Photo © Bertrand Piccard

Par Bertrand Piccard – Président de la fondation Solar Impulse

Quel plaisir d’avoir l’occasion de décrire l’année 2022 comme je l’imagine : une année de solutions, très loin de l’énumération récurrente de tous les problèmes ! Je n’en peux plus d’entendre les dirigeants de notre monde déclamer qu’il faut agir, sans expliquer comment le faire, ou espérer que l’innovation future nous sauve, sans se mettre au travail tout de suite.

J’imagine une année où les solutions existantes, relevant le plus souvent du simple bon sens, seront enfin mises en œuvre pour prévenir l’augmentation galopante des températures et la destruction de l’environnement : les énergies renouvelables qui sont devenues presque partout moins chères que les ressources fossiles, l’efficience énergétique des bâtiments, des processus industriels et de la mobilité, l’économie circulaire des biens et des déchets. Si tout cela relevait autrefois de l’utopie, l’évolution de la technique l’a rendu économiquement rentable et créateur d’emploi. 

Mais pour y parvenir, nous devons sortir des clivages sans issue entre écologie et économie, entre partis politiques de gauche et de droite. Car c’est là que le véritable immobilisme trouve sa source, cette paralysie qui agrandit chaque jour le fossé entre ce que nous faisons et ce que nous devrions faire. La création de richesses doit se construire avec les moyens techniques de l’industrie et avec la protection de l’environnement comme force motrice de l’économie. La solidarité et la redistribution prônée par la gauche doit être rendue possible par l’entrepreneuriat, la responsabilité et la sécurité défendue par la droite. On construit les puzzles en juxtaposant les pièces, pas en en rejetant certaines. 

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