Construire local, c’est gagnant !

21 octobre 2018

Construire local, c’est gagnant !

Par Odile Habel

Mises sous pression par la concurrence sur les prix exercée par les entreprises françaises et, dans une moindre mesure, romandes, les sociétés genevoises ont toutefois des arguments de poids en leur faveur, tels que l’ancrage dans le tissu économique, la proximité de service et le maintien des emplois locaux.

Les agriculteurs n’ont pas gagné la guerre, mais ils ont remporté déjà de nombreuses batailles dont l’une très importante, celle de l’image. Aujourd’hui, la tendance de fond est au manger local. Les arguments ne manquent pas : qualité des produits, soutien à l’emploi, développement durable. Des principes qui ne se limitent pas seulement à l’agriculture et peuvent très bien s’appliquer à d’autres secteurs, allant des biens de consommation à la construction.

La prise de conscience du consommateur reste cependant encore largement marginale et le facteur prix reste souvent la principale motivation. Mais réalise-t-on vraiment une économie ? En dehors des dix ou vingt pourcents bruts annoncés, l’économie est-elle vraiment si intéressante lorsqu’on tient compte de tous les frais indirects jamais calculés – l’essence pour les déplacements, les téléphones, les courriers, parfois recommandés, les pertes de temps… ? Des questions qui se posent en particulier dans le secteur de la construction, où un chantier est toujours un projet s’inscrivant dans le plus ou moins long terme et nécessitant un suivi important.
Dans ce contexte, le recours aux entreprises genevoises, largement concurrencées par la France et, depuis quelque temps, par des sociétés installées dans d’autres cantons romands, prend tout son sens. En effet, plusieurs arguments plaident en faveur des entreprises de construction genevoises, le principal étant le soutient à ce secteur de l’économie avec le maintien de postes de travail, mais aussi de places d’apprentissage, puisque la construction réalise depuis de nombreuses années un effort important tant en matière de formation professionnelle pour les jeunes que de formation continue.

Il s’agit également de garantir des salaires à des niveaux décents pour le personnel des entreprises locales, travaillant avec des équipements adéquats et dans des conditions de sécurité optimales, un élément non négligeable lors du choix d’une entreprise prestataire.

Au-delà des considérations purement morales, le recours à des collaborateurs peu ou mal formés – et souvent sous-payés – risque de se répercuter sur la qualité des prestations et il n’est pas rare que des clients doivent faire appel à une deuxième entreprise – locale, cette fois – afin de refaire le travail. Le vieil adage qui veut que le bon marché soit toujours trop cher prend là toute sa dimension !

Le tissu économique genevois composé de PME, surtout dans la construction où les entreprises familiales sont nombreuses, constitue un atout majeur pour le client. En effet, il s’agit d’entreprises ayant pignon sur rue et dont la réputation est connue au moment du choix. Autre avantage, la présence au quotidien du patron et un personnel stable permettant d’assurer sur le long terme, en cas de besoin, le suivi des travaux. De plus, en cas d’éventuel litige, le règlement est toujours plus simple et rapide lorsqu’il s’agit d’une entreprise locale plutôt que d’une entreprise installée à l’étranger.

Enfin, la volonté toujours plus affirmée d’inscrire l’économie dans une démarche de développement durable est un argument qui plaide pour le recours à des entreprises de construction locales, qui permettent de limiter les trajets, donc les émissions des gaz à effet de serre liés aux transports.

 

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