Le stress, enfin de bonnes nouvelles !

22 octobre 2013

Le stress, enfin de bonnes nouvelles !

Vous êtes-vous déjà posé la question suivante : « Que penserait un moine bouddhiste de mon état de stress ? ». Grotesque ? Pas si sûr ! Le stress qui nous taraude chaque jour, auquel nous sommes tous confrontés dans nos vies actives, mérite une attention particulière et un regard nouveau. Et si le stress était précieux, comme indicateur de dysfonctionnement et non plus comme ennemi insidieux et destructeur !

Nos états de stress, bien connus dans leur manifestation de fuite, lutte ou inhibition, nous indiquent que nous réagissons à une situation de façon immédiate, impulsive et douloureuse.

· En fuite, le stress se manifeste comme une envie immédiate de quitter l’environnement « nuisible ».

· En lutte, le stress s’exprime par une combattivité destinée à prouver à « l’adversaire » notre capacité de dominer.

· En inhibition, le stress nous immobilise et nous bloque dans une position de repli et d’effacement.

Comment transformer ces réactions spontanées en attitudes plus distancées, plus nuancées dans notre environnement professionnel ? Première bonne nouvelle : le stress est universel et n’appartient pas à une typologie spécifique d’individus. Seconde bonne nouvelle : quelque soit notre personnalité, nous pouvons être confrontés aux trois états de stress de fuite, lutte et inhibition.

En conséquence, tentons ici de réfléchir autrement, en imaginant le stress comme un allié et non plus comme un ennemi douloureux. Le stress nous indique violemment que nous faisons fausse route, que notre réaction à une situation n’est pas adéquate, puisque nous n’avons qu’une envie immédiate : fuir, lutter ou se faire le plus discret possible. Prendre le temps (il s’agit ici de quelques secondes, au plus quelques minutes) pour imaginer de réagir autrement est possible. En Neurosciences, les spécialistes (*) appellent ceci « mobiliser son cerveau préfrontal », ce qui signifie se connecter à la partie du cerveau capable de souplesse et de relativité.

Il est donc opportun de vous annoncer la troisième bonne nouvelle : nous sommes tous dotés d’un cerveau préfrontal que chacun de nous peut solliciter. Comment faire ? Apprendre à s’ouvrir à d’autres options, à être curieux et à relativiser, afin de nuancer l’analyse initiale de la situation. Un exemple ?

Prenons un chef comptable à qui son directeur financier demande de mettre à jour des informations et de les rendre plus compréhensibles sous forme d’organigramme. Le chef comptable stresse à l’idée de devoir réaliser cette mission en 2 heures, alors qu’il estime avoir besoin de 3 hrs pour réussir. Il n’ose pas dire non et ne sait pas comment intégrer cette demande à sa charge de travail du jour. Au lieu de stresser et de dépenser une énergie négative de rumination, de manque de concentration voire de panique, voici ce que fait le chef comptable, fort de son entraînement à la gestion du stress. Il s’interroge intérieurement sur ce qu’en auraient pensé quelques personnages improbables, avant de commencer à réaliser la tâche.

« Qu’en penserait un boucher ? »

« Qu’en penserait un moine bouddhiste ? »

« Qu’en penserait un instituteur, un avocat, ma sœur, une brebis écossaise ? »

Et ainsi de suite…jusqu’à la détente de notre chef comptable. Après l’exercice, il parvient à se calmer, à revenir à un comportement concentré et efficace. Il réussit à réaliser l’organigramme dans le temps imparti. Vous seriez étonné de voir comment le stress évoqué initialement par le chef comptable a considérablement diminué après cet exercice ! Deux explications immédiates : 1- le caractère farfelu des personnages permet de détendre notre chef comptable et de le distancer de son souci actuel ; 2- le point de vue décalé de chaque personnage lui permet d’entendre d’autres solutions et de relativiser ainsi son propre traitement de la situation.

Le stress, enfin de bonnes nouvelles !Résultat…Merci au stress de nous révéler le caractère erroné de notre raisonnement et de notre comportement ! Merci au stress de nous pousser à réfléchir et à agir autrement…pour autant que nous apprenions à nous assouplir et à ne pas considérer la situation comme insurmontable.

Autre situation, autre exercice ! Prenons le cas d’un embouteillage dans lequel vous êtes immobilisé, alors que votre rendez-vous avec un client a lieu dans ½ heure. En état de stress, vous vous comportez selon les trois options : en fuite, vous pestez contre vous-même de ne pas avoir pris une autre route et cherchez désespérément une autre issue ; en lutte, vous vous en prenez aux autres automobilistes et râlez, c’est de la faute des autres ; en inhibition, vous vous sentez impuissant, vous subissez la situation et vous vous résignez à avancer au rythme du trafic.

Et si vous pensiez autrement ? Et si cet embouteillage était l’opportunité d’envisager les situations différemment ? Avançons dans l’aventure de la gestion du stress en imaginant quelques avantages à cet embouteillage ! Faire mentalement sa liste de courses au supermarché, préparer sa séance du lendemain, imaginer la séance qui commence sans soi, imaginer quelle prise de décision en résultera, s’exercer aux exercices respiratoires que l’on connaît si bien mais que l’on ne fait jamais…

Autant d’avantages que d’idées alternatives, visant à prendre du recul sur la situation initiale d’embouteillage ! L’embouteillage n’a alors que peu d’importance et vous êtes désormais en mesure de relativiser son impact sur votre état d’esprit. Vous êtes passé d’un comportement stressé à une ouverture d’esprit qui met en lumière votre adaptabilité à une situation stressante.

Pour conclure et pour enrichir votre capacité de nuance et de relativité, je vous encourage la lecture d’un ouvrage : « Votre profil fac eau stress », P. Colignon et J-L. Prata, Eyrolles, 2012.

Laure Oriol, Expert pour le magazine Le Monde EconomiqueLaure Oriol, Expert pour le magazine Le Monde Economique et Business Coaching

 

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