Quand le vent du changement se lève même sur la Corée du Nord

28 octobre 2018

Quand le vent du changement se lève  même sur la Corée du Nord

On peut non sans raison se demander si, n’eût- elle pas été forcée tout récemment à une certaine ouverture politique et médiatique par l’Amérique de Donald Trump, la Corée du Nord eût connu le moindre écart dans sa politique d’isolationnisme et d’opacité totale ?

Car même à une époque où les pays asiatiques avaient commencé à connaître une impressionnante émergence et à profiter largement de la mondialisation, le pays de Kim Jong- un avait continué à cultiver son hermétisme politique, son dramatique retard économique et… sa bombe atomique. A une époque où d’autres populations quittaient la pauvreté, celle de la République « démocratique et populaire » s’enfonçait dans une misère indescriptible et dans son mythique mutisme.

Le prix de l’autosuffisance économique et du militarisme

Mais de quoi vit la Corée du Nord ? Quelles sont les ressources et les industries qui (éventuellement) permettent au pays de Kim Jong- un de survivre selon le principe de l’autosuffisance – un principe auquel, dans nos jours, même le Cuba tourne souverainement le dos ? Eh bien, si la Corée du Nord a tout de même survécu au cours des années, c’était au prix des privations et souffrances inimaginables de l’écrasante majorité de sa population. La Juche, cette autosuffisance à la nord-coréenne fait peser sur une économie fragile, essentiellement agricole et très dépendante du temps météorologique, toutes les tares d’une organisation de type communiste (comprenez par là centralisation, planification et collectivisme) et toutes les dépenses d’un régime militaire qui maintient comme priorité industrielle absolue la très coûteuse production d’armes. Le résultat de cette gestion fait basculer le pays dans l’anachronisme médiéval : en plein troisième millénaire, la quasi- totalité de la population nord- coréenne vit en constante détresse, dans une étroite dépendance, notamment, des intempéries et des caprices du temps.

Mais il paraît que la Corée du Nord ne soit pas condamnée à subir éternellement les conséquences d’intempéries hostiles et les effets de vents contraires.

Le vent de la mondialisation qui souffle sur l’Asie depuis des années, ne se contente pas de prévaloir sur quelques pays seulement mais cherche à remplir tout le continent, à l’envahir jusqu’à son ultime île ou presqu’île et jusqu’à son recoin le plus caché. Aussi hermétique qu’elle soit, la partie nord de la péninsule coréenne ne peut échapper à cette puissante dynamique.

Quelques réformes

Il faut reconnaître : même avant de se trouver passablement secouée par les démarches du président Trump, la Corée du Nord a initié quelques réformes qui, bien que n’allant pas dans le sens d’une ouverture extérieure, visaient à atténuer certaines rigueurs de l’économie centralisée et à introduire – certes plus que timidement – quelques éléments d’autonomie dans la gestion des entreprises et des coopératives agricoles. L’octroi d’autonomie est un bon signe.  L’expérience des pays de l’ancien bloc de l’Europe de l’Est, expérience qui a fourni le modèle classique de sortie de l’économie centralisée, ne peut que confirmer l’importance de ce premier pas : c’est justement au moment où les pays de l’Est avaient introduit des éléments d’autonomie dans leurs entreprises que tout le lourd édifice du monopole de l’Etat a commencé à trembler, à vaciller. Un vacillement qui, s’étant vite transmis au domaine politique, a provoqué l’effondrement définitif de ces dictatures.

On ne peut qu’espérer qu’un tel séisme se produise – non sans « a little help from my friend », l’ami- ennemi étant en l’occurrence l’Amérique de Trump – en Corée du Nord aussi. Et en parlant d’un supposé futur séisme et de secousses fondamentales, jetons un coup d’œil sur les fonds de ce pays resté mystérieux et inconnu.

La grande richesse minière d’un des pays les plus pauvres au monde.

Le sol de la Corée du Nord recèle une richesse minérale insoupçonnée. 200 sortes de minéraux et de métaux y gisent dont certains, très rares, entrent comme composants dans les produits de la haute technologie. D’après des estimations de différentes organisations citées par Express. Business, la valeur totale des réserves nord- coréennes serait entre 6000 et 10 000 milliards de dollars. Plus ou moins active jusque dans les années nonante du siècle passé, l’exploitation minière a beaucoup faibli depuis. La raison en est double – le manque d’équipement moderne pour l’extraction des ressources et l’embargo qui pèse sur la vente de certaines d’entre elles, à savoir l’or, le vanadium, le titane et quelques autres métaux rares.

 

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