Imprimez, lisez, effacez !?
Imaginez le scénario suivant : vous imprimez un document, vous le lisez, puis lorsque vous avez terminé, vous le remettez dans le bac de l’imprimante au lieu de le jeter à la poubelle !? Là, un rayon laser va effacer tout ce qui est écrit : il va chauffer l’encre à un tel degré qu’elle va s’évaporer. Selon le Dr David Leal (inventeur du procédé), l’opération pourrait être reproduite jusqu’à trois fois sur la même feuille, sans en abîmer les fibres ; opération qui réduirait considérablement les stocks de feuilles vierges de nos employeurs…
C’est l’entreprise Reduse qui exploite cette ingénieuse découverte et qui espère commercialiser ces imprimantes de nouvelle génération dans deux ou trois ans. Pour autant, le système de « désimpression » n’est pas parfait : le laser n’a pas encore la capacité d’effacer l’encre d’un stylo à bille. En revanche, lorsque la machine sera au point, nul doute qu’elle révolutionnera notre manière d’imprimer.
Impact sur l’écologie
Les avantages d’une telle imprimante sont insoupçonnés : au niveau de la confidentialité par exemple, il ne sera plus nécessaire de détruire les documents confidentiels ; il suffira juste de les effacer ! L’impact sera aussi d’ordre écologique : réutiliser une feuille au lieu d’en prendre une vierge produite à partir de bois naturel, permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre de près de 80% !…
Le coût d’une telle imprimante pourrait se situer autour des 2’000 euros ; investissement rapidement amorti sur l’année grâce à l’économie de papier réalisée. Avec l’arrivée de l’informatique, certains avaient annoncé une société sans papier ; en réalité, c’est tout le contraire. L’avènement d’Internet et l’utilisation massive des ordinateurs a fortement contribué à l’augmentation de la consommation de papier !
Selon une étude menée par l’agence française de l’environnement (ADEME) dans certaines institutions, un salarié imprimerait en moyenne 40 pages par jour ; ce qui en définitive correspondrait à deux arbres par an et par personne ! Le plus souvent, ces pages ne servent à rien : une sur cinq ne serait même jamais lue… Edifiant, non ?
… avec une encre écologique à base de sang de veau !
C’est l’entreprise Doublet qui vient de développer un produit révolutionnaire : fabriquer une encre à base de sang de veau (hémoglobine), dont la constitution fait appel à très peu de produits chimiques. Elle s’est ainsi vu décerner le prix International Théophile Legrand de l’Innovation Textile.
Bon sang ne saurait écrire…
Après plusieurs années de recherches, des scientifiques sont arrivés au constat suivant : le sang de veau peut servir de base à la fabrication des quatre couleurs primaires. Celles-ci sont en effet très largement utilisées dans les cartouches d’encre, mais aussi dans l’impression de drapeaux. Citons le bleu cyan, le rose magenta, le jaune et le noir. Forts de leur découverte, ils ont tenté de remplacer la totalité des produits chimiques utilisés jusqu’à maintenant par de l’hémoglobine bovine : force est de constater que l’essai s’est avéré plutôt concluant !
Quand économies riment avec écologie
Cette encre à base d’hémoglobine bovine, de fabrication naturelle à 99%, présente plusieurs avantages de poids, qui laissent à penser que son industrialisation n’est plus qu’une question de temps :
-elle permet le recyclage d’un déchet dont on ne faisait rien jusqu’à aujourd’hui,
-elle est dénuée de toute toxicité, ce qui n’est pas le cas de la concurrence,
-elle coûte deux fois moins cher à la fabrication qu’une encre classique,
-elle nécessite une température de séchage beaucoup plus basse (100°C au lieu de 210°C) ; atout non négligeable au moment de payer la facture énergétique !…
Aujourd’hui, le produit est fiable et ses avantages patents : comment pourrait-on se passer de potentielles économies d’énergie ? Ou employer délibérément des produits à la toxicité prouvée, voire ne pas recycler un déchet encombrant pour notre société ? Désormais, l’avenir de l’impression semble faire usage de la race bovine : étonnant, non ? Bien malin celui qui aurait pu l’énoncer au siècle dernier, ou simplement l’écrire à l’encre de Chine…