Par Xavier Scholl*

Le coaching consisterait-il à créer une histoire pour le coaché ? Je dirais qu’il s’agit plutôt de dissiper le brouillard qui recouvre ce qui existe déjà et mérite d’être révélé. Dans cette métamorphose, le coach n’est pas un alchimiste : il serait davantage le catalyseur qui participe au déclenchement de cette « révélation » qui nécessite quelques composants indispensables.

Si la personne qui débute un coaching a un objectif initial, les contours de celui-ci sont plus ou moins définis et les critères de réalisation − concrets ou intangibles − sont souvent flous. Le futur coaché s’apparente à un voilier qui navigue au gré du vent dans une direction encore imprécise.

Mais quel est donc le cap à suivre ?

C’est à cette étape que le bât blesse fréquemment. Un objectif, oui, mais « pour quoi » ? Qu’il s’agisse d’un projet en entreprise ou d’une initiative personnelle, nous retrouvons le fameux WHY de Simon Sinek.

Dans 75 % des cas, ce sont la douleur et l’urgence qui mobilisent l’être humain pour sortir de sa zone de confort

LA BOUSSOLE – Quelle direction ?

La boussole indique le cap à suivre. Sans elle, point de salut pour tenir la navigation et franchir avec succès la ligne d’arrivée. Le sens, ou telos en grec, est cette aspiration puissante qui met l’énergie en mouvement et montre la direction.. Il permet d’activer durablement deux émotions essentielles à la réussite :

• La certitude : celle du pilote de chasse qui verrouille la cible dans son viseur

• La détermination : indispensable pour se dépasser, pour franchir les obstacles − qui immanquablement surgiront − et pour poursuivre l’action engagée

Quelle entreprise ne s’est jamais interrogée sur l’engagement de ses collaborateurs ? Lorsqu’un projet est lancé, accorde-t-on suffisamment de temps et de valeur à communiquer le sens de celui-ci ? Et comment ce projet s’inscrit-il dans la stratégie de la société ?

Non content de favoriser l’engagement chez les personnes, il est important de leur donner du sens, car celui-ci réduit les trois peurs majeures qui empêchent le coaché / dirigeant / manager / collaborateur de progresser : la peur de ne pas être à la hauteur, la peur de ne pas mériter ou encore la peur du rejet. Donner du sens revient à indiquer la direction : lorsque le cap est connu, on est partiellement équipé pour le lancement du bateau.

LA MOTIVATION – Comment sortir du port ?

Pour se mettre en route, notre voilier a besoin de vent, c’est-à-dire d’énergie. Les neurosciences et le coaching SANE nous apprennent que deux types de motivation sont à même de mobiliser l’être humain pour sortir de sa zone de confort.  Ainsi, dans 75 % des cas, ce sont la douleur et l’urgence qui sont le moteur : la tension vécue devient insupportable au point que le coaché s’ouvre au changement (p. ex. harcèlement, burn-out incitant à quitter son emploi).

Le sens est cette aspiration puissante qui met l’énergie en mouvement. Il permet d’activer durablement deux émotions essentielles à la réussite

Dans 25 % des cas, ce sont l’enthousiasme, la joie et la passion qui interviennent. Ces émotions sont bien plus puissantes et efficaces, car elles mobilisent la partie la plus intelligente de notre cerveau : le cortex et non le cerveau reptilien, dominé par la peur.

Comme vous l’avez compris, sens et motivation font partie des fondations dans le processus de coaching. Parmi les routes qui vous mèneront à bon port, votre coach vous aidera à affiner et à choisir votre stratégie de routage avant de passer à l’action.

*À propos de l’auteur

Après un parcours de consultant et cadre informatique pour des multinationales, Xavier Scholl s’est spécialisé dans l’accompagnement au changement des personnes et des organisations. Valoriser l’humain et ses talents, affiner les visions stratégiques, développer la confiance et le leadership sont au cœur des spécialités du cabinet 2LCoaching qu’il a fondé en 2010.