Les difficultés financières pèsent sur la qualité de vie

19 décembre 2012

Les difficultés financières pèsent sur la qualité de vie

75% de la population se déclare satisfaite de la vie en général selon l’enquête sur les revenus et les conditions de vie (SILC) de l’Office fédéral de la statistique (OFS). La situation financière influence fortement l’évaluation de la qualité de vie dans de nombreux domaines de la vie, que ce soit par rapport à sa vie en général, à son état de santé ou à son logement. Les plus de 50 ans les plus défavorisés en terme de revenu sont nettement moins satisfaits de leur état de santé que les plus riches.

Risque de pauvreté et inégalités de répartition des revenus

En 2011, 14,1% de la population vivant en Suisse, soit près d’une personne sur sept, est exposée au risque de pauvreté. Par convention, le seuil de risque de pauvreté est fixé par l’Union européenne à 60% de la médiane du revenu disponible équivalent (voir définitions). A titre illustratif, sont considérées comme à risque de pauvreté les personnes seules avec un revenu disponible mensuel inférieur à 2’400 francs ou inférieur à 5’100 francs par mois pour deux adultes avec deux enfants de moins de 14 ans. Avec un seuil fixé à 50% de la médiane du revenu disponible équivalent, le taux de risque de pauvreté sévère se monte à 7,8%. En 2011, les revenus à disposition des 20% de la population les mieux lotis sont 4,3 fois supérieurs à ceux des 20% de la population les moins bien lotis.

Difficultés financières des ménages

En 2011, 18,7% de la population vit dans un ménage qui n’a pas les moyens de faire face à une dépense imprévue d’un montant de 2000 francs. En outre, 12,8% de la population vit dans un ménage qui déclare avoir des difficultés à joindre les deux bouts. A la question de savoir comment le ménage arrive à gérer ses revenus et dépenses, 5,6% de la population répond consommer son patrimoine pour faire face aux dépenses courantes, c’est le cas notamment de 17,2% des personnes de 65 ans ou plus. 2% de la population vit dans un ménage indiquant devoir s’endetter pour faire face aux dépenses courantes de l’année. En outre, plus de la moitié de la population (52,2%) vit dans un ménage déclarant pouvoir mettre de l’argent de côté et près de deux personnes sur cinq (39,8%) vivent dans un ménage qui dépense ce qu’il gagne.

Effet marqué de la situation financière sur la qualité de vie

La situation financière joue un rôle important sur l’évaluation subjective de la qualité de vie. Un niveau de revenu élevé (revenu disponible équivalent) augmente le niveau de satisfaction dans de nombreux domaines de la vie, que ce soit par rapport à sa vie en général, à sa situation financière, au fait de vivre en commun, à son état de santé ou à son logement. Le domaine faisant exception, pour lequel le taux de très satisfaits diminue lorsque le niveau des revenus augmente est la durée du temps libre. C’est le cas en particulier des personnes ayant achevé une formation de niveau tertiaire.

Les mesures subjectives de situation financière ont un impact encore plus fort sur les différents domaines de satisfaction dans la vie. Avoir des difficultés à joindre les deux bouts ou ne pas pouvoir faire face à une dépense inattendue de 2’000 francs influence fortement et négativement la satisfaction dans la vie, tous domaines de satisfaction confondus. Par exemple, parmi les personnes qui vivent dans un ménage rencontrant des difficultés à joindre les deux bouts, seulement la moitié (50,9%) est très satisfaite de sa vie en général, contre 84,5% des personnes sans difficultés financières.

Les personnes disposant d’un bas niveau de formation, les personnes de nationalités étrangères ainsi que les personnes vivant dans une famille monoparentale sont les groupes de personnes rencontrant le plus de difficultés à joindre les deux bouts et les moins satisfaites de leur vie en général. La situation financière reste déterminante en particulier pour les mieux lotis : à situation financière égale, il y a peu de différences sur le degré de satisfaction selon le niveau de formation ou la nationalité. Quels que soient la nationalité ou le niveau de formation, plus de 80% des personnes les mieux loties financièrement sont très satisfaites de leur vie en général.

Satisfaction par rapport à son état de santé

La satisfaction par rapport à son état de santé met en évidence deux groupes distincts selon que les personnes sont âgées de plus ou moins de 50 ans. Les plus jeunes (18 à 24 ans) sont sans surprise les plus satisfaits de leur état de santé. Pour les moins de 50 ans, le niveau de revenu (revenu disponible équivalent) a peu d’effet sur la satisfaction par rapport à leur santé, voire aucun effet pour les 18-24 ans. A l’inverse, le revenu a une influence positive déterminante sur la satisfaction par rapport à son état de santé parmi les personnes de 50 ans et plus. Seuls 52,0% des 50-64 ans les plus défavorisés en terme de revenu sont très satisfaits de leur état de santé contre 75,0% des 50-64 ans les mieux lotis. Pour ces derniers, le pourcentage de personnes très satisfaites de leur état de santé est proche de celui des moins de 50 ans les plus riches et légèrement supérieur à celui des 25-49 ans les plus pauvres.

 

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