3 raisons principales pour favoriser l’essor les technologies propres ou "Cleantech

24 octobre 2011

3 raisons principales pour favoriser l’essor les technologies propres ou "Cleantech

Face à une demande globale en forte croissance et la finitude de certaines matières premières, la solution semble passer le plus souvent par l’essor des nouvelles technologies, dont les « Cleantech », à savoir ces technologies propres et respectueuses de l’environnement. Cela est bien, mais pas suffisant. Car l’introduction effective et le succès de ces dernières implique en général un accompagnement au plan législatif et réglementaire. Pourquoi?

Pour trois raisons principales, tantôt incitatives, tantôt contraignantes:

  • La première est qu’il appartient aux leaders politiques de tracer le chemin en fonction d’une vision à long terme de la Société, là où les forces du marché ne s’orienteraient pas forcément, ou du moins pas avec la rapidité nécessaire. Il s’agit d’établir des conditions-cadres et des standards fixant des règles du jeu suffisamment claires et incitatives pour que le secteur privé choisisse d’investir dans ce secteur.
  • La deuxième est que ces nouvelles technologies et ces solutions innovantes dérangent parfois les entreprises du secteur déjà bien implantées. En cas de « disruptive technologies » reléguant loin derrière les technologies traditionnelles, le risque est non négligeable que de telles entreprises essaient d’étouffer dans l’œuf les nouvelles venues, d’autant plus que ces dernières ne disposent pas encore de la masse critique suffisante pour bénéficier d’économies d’échelle et donc de coûts réduits.
  • Il en découle, troisièmement, que les coûts initiaux, et par conséquent les prix de vente, de ces nouvelles énergies vertes, de ces mesures visant à améliorer l’efficacité énergétique et de ces technologies permettant de préserver l’environnement, sont souvent prohibitifs durant la phase de leur lancement. il s’agit dès lors de définir un niveau de prix (par exemple des « feeding tariffs »- Il apparaît donc comme essentiel de guider, d’accompagner et d’encadrer le développement des nouvelles technologies liées au Développement Durable. Faute de quoi, leurs chances de succès seraient assez limitées.

Or, il se trouve que les différents pays ont chacun tenté à leur manière de répondre à ce besoin d’établir un cadre réglementaire, ceci avec des bonheurs assez divers. L’Espagne s’est par exemple montrée particulièrement volontariste pour attirer sur son sol d’ambitieux investissement en matière d’énergie solaire et éolienne. Or, elle s’est vue obligée de battre en retraite à cause de la crise économique, ce qui n’a pas manqué d’engendrer de graves perturbations dans ce secteur.

Quelles sont les bonnes recettes et les erreurs à ne pas commettre? Certes, il serait illusoire d’imaginer que « one size fits all ». N’empêche que dans le foisonnement des tentatives déjà envisagées, il est très probable que certaines lignes de force se dégagent et qu’on puisse procéder à un échange de bonnes pratiques.

Claude Béglé, Expert chez Le MONDE ECONOMIQUE et CEO de SymbioSwiss

 

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