Les dessous économiques du rapprochement entre Israël et les Émirats arabes unis

7 mars 2021

Les dessous économiques du rapprochement entre Israël et les Émirats arabes unis

Au risque de froisser l’état iranien, les Émirats arabes unis entretiennent désormais des relations économiques officielles avec le puissant état hébreu. L’histoire des relations internationales ne nous enseigne-t-elle pas que les intérêts priment souvent sur les amitiés ? Découvrons ensemble dans cet article, les perspectives de cette coopération économique qui démarre en trombe…

Des relations économiques bien plus anciennes

L’État d’Israël avait précédemment annoncé que ses ressortissants pouvaient tranquillement se rendre aux Émirats arabes unis. Aujourd’hui, c’est une compagnie israélienne El Al qui effectue un vol direct entre Tel-Aviv et Abu Dhabi.  Les échanges entre les deux nations ont donc réellement commencé. Ainsi, après l’Égypte en 1979 et la Jordanie en 1994, les Émirats sont le troisième pays arabe à s’ouvrir sur Israël.

Mais cette relation devenue officielle ne date pas d’aujourd’hui. Dans le domaine de la sécurité par exemple, la firme publique israélienne d’aéronautique avait déjà contribué en 2008, à la rénovation des F-16 de l’armée des Émirats arabes unis. Dans le même secteur, le très connu logiciel d’espionnage Pegasus de la société israélienne NSO a été vendu aux Émirats. De même dans le domaine de la santé, utilisant le canal d’intermédiaires européens, les sociétés israéliennes livraient depuis toujours des matériels sanitaires à l’État arabe. Toutefois, Tel-Aviv veut désormais profiter ouvertement du pétrole des Émirats et diversifier ses revenus du tourisme. Il est aussi intéressé par les importants fonds d’investissement régionaux sur la technologie qui passent par Dubaï.

Des échanges prometteurs entre les deux nations

Si les Émirats arabes unis ont pris autant de risques avec Israël, c’est que leurs besoins en biens et services israéliens sont très importants. Ils concernent notamment l’agriculture en zone aride et le dessalement de l’eau qui sont des secteurs dans lesquels, Israël a réussi. Aussi les deux États ont-ils des intérêts réciproques dans le diamant qui a un marché florissant à Dubaï et d’excellents tailleurs dans la capitale israélienne.

Enfin, les deux nouveaux partenaires trouvent dans ce rapprochement l’occasion de relancer leurs économies durement affectées par la covid 19. Dubaï a vu en effet son PIB chuter à 3,5% au premier trimestre de cette année. C’est pourtant l’économie la plus diversifiée du golfe. D’ailleurs, sa compagnie aérienne vedette Emirates a été contrainte de réduire son réseau et de mettre fin à de nombreux emplois à cause de cette crise sanitaire.  De son côté, Israël risque de voir son PIB chuter à 6,2% cette année. Ce serait le pire résultat économique de son histoire.

La normalisation de leurs relations pourrait alors favoriser la relance de leur économie respective. Et même s’il est encore très tôt pour évaluer les toutes les retombées, le potentiel économique entre les deux partenaires est énorme.

Cette relation économique, qui capte les attentions, pourrait donc favoriser une croissance exponentielle. Toutefois, il n’est pas totalement exclu, qu’elle puisse connaitre des difficultés à l’avenir et même être interrompue par d’éventuelles incompréhensions sur la question palestinienne ou la montée de mécontentements des pays frères arabes.

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