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Le golf, longtemps perçu comme un sport élitiste réservé à une certaine classe dirigeante, s’est mué en un formidable outil de réseautage pour les entrepreneurs et décideurs économiques. À l’ère où les relations professionnelles se nouent autant sur les greens que dans les salles de réunion.
Aux États-Unis, berceau du golf-business, près de 90 % des dirigeants du Fortune 500 pratiqueraient ce sport, selon une étude de Harvard Business Review. En Europe, la tendance s’accélère : le nombre de tournois corporatifs a augmenté de 35 % depuis 2020, d’après la European Golf Business Network. Le phénomène s’explique par la nature même du golf : un parcours de quatre heures offre un temps de dialogue bien plus substantiel qu’un échange formel de cartes de visite. Les afterworks et événements capitalisent sur cette logique, en créant des espaces où l’informel facilite les connexions professionnelles.
Participer à un tel club d’affaires, offre bien plus qu’un simple moment de détente. Pour les entrepreneurs, c’est une occasion de se positionner stratégiquement au sein d’un écosystème dynamique. « Le golf est un accélérateur de relations, car il permet de montrer qui vous êtes au-delà de votre carte de visite : votre résilience, votre fair-play, votre capacité à rester concentré sous pression », souligne Marie Beuzelin, co-fondatrice de GBC.golf (Golf Business Connect).
En effet et contrairement à d’autres formats de réseautage, un parcours de golf par exemple, offre une opportunité inégalée d’approfondir les relations professionnelles. Cette période permet des échanges plus riches et moins contraints, loin de la pression des réunions formelles ou des événements bondés où les interactions sont brèves et souvent axées sur l’autopromotion. Sur le green, le temps passé ensemble favorise une meilleure compréhension mutuelle : on apprend à connaître l’autre sous un angle différent, découvrant ses réactions face aux défis du jeu, son éthique sportive, et des facettes de sa personnalité qui n’émergeraient pas dans un cadre professionnel classique. Cette immersion partagée, combinée au plaisir de pratiquer un sport apprécié, crée un environnement propice à l’établissement d’une connexion authentique et durable.
Cependant, il est essentiel de tempérer cet enthousiasme par une perspective réaliste. « Le golf n’est pas une baguette magique pour le business », prévient Marie Beuzelin. « Une relation commerciale repose avant tout sur la confiance et la valeur ajoutée, pas sur un swing réussi. » Une étude du MIT Sloan révèle que seuls 22 % des deals initiés sur un green aboutissent à une concrétisation effective, contre 40 % pour ceux issus de recommandations professionnelles ciblées. Par ailleurs, ce format de réseautage n’est pas sans écueils. Si le golf reste un marqueur social fort, son accessibilité demeure limitée et l’adhésion à un club prestigieux peut représenter un investissement prohibitif, excluant de facto une partie des entrepreneurs émergents. D’où l’intérêt des alternatives « d’un club de réseautage exclusif pour les golfeur.se.s, accessibles aux budgets de tous les entrepreneurs », comme le préciseMarie Beuzelin.
Le golf-business n’est ni une panacée ni une simple mode passagère. C’est un outil puissant, mais à manier avec discernement. Pour en tirer pleinement profit, les dirigeants devront diversifier les profils autour du green, intégrer des approches data-driven pour qualifier les leads rencontrés, et surtout, ne pas perdre de vue que sur le green comme en affaires, le succès ne se mesure pas au nombre de cartes échangées, mais à la qualité de la relation construite. Et cela, aucun birdie ne peut le garantir.
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