Allianz Risk Barometer 2019: les cyberrisques continuent de gagner du terrain

15 janvier 2019

Allianz Risk Barometer 2019: les cyberrisques continuent de gagner du terrain

Avec les scandales autour des données, les pannes informatiques de
grande ampleur et le renforcement des dispositions sur la protection
des données, les entreprises prennent de plus en plus conscience des
dangers du cyberespace. Selon l’Allianz Risk Barometer 2019, les
cyberincidents font partie – avec les interruptions d’exploitation –
des principaux risques commerciaux au niveau mondial. Pour la
première fois, ces deux risques se partagent la tête du classement
mondial. Les cyberrisques poursuivent ainsi leur inexorable
ascension. La crainte de changements juridiques a également fait un
bond en avant en Suisse, et se classe désormais dans le top 3.

Le classement des principaux risques commerciaux en Suisse réserve
quelques surprises cette année. Les entreprises suisses considèrent
toujours l’interruption d’exploitation comme leur principal risque
(58%), mais la peur d’une cyberattaque gagne du terrain et se hisse à
la deuxième place (48%). Les craintes de changements juridiques pour
le secteur économique, notamment induites par les guerres
commerciales, les taxes douanières, les sanctions économiques et les
incertitudes liées aux négociations sur le Brexit, s’arrogent pour la
première fois la troisième place du classement suisse (29%), à
égalité avec le risque de catastrophe naturelle. Autre nouveauté: la
pénurie de main-d’oeuvre (15%) et l’atteinte à la réputation (10%)
font désormais partie du top 10 des préoccupations.

«Le contexte dans lequel évoluent les entreprises est devenu
imprévisible; les risques vont en augmentant – l’enquête auprès des
professionnels du risque le montre clairement. Il est d’autant plus
important pour une entreprise de prendre suffisamment tôt les mesures
qui s’imposent pour identifier ses risques potentiels et agir en
conséquence», insiste Gregor Huber, responsable Assurances
entreprises d’Allianz Suisse. Les assureurs sont des partenaires
importants dans ce domaine, dans la mesure où ils offrent un soutien
dans l’analyse des risques et fournissent des produits de
sécurisation. Allianz Suisse, par exemple, a récemment complété son
assurance Cyber Risk pour les PME par un module de couverture «Cyber
Crime – Social Engineering», qui inclut les dommages dus à
l’escroquerie au moyen d’instructions ou de factures falsifiées.

Cyberrisques: pertes élevées, prise de conscience accrue

Les préoccupations croissantes liées à la cybercriminalité
s’expliquent par la multiplication enregistrée en 2018 des scandales
sur les données, des cas de piratage et des pannes informatiques.
«Nous sommes arrivés à un stade où les entreprises considèrent les
cyberrisques comme tout aussi importants que les risques
traditionnels», explique Jens Krickhahn, Practice Leader Cyber, AGCS
Europe centrale et orientale. Selon les estimations, la
cybercriminalité coûte aujourd’hui 600 milliards de dollars (520
milliards d’euros) par an, contre 445 milliards de dollars (385
milliards d’euros) en 2014 (source: Center for Strategic and
International Studies). À titre de comparaison, les dommages
économiques causés par les catastrophes naturelles des dix dernières
années se sont chiffrés en moyenne à 208 milliards de dollars (180
milliards d’euros), ce qui est presque trois fois moins élevé. Dans
le cybermonde, les menaces ne viennent plus seulement de pirates
informatiques passés maîtres dans l’art du vol de données, de
l’escroquerie en ligne ou du cyberchantage. Les groupes de hackers
proches des gouvernements sont toujours plus nombreux à sévir sur
Internet. Ils s’attaquent aux exploitants d’infrastructures critiques
ou cherchent à dérober les secrets commerciaux d’entreprises
étrangères.

Interruptions d’exploitation: multiplication des causes, explosion
des dommages

Les interruptions d’exploitation occupent la première place de
l’Allianz Risk Barometer pour la septième année consécutive. Les
causes et les scénarios sont toutefois multiples et toujours plus
complexes. L’incendie et les catastrophes naturelles ne sont plus les
seuls responsables. Les arrêts de production sont de plus en plus
souvent causés par des pannes informatiques, des rappels de produit,
des actes terroristes, des troubles politiques ou la pollution. Une
analyse actuelle des sinistres réalisée par l’AGCS met en évidence
l’importance croissante des interruptions d’exploitation: la
quasi-totalité des dommages matériels importants incluent une
interruption d’exploitation qui, en règle générale, représente la
plus grosse part du sinistre. Autre constat frappant: les
cyberrisques et les risques d’interruption d’exploitation sont
toujours plus liés, les rançongiciels et les pannes informatiques
entraînant souvent une paralysie de la production ou des services.
Selon l’Allianz Risk Barometer, les cyberincidents constituent la
cause d’interruption d’exploitation la plus redoutée (50% des
réponses), suivis par l’incendie/l’explosion (40%) et les
catastrophes naturelles (38%).

Changements juridiques: de nouveaux risques en 2019

L’année 2018 a marqué un tournant dans le commerce mondial. Les
entreprises de pays exportateurs comme la Suisse sont donc toujours
plus nombreuses à craindre d’éventuels changements juridiques dans
les échanges économiques. La guerre commerciale entre les États-Unis
et la Chine, la hausse des taxes douanières et les sanctions
économiques (Russie, Iran) pénalisent le commerce extérieur. Avec les
élections prévues en Europe, les faibles perspectives de croissance
pour la zone Euro et les États-Unis et l’issue incertaine des
négociations sur le Brexit, l’année 2019 apportera son lot de
nouveaux risques.

 

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