Les jeunes préfèrent l’EMS à la maison connectée pour leurs vieux jours

19 mai 2019

Les jeunes préfèrent l’EMS à la maison connectée pour leurs vieux jours

Nous vivons de plus en plus longtemps et nous souhaitons rester chez nous le plus longtemps possible. Toutefois, l’évolution numérique n’est pas encore perçue comme une alliée : comme l’indique une enquête représentative Comparis, les jeunes aujourd’hui âgés de 18 à 29 ans privilégient eux-mêmes des modes d’habitation classiques comme l’EMS, le logement pour séniors ou la cohabitation de plusieurs générations plutôt que la maison connectée.

En Suisse, la part de la population âgée de plus de 64 ans dépasse déjà les 18 %. Un chiffre qui progressera encore, pour atteindre 22,8 %, soit 2,17 mio. de personnes, à l’horizon 2030. Avec des répercussions non seulement sur l’assurance sociale mais aussi sur le marché du logement. Représentant le plus grand marché immobilier en ligne de Suisse, Comparis a donc mené une enquête représentative sur les souhaits et attentes en termes de logement pour séniors.

Les Tessinois particulièrement sceptiques face à la maison intelligente

Plusieurs études démontrent les avantages de l’habitat connecté pour maintenir l’autonomie plus longtemps, notamment chez soi. Pourtant, selon l’enquête réalisée par Comparis, nombreux sont les sceptiques face à l’assistance numérique au domicile. En effet, moins de la moitié des personnes interrogées (45 %) peut imaginer emménager un jour dans un logement connecté doté de capteurs / détecteurs, de commandes électroniques et autres systèmes de surveillance dans l’optique d’une dépendance future.

Les Tessinois se montrent particulièrement critiques sur ce point, avec une acceptation de 32 % seulement (contre 40 % en Suisse allemande et 67 % en Romandie). Si les jeunes générations tendent à être plus ouvertes, les 18-29 ans sont eux-mêmes seulement 50 % à imaginer vivre dans un logement connecté.

« Vu l’important potentiel, le scepticisme quant aux nouvelles formes de logement surprend. Visiblement, on a tout simplement du mal à imaginer le bénéfice concret que cela apporte. », commente Felix Schneuwly, expert Santé chez Comparis, qui s’attend à ce que la tendance s’inverse dès que les premières réussites en termes de qualité de vie seront connues.

L’avis sur les nouvelles formes de logement est en revanche plus positif en ce qui concerne les « Appart’hôtels » offrant service de chambre et conciergerie : 56 % des personnes interrogées pourraient imaginer ce mode de vie s’ils devaient être dans une mauvaise condition physique à un âge avancé. Les 30-49 ans sont particulièrement ouverts à l’idée, avec un taux d’acceptation de 62 %.

Les établissements d’accueil classiques rencontrent une vaste approbation

Dans l’optique d’une future dépendance, les établissements classiques sont cependant toujours vastement plébiscités. En effet, en cas de dépendance, 84 % des personnes interrogées pourraient imaginer emménager dans un logement pour séniors (logement autonome avec accès à des soins et à des services). 

Il en va de même des lotissements pour séniors offrant une infrastructure complète, entièrement adaptée : 81 % y sont favorables dans le cas d’une future dépendance – notamment les jeunes (81 % des 29 ans et moins ainsi que 87 % des 30-49 ans). Quant aux 50-59 ans et aux plus de 60 ans, ils sont un peu moins favorables aux lotissements pour séniors, les plébiscitant à hauteur de 76 et 74 % respectivement.

L’EMS et la résidence pour séniors classiques sont également très populaires. Car en pensant à leur future dépendance des prestations de soins, 67 % des répondants souhaiteraient entrer dans un tel établissement. Avec 70 %, l’approbation des 30-49 ans est la plus élevée.

« Bien que dépassés, ces établissements classiques pour séniors (généralement des EMS) semblent apparemment encore familiers de par les visites rendues aux parents et aux grands-parents. On se contente de ce que l’on croit connaître. Par ailleurs, la plupart des personnes ne se penchent sur la question du soutien et des soins des séniors que lorsqu’eux-mêmes ou bien des proches sont concernés », note F. Schneuwly.

La cohabitation de plusieurs générations gagne en popularité

Outre le maintien dans un logement habituel (84 %) et l’habitat passif (68 %), l’idée d’une cohabitation entre plusieurs générations gagne en popularité en vue d’une dépendance. Au tournant du siècle, à peine 3 % des personnes ayant atteint l’âge AVS vivaient avec leurs descendants sous le même toit. Un fait qui pourrait bien changer à l’avenir : selon l’enquête réalisée par Comparis, 57 % des personnes interrogées pourraient imaginer vivre avec d’autres générations de leur famille. Les jeunes générations, particulièrement, disent pouvoir envisager l’idée (64 % des 18-29 ans et 62 % des 30-49 ans, contre 46 % des plus de 60 ans). 

Par ailleurs, 50 % pourraient également vivre avec plusieurs générations qui ne sont pas de la famille en cas de dépendance afin de bénéficier d’un soutien mutuel. Les répondants se montrent de même ouverts au cohabitat (cohousing), à savoir un habitat groupé, constitué de maisons ou d’appartements privés, avec des infrastructures communes : 47 % retiendraient cette possibilité s’ils devaient un jour être dépendants. 

F. Schneuwly, expert Santé chez Comparis est agréablement surpris : « Il semblerait que l’on assiste, après des décennies d’individualisme et d’épanouissement de soi, à l’émergence d’une conscience plus marquée de la communauté. Grâce à cette attitude, les générations futures pourraient bien relever les défis financiers que pose la prévoyance vieillesse et ce, mieux que nous le faisons aujourd’hui. » 

 

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