L’Inde passe au vert et accélère

29 mars 2019

L’Inde passe au vert et accélère

Dans l’état du Karnataka, au sud du pays, une centrale solaire de 700 000 mètres carrés est en service depuis le début de l’année 2018. Elle fournit de l’énergie d’origine solaire à une population de 72000 personnes. Cet apport d’énergie était urgent, la population de la région ayant considérablement augmenté au cours des cinq dernières années, tout comme la population du pays en général.
C’est une région très prisée. Elle se situe non loin de Bangalore, la Silicon Valley de l’Inde. Le parc solaire est constitué de deux champs de 62000 modules photovoltaïques polycristalins chacun. L’installation solaire reçoit près de 2000 kilowattheures de rayonnement solaire par mètre carré, soit presque deux fois plus qu’en Europe centrale.
De grands parcs solaires ont également été construits au cours des deux dernières années à Telangana, près d’Hyderabad, dans le centre du pays. Ils fournissent à environ 20 000 personnes de l’électricité produite à partir de sources renouvelables.

L’usine du parc solaire du Karnataka a été construite par un consortium d’entreprises. Les modules proviennent de Ja Solar, en Chine, et c’est la société indienne Shilchar qui a fourni les transformateurs de tension. Les systèmes d’assemblages sont réalisés par NewSol, en Suisse, et la ligne de production par la société allemande Lapp à Stuttgart. Le volume d’investissement est de 31 millions d’Euros. Ce sont en principe des investisseurs privés et institutionnels qui financent ces nouveaux parcs solaires du sous-continent indien, mais « l’investissement à impact social » peut constituer dans ce domaine une aide non négligeable. Il s’agit de fonds qui non seulement génèrent des retours sur investissement grâce à des projets dans le domaine de l’énergie renouvelable mais qui sont aussi destinés en partie à la protection de l’environnement et l’aide aux populations.
Il semble bien cependant que derrière les projets Karnataka et Telangana se cache la Société d’investissement ThomasLloyd, spécialisée dans les infrastructures énergétiques en Asie. « Les centrales électriques pour les énergies renouvelables en Asie offrent des conditions climatiques idéales « , déclare leur patron Michael Sieg. « En outre, leur construction et leur exploitation sont plus rapides et moins coûteuses qu’en Europe ».
Au départ, l’entreprise était active aux Philippines, aujourd’hui elle l’est aussi en Inde. En octobre 2018, ThomasLloyd a pris une participation dans SolarArise, à New Delhi. Il en est maintenant le principal actionnaire. SolarArise est un développeur de projets spécialisés qui planifie, construit et exploite des parcs solaires. L’entreprise dispose actuellement d’une production d’énergie solaire de 130 mégawatts dans son portefeuille. Avec l’argent de ThomasLloyd’s, elle sera porté à 250 mégawatts à moyen terme et à 1 500 mégawatts à long terme. Les coûts d’investissement pour les 30 centrales solaires prévues seront d’environ 950 millions d’euros.
Ce ne sont pas seulement des investisseurs privés et institutionnels qui financent l’infrastructure énergétique de l’Inde, actuellement en pleine expansion : en août de l’année dernière, la banque allemande de développement KFW a signé un accord de prêt de 200 millions d’EUR au nom du ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement avec l’Indian Rural Electrification Corporate Limited. Le partenaire indien fournit l’argent sous forme de prêts à faible taux d’intérêt à ceux qui investissent dans les parcs solaires et éoliens.
Dans le secteur solaire en particulier, les prix ont subi une forte pression ces dernières années, explique Nils Medenbach, expert indien à la KFW. « Il en a résulté une baisse des marges pour les investisseurs. Pour compenser cela, la qualité des modules solaires a également été réduite entre-temps.
Mais les choses évoluent. « Les développeurs et les investisseurs accordent de plus en plus d’attention à la durabilité à long terme « , déclare Medenbach, et la coopération allemande au développement les aide à mettre en œuvre des normes fiables. Le montant attendu des investissements générés par ce prêt KFW est de l’ordre de 285 millions d’Euros.
Anja Steinbuch

 

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