Les Cleantech suisses peuvent gagner la confiance des investisseurs

11 mars 2012

Les Cleantech suisses peuvent gagner la confiance des investisseurs

Alors que les craintes liées à la crise de la zone euro ne font que s’accroître, la bonne santé du franc suisse pourrait redonner confiance à de nombreux investisseurs. Ajoutez à cela le rapide développement non seulement des entreprises et industries se basant sur les Cleantech, visant à une moindre consommation d’énergie et à une plus grande efficacité énergétique, mais aussi des acteurs financiers dans ces technologies propres, et vous obtiendrez un cocktail des plus favorable pour l’économie suisse et ses investisseurs.

En cela, notre pays s’inscrit dans une tendance indispensable, et espérons-le, irréversible vers la durabilité d’un modèle économique plus sain, tout comme plus profitable.

Ce qui semble être un facteur de démarcation par rapport à d’autres pays occidentaux : au cours de 2011, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) publiait en effet un rapport reflétant la reprise ‘très polluante’ des pays du G20 en 2010. De plus, les statistiques françaises de capital-investissement dans les technologies propres révèlent, après une belle croissance en 2009 et 2010, une importante régression de ces investissements tout au long de 2011. Selon les experts français, la frilosité des industriels et le manque de perspective à long terme empêchent leurs compatriotes d’investir dans les Cleantech de manière significative. Difficile, bien sûr, de s’engager dans le long terme en des temps aussi incertains que les nôtres…

Selon le rapport de l’AIE, le non-respect de ces pays du Protocole de Kyoto exigeant la réduction des émissions de CO2 à 2% d’ici 2020, aura des conséquences catastrophiques pour la planète. Ces conséquences ne seront pas qu’environnementales : l’agence affirme que chaque dollar qui n’est pas investi dans des technologies propres avant 2020, devra être triplé en dépenses par la suite pour réparer les dégâts.

Face à cette urgence, de nombreux organismes font appel aux gouvernements pour qu’ils mettent en place des mesures plus strictes pour encourager, voire forcer, les investissements des industries et entreprises en des technologies plus respectueuses de l’environnement. Pourtant, les règlementations ne constituent visiblement pas le meilleur des arguments pour pousser les acteurs économiques à miser sérieusement sur le développement durable.

Arrive alors l’attrait des Cleantech pour leurs avantages compétitifs et financiers : dès 2009, Ernst and Young rapportait que plus de 75% des chefs d’entreprise considéraient la basse consommation d’énergie et l’innovation technologique comme un avantage sans pareil sur leur concurrence. Ils estimaient tous que les Cleantech représenteront la majorité de leurs investissements dans les cinq prochaines années. Voilà une considération beaucoup plus puissante, puisqu’elle touche directement la productivité et la performance des acteurs économiques, et elle semble encore motiver la plupart des investisseurs dans les Cleantech, que ce soit dans le monde occidental ou en Chine et en Inde.

La Suisse, quant à elle, peut attirer les investisseurs grâce à son haut niveau d’innovation dans les technologies propres. Ayant vu leur potentiel très tôt, le pays comptait déjà 20 brevets d’invention cleantech par million d’habitants en 2008. Ses entreprises investissent déjà 5% en moyenne de leurs revenus dans des technologies efficaces en énergie.

La solidité du franc suisse permet aussi de planifier sur le long terme, comparativement aux autres pays du G20 mis en cause par l’Agence Internationale de l’Energie. Ces facteurs tous réunis renforcent l’adage du « bon endroit au bon moment ». Forte de ses ressources technologiques et financières, la Suisse est bien partie pour être, dès 2012, la plateforme privilégiée de l’investissement dans l’innovation durable et respectueuse de la planète.

Marie Gabriel – Rédactrice chez Le Monde Economique

 

Recommandé pour vous