir la réalité quotidienne des personnes handicapées) devient incontournable et à intégrer. Cette réalité sera autant celle des clients handicapés que des collaborateurs, visiteurs. «Nous composons avec l’existant, il s’agit d’adapter à tous les usagers. Au final, des économies sont possibles pour qui disposera de locaux conviviaux et durablement bien pensés.» complète l’entrepreneur.
La formation comme socle au design universel
Les entreprises suisses ont de plus en plus recours à des programmes de formation à l’accueil des personnes en situation de handicap aussi bien qu’à la sensibilisation des collaborateurs afin de démonter, un par un, des préjugés tenaces. A ce titre, S. Kessler constate : « Beaucoup s’attendent à une journée de formation déprimante… or ils nous rappellent! On informe de façon positive et dynamique, les apprenants ressortent transformés et enthousiastes, c’est du win-win !». L’ère du pragmatisme dans le monde du handicap vient d’éclore et il y a fort à parier que nos perceptions vont changer positivement et durablement.