Inflation et politique des taux d’intérêt: Comment BIT Capital répond et oriente son portefeuille

27 juin 2022

Inflation et politique des taux d’intérêt: Comment BIT Capital répond et oriente son portefeuille
  • Exagération vers le bas : Les craintes inflationnistes entraînent un comportement irrationnel du marché. Les performances opérationnelles des entreprises sont actuellement ignorées.
  • Les modèles de calcul éprouvés ou les facteurs d’entrée du marché ne permettent pas d’expliquer la chute des prix de nombreuses entreprises technologiques.
  • Les banques centrales se trouvent dans une situation difficile : de nouvelles hausses des taux directeurs n’auront qu’un effet limité sur la réduction de l’inflation, mais pourraient provoquer une récession.

Le taux d’inflation américain a grimpé à 8,6% en mai, son niveau le plus élevé depuis plus de 40 ans. La hausse des prix est un véritable casse-tête pour de plus en plus de personnes et de gestionnaires, mais surtout pour les banques centrales. La FED a récemment procédé à la plus forte hausse de son taux directeur depuis 1994, de 75 points de base, pour le porter dans une fourchette de 1,50% à 1,75%. Il s’agit de la troisième hausse de l’année. La BCE a également annoncé pour juillet une hausse de 0,25%, la première hausse des taux d’intérêt dans la zone euro depuis onze ans. 

En même temps, la Réserve fédérale américaine a relevé ses prévisions d’inflation et a de nouveau abaissé ses prévisions de croissance. Les bourses du monde entier ont ensuite clairement réagi : « Le marché a été vendu sur toute sa largeur le long de tous les indices, aussi bien dans le secteur technologique que dans le S&P 500 », explique Jan Beckers, fondateur et Chief Investment Officer de BIT Capital.

Marcel Oldenkott, directeur général de BIT Capital, estime que la FED se trouve dans une situation difficile : « Dans la situation actuelle, une augmentation du taux directeur n’a pas d’effet immédiat. Surtout, elle ne peut pas s’adresser avec précision au taux d’inflation de biens spécifiques, comme le pétrole ». Même si les hausses du taux directeur sont un moyen efficace pour les causes habituelles de l’inflation, il est peu probable qu’elles aient actuellement l’effet souhaité.

En effet, l’inflation actuelle ne serait pas, à première vue, induite par la demande, mais serait surtout due à des chocs exogènes, comme la guerre en Ukraine et la rupture de la chaîne d’approvisionnement en Asie. « Si les coûts des intrants augmentent pour les entreprises en raison de chocs exogènes, l’intervention des taux d’intérêt n’a qu’une efficacité limitée », explique Marcel Oldenkott. Selon lui, on ne peut par exemple guère s’attendre à un impact sur les prix élevés de l’énergie. La situation est différente pour les actifs. L’évolution des actions ou des valeurs immobilières est freinée ou annulée. Les valeurs tech et autres « long duration assets » comme l’immobilier souffrent de manière disproportionnée dans ce contexte. « De nombreux bénéfices des entreprises technologiques ne seront réalisés qu’à l’avenir et doivent donc être actualisés avec un facteur plus élevé. Le marché a récemment réagi par une vente importante de ces titres, sans tenir compte du fait que les entreprises technologiques peuvent souvent répercuter les coûts élevés sur les clients », explique le gestionnaire de fonds Jan Beckers. Selon lui, la chute des prix de nombreuses entreprises technologiques ne peut pas être expliquée rationnellement à l’aide de modèles de calcul éprouvés ou des facteurs d’entrée du marché. « Nous sortons d’une phase où les prix des actifs étaient exceptionnellement élevés, une correction est donc tout à fait logique. Mais ce que nous voyons ici est tout simplement irrationnel et s’explique par l’incertitude et la peur », explique Jan Beckers.

En tant que gestionnaire d’actifs numériques, BIT Capital se concentre sur le moyen et le long terme. Les valeurs de l’ancienne économie, qui semblent certes attrayantes à court terme, mais qui ne font pas partie du mandat d’un fonds technologique orienté vers l’avenir et qui n’ont pas une croissance dynamique, n’entrent pas en ligne de compte. De même, une position de trésorerie importante conduit tout simplement à un rendement réel négatif. « Chez BIT Capital, nous mettons davantage l’accent sur la performance opérationnelle et la rentabilité des entreprises dans cette phase. Nous nous concentrons donc sur une sélection étroite qui se trouve sur un path to profitability identifiable. Ainsi, 9 des 10 plus grandes positions du portefeuille seront rentables au deuxième trimestre 2022, avec une croissance annuelle moyenne du chiffre d’affaires de plus de 40 %. Néanmoins, même ces entreprises perdent actuellement une grande partie de leur capitalisation boursière », explique Marcel Oldenkott.

Il en résulte des multiples bas, parfois invisibles depuis des années. Ainsi, le ratio cours/bénéfice de certaines entreprises du portefeuille serait passé sous la barre des trois. « Nous trouvons de nombreuses entreprises technologiques attrayantes avec des valorisations exceptionnellement lucratives », explique Marcel Oldenkott. De même, l’indice Nasdaq Internet se négocie actuellement en dessous de son niveau pré-COVID et proche des valeurs de 2017. Le marché se moque donc complètement des progrès réalisés par la numérisation au cours des cinq dernières années.

L’expert ajoute : « Actuellement, la distinction dans la performance opérationnelle n’est pas encore visible au sein de cette vente irrationnelle et il est impossible de prévoir quand exactement les marchés fixeront à nouveau les prix sur la base de critères fondamentaux. Mais on verra clairement cette distinction dans les rendements des entreprises sur un horizon plus long ». Ce sera peut-être le cas si l’on constate une inflation stable ou en légère baisse pendant des mois et surtout si le marché croit que les banques centrales parviennent à contrôler la situation. Ainsi, la crainte du marché ne résulte pas principalement d’une hausse des taux d’intérêt, mais plutôt du spectre d’une inflation incontrôlable.

Pour plus d’informations sur ce sujet, consultez le dernier épisode du podcast Beckers Bets de BIT Capital du 16 juin 2022.

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