Le nombre de sociétés suisses dotées de solutions « industrie 4.0 » a doublé

13 février 2018

Le nombre de sociétés suisses dotées de solutions « industrie 4.0 » a doublé

  • Pour 46 % des entreprises du secteur manufacturier, l’industrie 4.0 recèle de grandes possibilités
  • Les besoins d’investissement élevés constituent le principal obstacle à la mise en œuvre – la pénurie de main d’œuvre qualifiée pèse moins lourd qu’en Allemagne
  • Pour les entreprises suisses, la sécurité informatique est de la plus haute importance

Pour les entreprises des secteurs de la consommation, de l’électrotechnique, de la construction automobile et de la construction mécanique, la production de biens en réseau, et donc efficace, – dite « Industrie 4.0 » – est un enjeu de compétitivité de plus en plus décisif. D’après une étude réalisée par la société de conseil EY auprès de plus de 650 entreprises en Suisse (103) et en Allemagne (557), les entreprises suisses accordent davantage d’importance aux nouveaux modèles d’entreprise reposant sur l’industrie 4.0 que leurs homologues allemandes : en Suisse, 46 % des entreprises interrogées sont convaincues du potentiel d’une industrie numérisée alors qu’elles ne sont que 41 % en Allemagne.

Les efforts naissants ont cependant leur prix : 65 % des entreprises en Suisse, soit une proportion légèrement plus élevée qu’en Allemagne (59 %), voient dans les besoins d’investissement élevés le principal obstacle à la mise en œuvre de l’industrie 4.0. Dans ce contexte, la pénurie de main-d’œuvre qualifiée est un frein moins important en Suisse (47 %) qu’en Allemagne (57 %). « Ceci s’explique, entre autres, par l’attractivité de la Suisse comme lieu de travail », déclare Christian Schibler, Partner et responsable du secteur Industrie chez EY Suisse.

Baisse des coûts de 5 %

Au vu des coûts élevés des investissements de départ et de la tension sur le marché du travail dans le domaine de l’informatique et de l’industrie, il est réjouissant de constater que 45 % des entreprises suisses interrogées utilisent déjà des solutions « Industrie 4.0 ». « Celles-ci permettent non seulement d’optimiser les processus de production mais aussi d’abaisser les coûts de production de 5,2 % en moyenne », ajoute Christian Schibler.

Importance croissante attendue

Selon cette étude, la montée en puissance de l’industrie 4.0 va se poursuivre dans les entreprises. C’est ainsi que près de 90 % des entreprises suisses interrogées déclarent que l’importance stratégique de cette approche va aller croissant au sein de leur entreprise dans les cinq prochaines années. L’industrie 4.0 permet non seulement d’augmenter la flexibilité au sein des processus de production mais aussi de parvenir à une utilisation plus efficace des installations de production. L’extension de l’automatisation permet de diminuer encore les temps de réaction, ce qui est un important facteur concurrentiel.

D’où la volonté des entreprises suisses d’investir en conséquence : actuellement, elles investissent en moyenne 4,9 % de leur chiffre d’affaires annuel dans le domaine « Industrie 4.0 ». Un tiers des entreprises helvétiques interrogées déclarent avoir l’intention d’augmenter ces investissements de plus de 5 % en 2018. Les investissements sont essentiellement consacrés aux collaborateurs (40 %) ainsi qu’aux systèmes et concepts logiciels (37 %). Parmi les entreprises interrogées, 93 % indiquent que la sécurité informatique est décisive pour le succès de l’industrie 4.0.

Reflet de la puissance d’innovation suisse

Les avantages de l’Industrie 4.0 pour le développement de nouveaux modèles d’affaires innovants sont considérés plus importants en Suisse qu’en Allemagne (25 % contre 20 %). « Si l’Allemagne occupe une position de pointe dans l’industrie 4.0 pour tout ce qui touche aux processus de production, en Suisse, les entreprises se concentrent davantage sur la mise en place de nouveaux modèles d’affaires ayant un potentiel de transformation disruptive de marchés entiers. C’est là une nouvelle preuve de la formidable force d’innovation et de la continuelle capacité de mutation de l’économie suisse », déclare Christian Schibler.

 

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