Le monde des influenceurs et la fraude : des secrets parfois pas très reluisants !

12 avril 2021

Le monde des influenceurs et la fraude : des secrets parfois pas très reluisants !

Le Canada veut frapper fort ! En effet, le bureau de la concurrence aimerait mettre en lumière les liens parfois troubles qui existent entre les très renommés influenceurs présents en grand nombre sur YouTube en particulier et les sociétés qui sollicitent leurs services pour promouvoir des articles. Pourquoi est-ce que le branle-bas de combat est sonné ?

Tout simplement parce que le gouvernement canadien désire que les consommateurs soient désormais parfaitement mis au courant des liens économiques, financiers ou publicitaires qui peuvent unir les annonceurs avec les influenceuses : le but recherché étant  bien évidemment la transparence la plus totale afin de ne pas fausser les règles de la concurrence et garantir l’information juste du client  !

Qui sont les influenceur(euses)s et quel est leur rôle ?

Ce sont des personnes en général jeunes,  qui sont présentes sur la toile essentiellement à travers des chaînes vidéo personnelles postées sur YouTube ou qui possèdent des blogs sur lesquels sont publiés de nombreux articles. Bien évidemment, on les retrouve aussi sur Instagram ou Snapchat. Leur notoriété est notamment dûe au fait que de nombreux « followers » ou « abonnés » en français, s’inscrivent pour recevoir les dernières informations les concernant.

En quelque sorte, on peut dire que ces personnes connues sont de fait des modèles que des centaines de milliers voire des millions de fans sont prêts à suivre…

Sur le fond, il n’y a rien à dire car après tout, jusqu’à présent, on est libre de pouvoir regarder, aimer et suivre la vie de telle ou telle « célébrité ».

Ce phénomène est évidemment lié à l’explosion des contenus sur le web et à la facilité pour les atteindre : n’importe quel smartphone permet actuellement de visiter tous les réseaux sociaux existants et de profiter de contenus éçrits ou vidéos innombrables….

Pourtant, avec l’arrivée d’une pratique rémunérée de promotion d’articles ou de services, des questions éthiques et de transparence se sont posées !

De l’influenceur(euse) à la promotion : un lien pur ou dissimulé ?

Après tout, un influenceur peut décider de parler d’un produit sur sa chaîne, surtout si ce dernier lui plaît beaucoup ou lui a permis de résoudre des problèmes.

Ce n’est évidemment pas répréhensible !

Par contre, devant l’engouement suscité par certaines célébrités, des marques se sont posées la question de savoir s’il ne serait pas intéressant pour elles d’utiliser l’audience que possèdent les influenceur(euse)s pour promouvoir, contre rémunération, des biens ou des services.

Et c’est exactement là que se pose la question de la transparence !

En effet, la majorité des influenceurs ou influenceuses ne précise jamais qu’elle reçoit des cadeaux, une rémunération ou des avantages en échange de la promotion d’un produit.

Or, au vu du nombre de personnes qui les suivent et qui seront donc susceptible d’acheter sur « recommandation » certains produits, on peut considérer qu’il y a une forme de tromperie.

On comprend que la recommandation ne peut pas être sincère puisqu’elle est entachée d’un lien financier sans parler d’une absence de validation effective de la qualité de l’article par le YouTubeur.

Il est intéressant de remarquer qu’une étude précise que 62 % des Français sont d’avis que les influenceur(euse)s profitent des enfants, des adolescents et des personnes influençable.

En ce sens, on peut dire qu’il y aurait une forme « institutionnalisée » de manipulation.

Publicité et promotion par l’influence : est-ce la même chose ?

La réponse est non. En effet, tout le monde ou en tout cas, une grande majorité de personnes,  sait reconnaître une publicité ou est au courant que des annonceurs ont payé pour apparaître à la télévision, à la radio ou dans un journal.

Dans le cas d’un influenceur, si cela n’est pas expressément mentionné, on peut croire que le YouTubeur parle tout naturellement d’un service qui lui a plus ou d’un article intéressant : ce n’est généralement pas le cas puisqu’une entreprise lui a « demandé » de le faire !

Un problème de plus : les faux influenceur(euse)s !

Sur ces questions d’éthique et de respect des consommateurs se greffe une nouvelle problématique : les faux influenceur(euse)s.

En effet, devant l’engouement pour ce nouveau marché, des escrocs se sont infiltrés et proposent directement leurs services aux marques en faisant mention du nombre important de personnes abonnées alors qu’en réalité, ces « abonnés » se révèlent n’être pas réels.

Par exemple, l’agence espagnole H2H a montré, à travers une expérience grandeur nature qu’elle avait pu créer un faux profil sur Instagram et monter une communauté factice en faisant l’acquisition de faux abonnés : c’est une pratique rendue très simple par Internet et les robots logiciels. En trois semaines, plus de 30 000 faux abonnés suivaient le compte et l’agence avait déjà reçu des propositions de sociétés qui souhaitaient promouvoir des articles !

Pour conclure, on peut évidemment conseiller à tous les « followers » de célébrités de faire très attention quand un produit est promotionné par leur idole et de se renseigner par ailleurs, sur la qualité réelle de l’article.

On peut saluer l’initiative canadienne de vouloir mettre de l’ordre dans ces nouvelles pratiques publicitaires afin que ce qui se passe d’intéressant sur internet ne soit pas entaché d’une suspicion générale !

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