Son parcours ressemble à une odyssée moderne, tissée de résilience et d’audace. Née en Roumanie sous le régime communiste de Ceaușescu, Silviana Birsan grandit dans un monde où les rêves se heurtent aux réalités politiques, mais où une ambition tenace s’éveille déjà : celle d’aider les autres. « Je rêvais d’être médecin », confie-t-elle. Ce rêve d’enfant n’a pas suivi la voie classique, mais il s’est enraciné ailleurs, dans les laboratoires, au plus près de la santé humaine.
Silviana Birsan vient d’un pays figé par l’hiver du communisme, où les élans de liberté s’échappaient en murmures. La Roumanie des années 80. Une époque grise, marquée par les files d’attente, les rationnements, les livres lus à la bougie. Mais dans ce monde sans couleur, une jeune fille écrivait déjà en secret des poèmes, comme on ouvre une fenêtre sur l’ailleurs. En 1989, alors que la révolution éclate et que le régime tombe, Silviana termine son baccalauréat. L’année suivante, elle quitte son pays natal pour la Suisse. Elle a 19 ans, et toute une vie à réinventer. Silviana voulait soigner. Devenir médecin ? Peut-être. Mais elle choisit une voie plus discrète, plus exigeante aussi : la biologie appliquée. Elle voulait comprendre, analyser, agir. Et surtout : être utile. À l’Université de Genève, elle étudie avec l’ardeur des bâtisseurs. Elle enchaîne les diplômes — master, doctorat, spécialisations. Chimie clinique, hématologie, microbiologie : rien ne lui échappe. Elle décroche les certificats FAMH, sésames indispensables pour accéder à des postes à responsabilité, et pour s’imposer dans un milieu encore largement masculin, celui des analyses médicales de haut niveau.
Silviana gravit les échelons et dirige des équipes dans des institutions de renom : Genolier, l’Hôpital de La Tour, le CHUV. Partout, elle impose un style : rigueur scientifique, mais aussi sens de l’humain. Sous sa houlette, les laboratoires s’organisent, les protocoles s’affinent, les collaborateurs grandissent. Puis vient le tournant décisif. En 2013, elle rejoint le laboratoire MGD. Et là encore, elle ne fait pas les choses à moitié : elle en devient l’actionnaire majoritaire quelques années plus tard. Une décision audacieuse, mûrement réfléchie. Un coup de maître pour cette biologiste devenue cheffe d’entreprise.
Aujourd’hui, Silviana Birsan dirige l’un des rares laboratoires indépendants en Suisse. « Cette indépendance, c’est notre force. Elle nous permet d’innover, de rester libres dans nos choix, et surtout, de garder le patient au centre de nos préoccupations. » Pionnière dans les approches de biologie fonctionnelle et nutritionnelle, Silviana Birsan défend une vision globale de la santé. Son laboratoire travaille en réseau avec des médecins, des pharmaciens, des nutritionnistes, des thérapeutes et des naturopathes. Ensemble, ils accompagnent les patients pour qu’ils deviennent acteurs de leur santé. « C’est une médecine de demain, mais que nous pratiquons déjà aujourd’hui », affirme-t-elle avec conviction. Silviana anticipe, observe, s’adapte. Durant la pandémie de COVID-19, le laboratoire MGD s’est retrouvé, comme tant d’autres établissements de santé, en première ligne face à une crise sanitaire sans précédent. Sous sa direction, l’équipe a fait preuve d’une réactivité et d’une résilience remarquables. Elle a su mobiliser ses collaborateurs autour d’une mission commune : répondre à l’urgence, soutenir les professionnels de santé et accompagner les patients avec rigueur et bienveillance. Cette période intense a renforcé sa conviction : agilité, solidarité et innovation sont les piliers d’un système de santé durable.
Mais derrière la biologiste, il y a la femme, lumineuse et entière. Ceux qui la connaissent parlent de sa gentillesse, de sa bienveillance et de sa joie de vivre. Elle court régulièrement — des semi-marathons — et écrit des poèmes, héritage d’une passion née en Roumanie, plusieurs fois primée. « L’écriture est mon refuge, mon évasion. » Optimiste et déterminée, Silviana Birsan avance avec une philosophie simple, inspirée de Gandhi : « Soyez le changement que vous voulez voir dans ce monde. » Cette phrase, elle ne la déclame pas. Elle l’incarne. Dans sa façon de diriger, de rassembler, d’agir au quotidien. Elle croit au pouvoir de l’exemple, à la force du collectif, à la magie du don.
Si elle pouvait aujourd’hui s’adresser à la jeune femme qu’elle était il y a trente ans, elle lui murmurerait avec tendresse et assurance : « Aie confiance. Tu es capable. » Car tout est possible. Les frontières, les obstacles, les silences — tout peut être traversé, dépassé. À force de travail, de persévérance, et d’une foi inébranlable en l’humain. Silviana Birsan est une dirigeante qui inspire par sa générosité et sa bienveillance, et qui prouve que la science peut avoir un cœur — un cœur qui bat, fort, pour les autres.
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