Marc Landert – A la tête d’un hôtel cinq étoiles à 33 ans

1 novembre 2021

Marc Landert – A la tête d’un hôtel cinq étoiles à 33 ans

Photos © Marc Landert

Par Sylvie Macquet

Rien ne le destinait à l’hôtellerie. Mais Marc Landert, manager averti, a su saisir les opportunités.

Un jeune qui a de l’avenir dans l’hôtellerie est celui qui va parfois à contrecourant des technologies ». À contrecourant ? Cette posture a plutôt réussi à Marc Landert, directeur du Beau-Rivage à Neuchâtel, hôtel cinq étoiles. À 33 ans, une sacrée performance. 

Marc Landert est contre le « toujours plus ». « La terre est comme une baignoire, on ne peut pas continuellement la remplir », illustre-t-il pour expliquer la nécessité de trouver un autre modèle économique. Il aime les choses simples, il aime les gens, il aime rendre service. Selon lui, les êtres humains vont se lasser du tout digitalisation. Celle-ci a eu des effets positifs, comme la facilitation et l’augmentation des réservations. Mais elle ne doit pas faire oublier le sens du contact humain.

Un client reviendra s’il s’est senti chez lui au Beau-Rivage, si le serveur lui a expliqué la carte plutôt que lui avoir tendu une froide tablette avec QR code. Il admire pour cela le Badrutt’s à Saint-Moritz, un hôtel historique dont le concierge, à l’entrée, est toujours là, avec un sens naturel du service. Marc Landert explique que « Travailler dans l’hôtellerie est difficile, mais le métier vous le rend bien. Il faut juste passer du temps sur le terrain pour connaître les ficelles. Et bien s’entourer pour travailler dans la confiance ». Confiance également que lui ont témoigné ses anciens employeurs, et actuellement Thomas Maechler, propriétaire du Beau-Rivage.

De l’armée à l’hôtellerie : une histoire de hasards

L’on pourrait penser que Marc Landert a brûlé les étapes. « Non, juste une histoire de hasards ! », dit-il modestement. Après le gymnase en biologie-chimie, il se destinait à la banque. Son service militaire l’a rattrapé. Capitaine à l’armée, il s’est retrouvé à la tête de 200 hommes, presque tous plus âgés que lui. « Ça forme un homme ! Mais quand le travail est bien fait, on se fait respecter » Il était sur le point de s’engager à l’école de police pour poursuivre son expérience militaire. Mais un ami l’a invité à la fête d’une école hôtelière. Il a été séduit par l’esprit qui planait et par, il faut bien le dire, la facilité à trouver un emploi.

Après l’école hôtelière, le voilà projeté à la direction du Grand hôtel des Rasses (trois étoiles). Puis il se retrouve plus jeune directeur suisse d’un quatre étoiles supérieur, l’Hôtel Nendaz 4 vallées & SPA, et depuis septembre 2020 à la tête du Beau-Rivage Hôtel de Neuchâtel. Marc Landert a su saisir sa chance, et il la cultive : « Mon plus grand défi, c’est de trouver le mot juste pour fidéliser le client. Cela prend du temps. Je sais que quand les clients disent ‘On va au Beau-Rivage voir Landert’, j’ai gagné ce défi ». Un autre challenge s’est présenté il y a quinze mois : faire tourner l’établissement sans sa clientèle business habituelle. « On a réussi : aujourd’hui, on a près de 80 % de clientèle de loisirs, et bientôt, on devrait voir revenir nos clients B to B ».

A juste 28 ans (2016), il se retrouve plus jeune directeur suisse d’un quatre étoiles supérieur

Mais finalement, sa plus grande fierté est d’avoir trouvé un équilibre personnel. Travaillant à dix minutes de son lieu de vie, il n’hésite pas, s’il peut s’extraire de l’hôtel, à passer un moment avec son épouse ou aller encourager ses enfants au hockey. Lui-même participe à un « championnat des bouts de bois », comme il nomme les rencontres sportives de son équipe de hockey. Cet homme au langage « pas très corporate » a su se faire une place dans l’hôtellerie suisse. On ne doute pas qu’il fera encore du chemin…

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