Leadership : deux bonnes nouvelles !

12 janvier 2020

Leadership : deux bonnes nouvelles !

Par Patrick Chalançon

Leadership. Que de choses ont été écrites sur ce sujet ! Alors pourquoi en rajouter encore une couche ? Pour la simple raison que je veux vous faire part de bonnes nouvelles. Bien entendu, nous savons tous qu’un bon leader a du charisme : c’est quelque chose qu’on voit et qu’on perçoit tout de suite. Il possède ce quelque chose d’inné dans sa posture et dans ses compétences comportementales. Bien. Mais qu’en est-il des managers qui n’ont pas cette flamboyante personnalité ? Sont-ils condamnés d’avance ? La réponse est non !

L’inné et l’acquis

La première bonne nouvelle est clairement exposée dans le livre Leaderspritz paru en mars 2019. Dans cet ouvrage, Marianne Schmid Mast, qui compte parmi les 50 psychologues les plus influents du monde, nous explique que l’acquis est une composante non négligeable du leadership. Le charisme peut donc s’apprendre et se travailler. Benjamin Tur, co-auteur de Leaderspritz, liste même 10 « recettes rhétoriques » utilisées par les leaders en complément de la gestuelle.

Parmi les tactiques verbales identifiées scientifiquement par Benjamin Tur figurent l’emploi d’histoires et d’anecdotes, de métaphores et de comparaisons, de listes de trois, mais aussi le recours à la conviction morale ou aux sentiments du collectif. Il n’y a rien d’inné dans cette façon de faire : il n’y a que du travail !

L’adéquation du mode d’organisation avec le style de leadership

Professeur de leadership à l’International Management School Geneva, j’observe mes élèves de MBA lorsqu’ils présentent leur business plan. Il est clair qu’ils ont tous des profils comportementaux très différents. Certains ont du charisme, d’autres moins. Ils ont cependant tous le même atout : ils vont devenir managers dans des environnements de plus en plus libérés et agiles. J’explique à mes étudiants que depuis quelques années, ils disposent d’un nouveau champ du possible pour optimiser l’expression de leur leadership : le mode d’organisation. Le manager d’aujourd’hui peut en effet influencer et modeler le mode d’organisation de son équipe. Ainsi, sans nécessairement recourir à des modes d’organisation extrêmes comme l’holacratie, le manager dispose de toute une panoplie de modes de gouvernance plus ou moins libérés (voir mes précédents articles sur l’entreprise libérée). Un manager plutôt introverti aura par exemple avantage à opter pour une organisation plus autonomisée, qu’il pourra influencer plus que diriger. 

À vous de jouer !

Leadership : comment démarrer ?

Il faut d’abord se connaître. Il y a pléthore d’outils d’assessment comportemental et de questionnaires 360° qui permettent de connaître les perceptions de ses collaborateurs et collègues en la matière. Une fois votre style de leadership établi, il est important de déterminer vos valeurs ainsi que vos objectifs fondamentaux. Il s’agit de travailler votre self-leadership en quelque sorte. Reste ensuite à bâtir un plan d’actions personnel se focalisant sur un ou deux points à améliorer en matière de leadership.

Après cela, il ne restera plus qu’à investiguer et à vous former sur les différents modes d’organisation. En fonction de vos croyances et de vos valeurs en matière de pilotage, mais aussi en fonction de votre style naturel de leadership, vous établirez une vision en vous projetant en tant que leader d’équipe ainsi que dans les fonctionnements du groupe. Avec le plus d’audace possible et l’esprit libre, il faudra évaluer le champ du possible en fonction de l’écosystème et de la culture de l’entreprise dans laquelle vous opérez. Enfin, ce sont l’alignement avec vous-même, l’énergie et la détermination qui vont calibrer votre capacité d’influence.

Conclusion

Le leader n’a jamais eu autant de possibilités d’exprimer son mode de leadership, quel qu’il soit. Deux bonnes nouvelles : l’acquis et l’adéquation du mode d’organisation avec son leadership sont deux facteurs de performance indépendants de l’inné. Soyez donc votre propre leader : à vous de jouer !

*A propos de l’auteur :

Patrick Chalançon est business booster, directeur de CapeGrowth, spécialisé dans l’amélioration de la performance d’entreprise et d’équipe. Entrepreneur, il dirige aussi Remarq, la référence romande de la réalisation publicitaire et de l’impression numérique grand format. Il est également cofondateur de la startup Scatri SA en passe de révolutionner la pêche mondiale avec ses bouées intelligentes ! Patrick Chalançon est par ailleurs professeur de leadership en MBA à l’International Mangement School Geneva.

 

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