Par Valérie Macquet

C’est  la  surprenante nouvelle que relayait la presse en date du 7 novembre dernier, suite au rappel mondial des produits désinfectants de la société Anios, qui, dans le même temps suspendait sa production. Alors, simple incident de parcours ou véritable problème sanitaire ? Nous avons demandé son avis à Lionel Rocha, administrateur de la société Synapse Swiss, entreprise healthtech de services établie en Suisse.

« Ce problème était prévisible »…

La société Anios, qui est passée sous le giron d’Ecolab est le leader européen du marché sur les produits de la désinfection, notamment en milieu hospitalier. Sa vocation est de lutter contre les «  microbes » et ce, depuis plus de 120 ans. Elle emploie 750 salariés et distribue ses produits dans plus de 80 pays.

Le moins que l’on puisse dire est donc qu’elle a pignon sur rue. Et pourtant … Ce problème était, selon Lionel Rocha, prévisible, tout simplement parce que la demande de ce type de produits augmente, amenant sa production à croitre sans cesse. Or, les opérations en ambulatoire se multiplient, le nombre de patients admis dans les hôpitaux également, tandis que les effectifs hospitaliers ne cessent de se tendre, pour ne pas dire se réduire… Tout cela alors que les techniques de désinfection restent inchangées. Dans ce contexte, il est fort probable que le taux moyen d’infections qui était à peu près stable (6%) depuis 2012, se mette à croitre de manière inquiétante. Ce sombre constat est tout simplement mathématique.

Est-ce une fatalité ?

Ce type de situation se répète malheureusement de plus en plus souvent alors que les démarches de désinfection effectuées «  par la main de l’Homme » sont de plus en plus tendues, avec des gardes fous qui se réduisent sous la pression des rythmes infernaux que connaissent les établissements de santé.

Il faut donc tout simplement repenser le modèle de désinfection. De nouvelles techniques permettent en effet  de réellement augmenter la sécurité. Il s’agit de traiter les surfaces par voie aérienne en «  mode raisonné ». Cette technique déjà déployée en Suisse permet, selon plusieurs études et dernièrement une effectuée par l’Hôpital Universitaire de Zurich, de diminuer drastiquement les infections en milieu hospitalier. Le moment ne serait-il pas opportun, pour prendre le chemin de l’innovation responsable ?