Photos © Surplex
La crise dans le secteur automobile ne touche pas seulement les constructeurs, mais aussi et surtout les fournisseurs. Même les entreprises établies rencontrent des difficultés lorsque les commandes diminuent, que les matériaux et l’énergie deviennent plus chers et que les gros clients réorganisent leurs chaînes d’approvisionnement. Un fournisseur tchèque de matières plastiques a dû arrêter sa production – aujourd’hui, environ 150 machines de haute qualité issues de l’insolvabilité sont désormais vendues aux enchères.
L’industrie automobile européenne est en pleine mutation. Les constructeurs sont soumis à une pression croissante sur les coûts, luttent contre des marchés de vente fluctuants et doivent s’affirmer entre l’électromobilité, les nouvelles exigences environnementales et l’évolution des besoins des clients. Mais les fournisseurs sont particulièrement touchés : il ne se passe guère de semaine sans que l’on entende parler de mauvais chiffres d’affaires, de suppressions d’emplois, de fermetures d’usines ou d‘insolvabilités.
Cependant les entreprises qui fournissent des composants classiques pour moteurs à combustion ne sont pas les seules à être touchées – des entreprises spécialisées avec un large portefeuille de produits ou de composants indépendants de la transmission connaissent également des difficultés. La crise peut être attribuée à plusieurs causes :
· baisse du chiffre d’affaires Dans l’industrie automobile, ce sont les fabricants d’équipements d’origine (OEM = original equipment manufacturer) qui donnent le ton : les constructeurs automobiles répercutent souvent leurs hausses de prix sur les fournisseurs. S’ils réduisent leur production – que ce soit en raison de la fluctuation de la demande, d’une augmentation des coûts ou de l’évolution des conditions du marché – cela a également des répercussions directes sur les fournisseurs. Les commandes existantes sont réduites, les appels planifiés sont reportés ou totalement annulés. Dans le même temps, certains fabricants délocalisent leurs chaînes d’approvisionnement, misent davantage sur la production interne ou se tournent vers des fournisseurs moins chers.
· Prix élevés de l’énergie La transformation des matières plastiques, du verre et des métaux fait partie des industries les plus énergivores. La forte hausse des coûts de l’électricité et du gaz a
entraîné une augmentation considérable des coûts de production. De nombreuses entreprises ont dû faire face à des charges supplémentaires massives après la flambée soudaine des prix de l’énergie résultant de la guerre en Ukraine – un fardeau financier qui a encore des répercussions aujourd’hui.
· Pression du marché sur les petites et moyennes entreprises L’industrie automobile est fortement marquée par les petits et moyens fournisseurs. Alors que les grands groupes disposent de réserves et d’un pouvoir de négociation, les petits fournisseurs sont particulièrement vulnérables. En effet, plus une entreprise est petite, plus il est difficile d’amortir les baisses soudaines de commandes ou les augmentations de coûts.
· De longues périodes de transition pour de nouveaux marchés Certes, de nombreux fournisseurs pourraient en principe produire pour d’autres industries que celles de la construction automobile, mais un changement rapide n’est guère possible. Les certifications, l’adaptation des machines et les nouvelles relations avec les clients prennent du temps.
Les changements actuels du marché ont déjà poussé certains sous-traitants automobiles vers l’insolvabilité. Lorsqu’un site de production doit fermer, cela signifie non seulement la perte d’emplois et de savoir-faire, mais aussi que des équipements de haute qualité se retrouvent sur le marché des machines d’occasion.
Un exemple récent est la prochaine vente aux enchères industrielle résultant de l’insolvabilité d’un sous-traitant automobile à Linhartice (République tchèque). L’entreprise était spécialisée dans la fabrication de pièces en matière plastique transparent, utilisées principalement dans les phares de voitures, mais aussi dans les emballages, les équipements sanitaires, le médical et l’électrotechnique. Jusqu’au 26 mars, environ 150 machines de haute qualité sont disponibles à la vente, dont des presses à injecter modernes, des machines CNC de perçage de trous profonds, des centres d’usinage à 5 axes ainsi qu’un grand nombre de fraiseuses et de perceuses. Les personnes intéressées peuvent visiter les machines sur place, sur rendez-vous.
Retrouvez l’ensemble de nos Communiqués