Est-ce possible de réduire notre consommation d’énergie ?

22 novembre 2011

Est-ce possible de réduire notre consommation d’énergie ?

Lorsque l’on parle d’économie d’énergie, tout le monde pense à la lumière ou au chauffage. Or, dans le milieu professionnel, ce n’est pas forcément ces deux facteurs qui consomment le plus d’électricité.

En effet, dans une entreprise, il y a une foule de petites choses qui consomment énormément. Alors pour réduire la consommation d’une entreprise, c’est l’ensemble du personnel qui doit faire un effort. Mais réussir à sensibiliser les employés à leur propre consommation d’énergie ce n’est pas toujours facile. Dans le but d’utiliser moins d’électricité, il faut faire une vraie campagne.

Tout d’abord, il faut fixer un objectif : un pourcentage d’énergie économisé sur six mois /un an. Ensuite, l’idéal est de former une équipe qui propagera le message auprès des individus. Cette équipe sera chargée de transmettre le message économique auprès de leurs collègues mais surtout de leur faire prendre conscience des gestes qui peuvent sauver quelques kilowatts.

Il faudrait aussi avoir un modèle au sein même de l’entreprise, quelqu’un de la direction ou une personne influente et respectée. Cela permet non seulement d’accentuer le message, mais aussi de montrer qu’il est possible de réduire sa propre consommation dans la société, sans que ca n’entrave le travail.

Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il y a un gros impact du matériel. C’est avant tout le matériel datant de plus de dix ans qui consomme le plus, car il n’est pas équipé d’une mise en veille ou des nouvelles technologies d’économie d’énergie. Un écran à tube cathodique, par exemple, consomme bien plus que les écrans LCD. C’est un détail, mais c’est 100 kWh qui s’envolent par année.

De manière générale, l’informatique est plutôt gourmande en énergie. Depuis quelques années, des postes avec le label « Energy Star » sont sur le marché. Investir dans ces modèles permet d’économiser au fil du temps.

Or, combien de fois quitte-t-on son poste pour aller manger, boire un café ou encore pour se rendre à un rendez-vous, en laissant l’ordinateur tourner, en éteignant juste l’écran ? A quoi bon avoir une mise en veille ? C’est une chose importante que de paramétrer les mises en veilles de tous les ordinateurs d’une société. Une fois les postes réglés, c’est automatique. Attention à ne pas confondre la mise en veille et l’écran de veille, car ce dernier ne réduit en rien la consommation de l’ordinateur.

Mais, c’est aussi la machine à café, allumée en permanence et utilisée seulement une heure dans la journée, qui peut être mise en veille. Si le modèle ne le permet pas, autant l’éteindre une fois tous les cafés servis.

Afin de maximiser l’impact, il faut voir plus loin que l’énergie pure dépensée dans les bureaux. Quand on pense aux imprimantes et aux photocopieurs, il est, certes, important d’avoir si possible des modèles peu gourmands ou dotés d’un mode veille, mais c’est aussi primordial d’y économiser le papier.
Une lettre imprimée en brouillon avant relecture peut très bien s’imprimer sur du papier recyclé ou sur le verso d’une feuille usagée. Et dans ce cas, ce n’est pas que la facture d’électricité qui sera réduite, mais aussi celle des fournitures de bureau.

Le chauffage aussi peut influencer la facture. Un degré de plus coûte, en moyenne, 6% de la facture totale. Certes, travailler dans un bureau dans lequel il fait moins de dix degré n’est pas fort agréable, mais il ne faut pas non plus exagérer. On peut, simplement, éviter de trop climatiser l’été et de trop chauffer l’hiver. Un juste équilibre pour limiter les frais.

En Amérique du nord, depuis plusieurs années les entreprises organisent des meetings et des semaines de formations pour rendre les employés sensibles aux économies possibles sur leur lieu de travail. Ils organisent des concours, des journées pique-nique sous le sigle de l’énergie et profitent de l’ambiance décontractée pour y faire passer les idées d’économie. Mais, c’est surtout des multinationales qui se permettent de faire cela, car l’investissement pour les campagnes de prévention ne représente qu’une toute petite part des économies possibles.

N’oublions pas qu’économiser l’énergie, c’est aussi écologique. Et dans ce but, il faut éviter les ampoules « éco » qui contiennent du mercure. C’est ici peut-être le plus grand paradoxe de notre société : faire croire aux gens qu’ils économisent de l’énergie en créant des produits nocifs pour l’environnement. Mais si chacun y met du sien, peut-être, un jour, nous verrons des résultats.

Romain Wanner/Rédacteur chez Le Monde Economique

 

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