Il faut vraiment être français pour voter François Hollande. Par Thierry Dime

28 avril 2012

Il faut vraiment être français pour voter François Hollande. Par Thierry Dime

Au lendemain des votations en suisse concernant les 6 semaines de vacances, j’ai été surpris de voir la manière avec laquelle certains medias français avaient traité ce sujet. Le peuple suisse était-il devenu fou ? Comment peut-on préférer le travail aux vacances payées ?

Le journal Le Parisien parlait d’un «résultat incompréhensible pour les Français» alors que Jean-Luc Melanchon, sur Europe 1, se prenait de compassion pour les suisses en affirmant : « Je les plains de tout mon cœur ». Je me souviens même qu’un journaliste a osé affirmer que le peuple suisse était « coincé » et c’est la raison pour laquelle il était incapable de profiter des vacances. On réalise donc ainsi que le résultat de cette votation est resté incompréhensible pour nos voisins.

Pourtant, ce fut un vote de raison car les suisses se sont rendus compte qu’accorder six semaines de vacances à tous les employés serait trop lourd pour notre économie dans le contexte actuel. Ce sens de la responsabilité, qui met en avant un intérêt collectif au détriment d’un profit individuel, permet à la Suisse de rester compétitive et de préserver encore certains de ses emplois. D’ailleurs le taux de chômage est récemment passé de 3,4 à 3,1. Une exception helvétique dans un contexte mondial très morose.

Nous pouvons donc saluer le «sens des réalités» des Suisses pendant que la campagne électorale française a laissé apparaitre, quant à elle, un déni de la réalité. En effet, en analysant le projet de François Hollande, on réalise que son programme économique ne permet pas de réduire la dépense publique.

Face à la situation économique actuelle, le grand défi de la France est le retour à l’équilibre de ses finances publiques. Ce n’est pas la création de 60 000 postes supplémentaires dans l’Education Nationale, l’augmentation d’emplois aidés, la nationalisation du crédit ou le retour de la retraite à 60 ans qui va arranger cette situation.

On se rend très vite compte que le programme de François Hollande n’est pas adapté à la situation grave du pays car dans l’état actuel des choses, on ne peut pas faire reposer l’ajustement du déficit public entièrement sur les recettes quant on sait pertinemment que la prévision de croissance pour la France, d’après le FMI, est de 0,5% en 2012 et d’environ 1% en 2013. Mais ceci est un détail qui est loin d’inquiéter le peuple français qui espère toujours compter sur l’Etat providence. Jusqu’à quand ?

Thierry Dime – Directeur de publication du magazine Le Monde Economique

 

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