Les logiciels libres sont-ils fiables ?

3 novembre 2011

Les logiciels libres sont-ils fiables ?

Pour les créateurs ou les managers d’entreprises, les locaux, l’emplacement, le mobilier, le personnel, la publicité, les ordinateurs… semblent plus importants que le plus déterminant d’entre eux tous, le système informatique.

Pourtant, le système informatique d’une entreprise et plus particulièrement d’une PME, est crucial pour son fonctionnement tout au long de sa vie. Négliger cet aspect peut s’avérer onéreux pour l’entreprise dans le moyen ou le long terme.

Nombreuses études dans le monde ont démontré que les PME dépensent beaucoup plus pour l’informatique en y consacrant presque le tiers de leur budget (étude réalisée en 2007 par la HES-SO Valais).

Ce coût ne prend pas en compte l’acquisition de matériels et autres appareils tels que les imprimantes ou les scanners, mais plutôt le coût de revient de la maintenance des logiciels et autres programmes liés au système d’exploitation.

Cependant, c’est un problème qui peut être plus ou moins résolu selon le système informatique choisi par l’entreprise. Pour une société, choisir d’utiliser le système Windows par exemple, aura des retombées budgétaires nettement très différentes que lorsqu’elle utilise Linux. Sans faire la publicité ni le dénigrement d’un produit ou d’une société quelconque, voici en effet quelques illustrations.

En premier lieu, il faut prendre en compte l’achat de la licence du système d’exploitation lui même. Le système Windows de Microsoft nécessite l’achat d’une licence dont le prix peut varier entre 400 et 500 CH pour le nouveau Windows 7 dans sa version professionnelle. Pour une entreprise qui compte avoir plus de 10 ordinateurs, il lui faudra consacrer au minimum 5000 CH, rien que pour l’achat des licences systèmes car en effet, il n’est possible d’installer le système que sur un seul ordinateur, ce qui veut dire autant d’ordinateurs, autant de licences à acheter. Par ailleurs, comme il est d’usage, on achète souvent les ordinateurs avec le système déjà pré-installé, d’où leur coût élevé. Cela dit, il ne faut pas oublier les mises à jour régulières qui sont elles aussi payantes.

Cela paraîtrait anodin s’il n’y avait pas une alternative qui coûterait moins cher, voire gratuit, avec des résultats pratiquement similaires lorsqu’on choisit un autre système. Pour prendre l’exemple du système d’exploitation Linux, son acquisition est dite « open source », c’est à dire gratuite. C’est un système d’exploitation complet qui comporte tous les accessoires et programmes micro-informatiques nécessaires pour les usages bureautiques tel qu’on les retrouve dans le système Microsoft Windows. Il n’est pas besoin d’acheter une licence, son acquisition se faisant par simple téléchargement depuis le site de l’éditeur. L’intérêt d’un tel système est que l’utilisateur peut l’installer gratuitement sur un nombre illimité d’ordinateurs et peut même modifier certains aspects du logiciel pour le personnaliser sans frais ni soucis légaux.

L’autre aspect déterminant pour le choix du système informatique des entreprises est l’usage de la suite bureautique Office de Microsoft qui comporte presque tous les programmes nécessaires d’usage quotidien tel que Word, Excel, PowerPoint, Access, Outlook, etc. L’acquisition de cette suite bureautique vendue séparément du système, peut coûter entre 400 CH et 1000 CH pour la licence de la version professionnelle de 2010, installable que sur deux d’ordinateurs uniquement. Sur cet aspect, on trouve également le pack bureautique gratuit appelé OpenOffice qui comporte toute la gamme de programmes nécessaires et utiles pour les usages bureautiques au même titre que Microsoft Office et que l’on peut acquérir gratuitement, sans limite d’usage ni d’installation. Les illustrations sont nombreuses sur le plan des logiciels gratuits qui peuvent être utiles pour une entreprise. Le problème est en effet de savoir pourquoi les entreprises préfèrent-elles acheter des logiciels au lieu de miser sur des logiciels libres ayant les mêmes rendements?

Plusieurs hypothèses sont avancées quoi qu’elles ne tiennent pas toutes en rigueur. D’abord, on cite la familiarité des usagers avec le système, les programmes de Windows et ses accessoires. En effet, presque tous les utilisateurs, employeurs comme employés, ne s’y connaissent pas du tout ou presque au système Linux. Ceci veut dire qu’il faudra un temps de formation plus ou moins assez long afin que les utilisateurs puissent devenir efficacement opérationnels dans l’usage de ces logiciels libres. A part le fait que l’entreprise devra payer un formateur, il ne faut pas ignorer la baisse du taux d’activité et de rendement pendant cette période. Cependant, ce n’est pas parce que les logiciels en eux mêmes sont difficiles à appréhender, mais parce qu’il est souvent plus difficile pour l’homme de changer facilement des habitudes acquises pendant des années et acquérir de nouveaux repères.

L’autre objection, est la fonctionnalité limitée des logiciels libres par rapport aux logiciels payants. Souvent, les éditeurs de logiciels libres mettent en ligne leur produit sans prendre le temps de vérifier leur fonctionnalité ou leur rendement, ce qui fait que face à un logiciel payant qui exécute plus d’opérations, l’entreprise préfèrera miser plutôt sur celui ci afin d’accroître son rendement assez rapidement. Certes c’est un problème majoritairement décrié, mais il faut comprendre que pour les éditeurs des logiciels libres, l’idée est de le laisser en « open source » afin que tout le monde – les utilisateurs avancés – puisse le modifier, ajouter des fonctionnalités ou en réduire, selon ses besoins. C’est pourquoi ces sont mis à jour fréquemment pour prendre en compte les nouveaux ajouts des éditeurs. Par exemple, on trouve plein de logiciels payants qui n’ont pas leur équivalent dans les versions gratuites, ce qui fait qu’une entreprise qui désire un logiciel spécifique ne peut que se tourner vers le marché des payants. Ceci s’explique aussi par le fait que les éditeurs des logiciels libres étant des amoureux de l’informatique grand public, certains n’en voient pas la nécessité de créer des logiciels spécifiques à un usage particulier, voire parce qu’ils ignorent même l’existence des usages!

Enfin, comme dernière limite, on dit souvent que les documents créés sous Linux ne sont pas lisibles sur Windows et vice-versa et que parfois les petites entreprises sont obligées de se mettre au diapason de leur fournisseur, client ou entreprise-mère ou mandataire (en cas de sous-traitance). C’est un argument qui est relatif en ce sens qu’aujourd’hui, les fabricants de logiciels intègrent une compatibilité de leur programme dans tout système afin qu’il puisse être exploitable et achetable par tout le monde. On trouve ainsi plusieurs logiciels qui sont compatibles à Windows, Linux ou Mac en même temps. On peut également créer un document sous OpenOffice et l’ouvrir sur Mircosoft Office et vice-versa car il y a des modules complémentaires faciles à installer qui permettent ces transferts.

Ayant compris la nécessité et l’efficacité d’utilisation des logiciels libres par les petites entreprises, les grands constructeurs d’ordinateurs ont même commencé à les intégrer dans leur nouveaux ordinateurs afin d’aider les petites et moyennes entreprises. C’est le cas de HP par exemple avec ses modèles HP ProBook 4410s, HP ProBook 4415s, HP ProBook 4510s, HP ProBook 4515s, HP ProBook 4710s équipés du système Open Suse Linux Entreprise Desktop 11 spécial pour les TPE/PME et accessible aux alentours de 500 à 1000 CH.

 

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