Interview d’Olivia Boa: Durant ma carrière de boxeuse professionnelle, j’ai appris à me fixer des objectifs et à m’y tenir.

7 août 2017

Interview d’Olivia Boa: Durant ma carrière de boxeuse professionnelle, j’ai appris à me fixer des objectifs et à m’y tenir.

Interview d’Olivia Boa, fondatrice de la marque « Boa Creations ». Une marque de vêtement spécialisée dans le style sportwear installée à Fribourg.

Monde Economique: De plus en plus d’anciens sportifs comme vous deviennent chefs d’entreprises. Peut-on en conclure, que le sport de haut niveau est une bonne école pour se préparer à la vie d’entrepreneuse ?

Olivia Boa: Le sport de compétition est effectivement une excellente école pour se préparer à l’entreprenariat, et particulièrement les sports de combat. Ces derniers permettent d’en apprendre énormément sur soi et ses limites, en vue de les dépasser. Durant ma carrière de boxeuse professionnelle, j’ai appris à me fixer des objectifs et à m’y tenir. Pendant les longues phases de préparation qui précèdent un combat, on apprend à développer son endurance physique et psychologique afin de ne jamais baisser les bras devant l’effort. Les sports de combat ont aussi une autre vertu sur laquelle on n’insiste pas assez de nos jours, celle d’enseigner le respect de l’adversaire. Je pense que toutes ces qualités sont effectivement requises pour être un bon chef d’entreprise.

Monde Economique: Quand vous créez vos vêtements vous faites appel à la Cinétique Oculaire. En quoi consiste cette discipline et quel est le plus qu’elle apporte à vos créations ?

Olivia Boa: La Cinétique Oculaire est une technique que j’ai développée. Elle étudie le mouvement que fait l’œil en observant un tableau. Très peu de personnes ont conscience qu’un balayage oculaire permet d’interagir sur nos fréquences cérébrales. Jadis, les hypnotiseurs utilisaient le mouvement d’un balancier, de gauche à droite, et incitaient les personnes à le suivre du regard pour engendrer un état d’hypnose chez elle. Je me suis réappropriée cette méthode en la développant par un mouvement également vertical. Je travaille aussi sur les différences de longueur d’onde de la lumière, c’est à dire les couleurs. Chaque couleur est une onde et a une énergie mesurée en hertz. Je travaille particulièrement sur les différences de potentiel énergétique et sur le mouvement oculaire combiné. En résumé, je peux influencer les ondes cérébrales par le biais de structures colorées. On peut également enregistrer et analyser les résultats de cet effet sous électroencéphalogramme. C’est tout simplement passionnant surtout quand je passe mes tableaux en design textile. Faire prendre conscience aux gens que ce qu’ils portent en tant que vêtement a une influence sur toutes les personnes qu’ils vont croiser durant leur journée est fabuleux, si en plus on peut leur apporter la preuve que ce phénomène est mesurable à l’aide de 19 électrodes, c’est encore mieux.

Monde Economique: Dans vos créations vous utilisez beaucoup les couleurs chaudes. Est-ce pour vous un moyen de lutter contre la morosité ambiante ?

Olivia Boa: Je suis d’une nature optimiste, je vois en toute chose le côté positif. Il y a de la couleur dans mes créations de par mon travail en Cinétique Oculaire mais aussi pour retranscrire la joie de vivre. Mes collections sont dans la lignée de « la positive attitude » et ont ce petit quelque chose qui donne du peps et un coup à la morosité. Ma nouvelle collection de prêt à porter est effectivement dans les teintes chaudes car elle est pour le printemps-été 2018, mais j’aime tout autant jouer et combiner des couleurs froides qui ont une fréquence en Hertz plus haute et ont tendance à apaiser. Je travaille beaucoup avec le vert, qui peut paraître atypique dans le milieu de la mode. À la rentrée je présente ma nouvelle marque « 2B by Boa » qui est la branche Prêt-à-porter de la Boa Creations. « 2B » pour « To Be » en anglais afin de se tourner vers l’Etre plutôt que l’avoir ou le paraître et aussi en clin d’œil à mes initiales de nom de jeune fille et de mariée, les deux commençant par un B.

Monde Economique: Aujourd’hui avec l’envolée des coûts de production, il est de plus en plus difficile de produire en Europe. Comment avez-vous remédié à ce problème ?

Olivia Boa: Il y avait deux options pour surmonter ce problème. La première prendre le partie de tout créer en Suisse, l’impression textile, la coupe, la confection etc. dans ce cas mes créations se seraient vendues aux alentours de 1’000 CHF. Et la deuxième, consistait à créer les designs et faire les études neurologiques en Cinétique Oculaire ici en Suisse, tout en réalisant l’impression textile et la confection en dehors de l’Europe. Avec cette option, mes créations devenaient beaucoup plus abordables (Entre 59 CHF le Legging et 119 CHF le Sweat-shirt et 225 CHF pour la veste de costume par exemple). J’ai opté pour la seconde solution. Toute la création artistique et les recherches scientifiques sont faites en Suisse, par contre la production textile est répartie entre la Chine et le Pakistan. Ces deux pays peuvent avoir une mauvaise image face à l’opinion publique et véhiculer énormément de préjugés, tout comme la boxe peut véhiculer une mauvaise image. Les préjugés sont là pour être cassés et dépassés. Et je tiens particulièrement à travailler avec ces pays dignement et équitablement afin de pouvoir apporter à mon tour un message fort de solidarité ainsi qu’une contribution à leur développement. Ceci n’exclut pas que j’ouvre, d’ici quelques années, une autre branche exclusivement Swiss made avec les tarifs conséquents.

Monde Economique: A l’initiative de Vincent McDoom qui vous a repéré au Montreux Moda, vous allez bientôt participer au salon Who’s Next à Paris. En termes d’opportunité que représente un tel évènement pour une petite marque comme la vôtre ?

Olivia Boa: Le salon Who’s Next à Paris, pour ceux qui ne sont pas dans le milieu, c’est La Mecque du prêt-à-porter. C’est l’endroit où toutes les boutiques et distributeurs à l’échelle internationale viennent faire leur shopping. C’est là que sont découverts les nouveaux créateurs de demain et les nouvelles tendances. C’est l’endroit où il faut absolument se trouver si l’on veut se faire reconnaître dans le secteur de la mode. Le monde entier sera tourné vers le Who’s Next début septembre, n’oublions pas que ce salon précède la Fashion week de Paris. Je vais pouvoir présenter ma collection printemps été 2018 aux acheteurs du monde entier et avoir le privilège d’être parmi les huit seuls créateurs à avoir leur défilé lors de ce salon. Je compte bien saisir cette opportunité pour apporter la preuve au monde entier que la mode suisse a déjà largement acquis ses lettres de noblesse. Entre le 8 et le 11 septembre j’aurai le feu des projecteurs braqué sur ma nouvelle collection et je compte bien faire honneur à la Suisse en montrant toute l’innovation et la création artistique dont on peut faire preuve. C’est pour cela que je ne saurai trouver les mots pour dire merci à Vincent McDoom pour son soutien.

Sportswear : www.boacreations.co

Prêt-à-porter : www.2bbyboa.com

 

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