Se garer le matin pour se rendre au travail

22 novembre 2011

Se garer le matin pour se rendre au travail

Combien de travailleurs se voient dans l’obligation de partir plus tôt de chez eux afin de trouver une place de stationnement pour ne pas arriver en retard ? Et combien d’entre eux doivent encore aller mettre des sous ou changer le disque à chaque pause, pour éviter la contravention ?

Dans certaines entreprises, il y a, à la disposition des employés, un parking réservé. Mais, comment faire lorsque celui-ci ne peut accueillir l’ensemble du personnel ? Ce cas arrive bien plus souvent qu’on ne le pense et ce n’est pas toujours la logique qui prime dans l’attribution des places de parking.

En règle générale, l’attribution concernera, en prime abord, l’ensemble des cadres de la société. Puis, viendront les éventuels employés à mobilité réduite. C’est alors là que se pose le problème : Que faire pour les places restantes ? Privilégier ceux qui le méritent ? Ceux qui ne peuvent se passer de leur véhicule à cause de la distance ou du lieu d’habitation ? Ou enfin ceux qui sont prêts à payer ?

Légalement, un patron peut faire payer un employé pour l’octroi d’une place de stationnement la journée. Il n’existe, à l’heure actuelle, aucune réelle solution qui permet d’avoir gratuitement une place de parking assurée chaque jour. Néanmoins, bon nombre d’entreprises se portent volontaires pour encourager leurs employés à faire un effort dans le sens écologique et économique que représentent les trajets en voiture. Certaines offrent des abonnements de bus et d’autres proposent une entraide entre employés pour les trajets.

Le covoiturage est le meilleur exemple, une alliance entre plusieurs employés habitants dans le même quartier qui se regroupent pour aller travailler. Le point important de ce type de transport en commun, c’est qu’il ne faut pas oublier les frais occasionnés par le véhicule. En effet, la plupart du temps, c’est celui qui habite le plus loin qui passe chercher les autres qui participent alors à la facture d’essence.

Or, comme nous le rappelle le TCS dans ces campagnes de prévoyance, une voiture ne consomme pas que de l’essence : on lui met des pneus, on paie des assurances et on l’emmène au garage. Tout ceci doit être pris en compte lors de l’élaboration d’un covoiturage afin que celui qui « prête » sa voiture ne soit pas lésé.

Autre solution possible, c’est de partager une place de parking ou un box payant. Imaginons que quelqu’un habite en ville, qu’il loue une place privée et qu’il se rende chaque jour en véhicule au travail. Cette personne pourrait certainement trouver quelqu’un qui serait d’accord de louer la place de 8h-17h, temps durant lequel il n’a pas besoin de la place. C’est une fois de plus un arrangement entre individus qui peut s’avérer bénéfique pour les deux : le premier réduit sa facture de parking, le second se gare pas trop cher et s’assure d’une place chaque jour.

Certains utilisateurs de la voiture ont un « budget contravention ». Ceux-ci, n’ayant, bien souvent, pas le choix, se risquent à rester hors place ou plus que prévu sur une place bleue en espérant ne pas avoir d’amende trop souvent. Cette « solution » peut s’avérer bien plus onéreuse ces derniers temps avec l’ajout dans nos régions des patrouilles du service de stationnement.

Comme solution « palliative », on peut investir dans l’achat d’un deux roues car ces derniers n’ont pas de problème de parking ni le risque d’être coincé dans les bouchons matinaux. Cependant, les intempéries ont souvent raison des scootéristes et des motards et la conduite de ceux-ci ne convient pas à tout le monde.

Un élu des verts, proposait récemment que les patrons fassent payer les places de parking afin qu’avec cet argent, ils paient des abonnements de bus et de trains aux salariés qui sont prêts à dépendre des transports en commun. C’est une solution peut-être radicale mais qui laisse le choix aux employés.

S’il y a bien une chose que l’on peut observer, c’est que l’état investit toujours plus pour que les gens utilisent les transports en commun. De nouvelles voies, des nouveaux trajets et toujours plus d’utilisateurs. Mais en contrepartie, ils suppriment certaines zones riches en places de stationnement.

Certains cantons ont peut-être trouvé LA solution : vivre là où l’on travaille, en construisant des quartiers qui fournissent des habitations pour toutes les classes sociales, mais aussi du travail et des commerces afin que l’on n’ait pratiquement pas besoin d’un véhicule. Quoi qu’il en soit, le choix sera à faire entre la voiture et le reste mais tout dépendra, évidemment, des aspects financiers.

Romain Wanner/Rédacteur chez Le Monde Economique

 

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