La fin des illusions

4 décembre 2012

La fin des illusions

La bulle d’apparence se dégonfle. La fin des illusions s’annonce. L’absence de vérité sur laquelle nous vivions touche à sa fin. Il n’y a pas de crise(s). Il y a des opportunités à saisir dans un monde en évolution permanente. Il y a la métamorphose de toutes nos idéologies occidentales. Il y a un monde à créer. A notre époque, un grand nombre d’élus(e)s a toujours peur de déplaire en expliquant la vérité sur la situation de nos mondes. Depuis des décennies, leur laxisme et leur inconscience reposent sur un mensonge barbare, à savoir que la séduction des masses à des fins personnelles a miné admirablement tout le système sociétal jusqu’à notre manière de vivre.

Est-ce qu’il nous importe de savoir si des exactions sont commises sous d’autres latitudes pour satisfaire notre besoin de tenir dans nos mains le dernier accessoire à la mode ? Nous sommes tombés dans la même relation bestiale sur nos trottoirs que celle qui anime les Nations entre elles. Nous nous étonnons alors de cette injustice qui nous touche tout en continuant, pour un grand nombre, à courir comme des enragés, après toujours plus de matières et d’objets. Refusant de voir en face les racines actuelles de notre civilisation, nous luttons contre notre propre humanité. Pourtant, parmi nous, des hommes et des femmes observent les choses avec un autre œil, et proposent d’autres chemins à suivre.

Nous avons le choix. Nous pouvons rester sur place, revenir en arrière, fermer les yeux ou aller vers la nouveauté. Si nous choisissons cette dernière option, il est de notre ressort, à chacun et chacune, de nous extraire de notre rêverie personnelle pour rendre réel notre rêve. Pour ce faire, les meilleures actions de notre esprit sont garantes de notre avenir serein. Elles doivent être à la hauteur de nos pensées les plus positives. Avons-nous faim d’un changement positif ou préférons-nous continuer à servir la déchéance d’un monde révolu ? Laissons la nouvelle forme de pensées positives se manifester dans notre chair. Ayons foi en nos actions et nos ressentis. Engageons-nous dans l’amour et la passion d’une idée qui nous semble insurmontable parce que si simple. Regroupons-nous pour faire valoir l’éveil de la conscience, car la communion des idées positives fait la force des actions positives.

Nous avons le choix. Arrêtons d’alimenter, en temps, en argent, en pensées et en énergie des idées, des communautés, des institutions, des sociétés, et des croyances obsolètes, malveillantes, incohérentes et non-fondées qui amènent l’obscurité dans nos vies. Osons aller au-delà de notre propre capacité de raisonnement pour créer un autre nous-même. Plus aimant, plus ouvert et plus créatif. Comprenons que nous sommes les fruits de cultures étatiques, d’histoires familiales, d’évolutions humaines, de voyages génétiques et de bagages intellectuels différents. Mais comprenons aussi que nous sommes réunis et reliés à chaque être par l’énergie universelle.

Nous avons le choix. Nous pouvons travailler pour une société en déclin avec une pensée prisonnière de discours hermétiques, avec la morosité de ceux qui ne croient plus en rien et avec l’austérité d’une dictature de la possession idiote et féroce. Nous pensions l’édification de notre société terminée parce que d’autres nous l’avaient vendue ainsi mais nous nous sommes fourvoyés. Cherchons la source de l’information qui sert la Lumière de nos projets. Avec la foi, le cœur et l’imagination, bâtissons quelque chose de plus achevé, quelque chose qui nous dépasse, qui dépasse notre individualité. Collaborons à une œuvre meilleure en termes d’espoir, de progrès et de croissance humaine.

Nous avons le choix. Commençons par aller à la reconquête de nos valeurs. Si ces éléments comptent vraiment pour nous, donnons-nous les moyens de les remettre au cœur de nos systèmes. Ne nous laissons pas emporter par les doutes et l’adversité. Laissons la joie, le plaisir et l’allégresse guider nos pas. Agissons pour trouver le sentiment qui nous grandit, pour créer davantage de partages et d’échanges, pour briser les liens, les influences et les manipulations toxiques. Arrêtons de chercher des coupables et de boucs émissaires. Ici ou ailleurs, inspirons-nous de petits et de grands gestes qui servent l’Homme.

Nous avons le choix. Remettons en cause les orientations sociétales d’une certaine élite ; elles ne sont ni plus ni moins éthiques, dotées de bon sens et génératrices de matière cérébrale que celles d’un tailleur de pierre, d’une couturière ou d’un paysan. Refusons toute conception de la fonction politique lorsqu’elle est dénuée d’utilité publique. Mettons un terme à toutes les formes d’impunité et d’incivilité chroniques qui rongent nos codes civiques et démocratiques. Replaçons l’Homme au cœur de l’action sociale, économique et structurelle. Il en va de notre salut.

Nous avons le choix. Sortons de l’individualisme schizophrène et aliénant pour retrouver un engagement solidaire, respectueux et éclairé. Extirpons-nous de la colère, de la peur et de la souffrance et offrons-nous un autre monde. Rendons nos enfants heureux dans des systèmes éducatifs ouverts, valorisants et intégratifs. Ouvrons-nous aux solutions alternatives qui rayonnent dans le monde. Rétablissons ce qui nous semble faire défaut pour nourrir l’action positive, ses objectifs et ses résultats concrets.

Nous avons le choix. Quittons la pure intelligence mentale (ou son absence) qui rend nos egos si fiers, nos certitudes si nocives et nos curriculums vitae si attirants et revenons à la sagesse. Car elle seule, dès à présent, nous indique la Voie à suivre. Nous avons le pouvoir de bâtir un autre monde, en nous, autour de nous, ici et maintenant. Notre vision positive est essentielle pour ce nouvel élan et ce nouveau dessein. Accueillons le changement, allons à sa rencontre. Guérissons nos antagonismes personnels pour effacer ceux que nos yeux voient au dehors. Arrêtons de nous mentir et de nous voiler la face derrière telles ou telles excuses. Acceptons ce qui est dans sa singularité pour le percevoir dans sa globalité.

Nous avons le choix. Et si nous ne pouvons concevoir ce changement positif à notre niveau, alors aidons par tous les moyens possibles ceux et celles qui s’engagent pour un village, un immeuble, un quartier, un canton, un département, un état, un pays, un monde, un océan, un univers plus respectueux, généreux, spirituel et compassionnel. Regardez ! Regardez ! Ces personnes sont partout. Elles sont là. Trouvons la cohérence et l’harmonie entre ce que nous sommes aujourd’hui et ce que nous souhaitons être demain, et le monde extérieur suivra la courbe de notre mouvement intérieur. La sagesse en est la clef.

Nicolas-Emilien Rozeau – Chroniqueur chez Le Monde Economique

 

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