L’Espoir et le burn-out

10 décembre 2020

L’Espoir et le burn-out

Par Eloïse Basille

Lorsque Pandore ouvrit par curiosité la boîte que Zeus lui avait confiée (avec l’ordre de ne pas l’ouvrir), elle laissa s’échapper sur notre monde tous les maux de l’humanité, notamment la Vieillesse, la Maladie, la Guerre, la Misère.

Elle réussit à refermer la boîte à temps pour retenir l’Espoir.

Parce que sans l’espoir, sans cette étincelle à l’origine, il est impossible de se faire confiance et de faire confiance au monde pour combattre, faire face, transcender les obstacles.

 Alors que faire lorsque l’espoir n’est plus là ? On ne peut pas l’obliger à se présenter, que ce soit en nous ou parmi nos collègues.

Lors d’une récession, comment oser croire que l’économie va s’améliorer ?

Comment être sûr que l’on peut faire confiance à son chef pour prendre les bonnes décisions, soutenir son équipe, partager une vision dans un climat d’incertitude ?

Comment avoir confiance en son équipe, penser qu’elle saura démontrer les compétences, les connaissances et la motivation nécessaire pour dépasser tous les obstacles ?

Pour avoir cet espoir en l’autre ou pour inspirer cet espoir chez les autres, il faut déjà l’avoir en soi.

Et cela n’est pas évident en ce moment, la peur de la pandémie, les contraintes subies, et une économie qui va mal.

L’espoir pourrait se définir comme la croyance que d’une manière ou d’une autre, les choses vont s’améliorer. A l’origine cette croyance n’était peut – être fondée sur rien, mais avec le temps nous basons souvent notre espoir sur nos expériences passées qui ont prouvé que cette croyance était juste. Ou sur les résultats que nous avons obtenus.

Pourtant, parfois, indépendamment de notre volonté, les résultats n’arrivent pas. Nous ne décrochons pas le contrat que nous voulions. Nous ne trouvons pas un nouveau produit qui fonctionne. Nous confondons attentes, rêves et objectifs réalisables.

Nous sommes parfois tellement conditionnés à garder espoir grâce aux résultats, à la croyance en nos compétences, que si le résultat ne vient pas, alors c’est que nous devons mieux faire, ou faire plus, ou faire différemment.

À force de faire toujours plus, et de lier la valeur de ce que l’on fait au résultat conséquent, de ne pas voir que dans un contexte différent il faut changer les objectifs pour qu’ils soient réalisables, nous ouvrons la porte au burn out.

Herbert Freudenberger en 1975 nous a donné une définition du burnout, qui se compose en trois éléments :

·        L’épuisement émotionnel :la fatigue qui vient de trop s’inquiéter pendant trop longtemps

·        La dépersonnalisation : épuisement de l’empathie, de l’attention et de la compassion

·         La diminution du sentiment d’accomplissement : le sentiment invincible de futilité, le sentiment que rien de ce que vous faites ne fait de différence.

En ayant peur, en perdant Espoir, notre inquiétude nous pousse à ressentir une grande fatigue, nous perdons le sentiment de compter, et avons la tristesse qui y est liée,

 Cela risque de nous couper de nous-même et des autres, et de nous entrainer dans une spirale destructrice.

En voulant contrôler l’incontrôlable, toujours plus maîtriser ce que nous faisons et ce que nous sommes, nous étouffons toute joie, toute créativité, toute sérénité.

Ironiquement, ce sont précisément de ces qualités dont nous avons besoin pour contourner un obstacle.

Notre travail est aussi à la mesure de notre cœur à l’ouvrage.

Ce cœur, il est le centre de l’espoir. Il est possible d’espérer au-delà de nos habitudes, en nous reliant à ce que nous sentons en nous, en élargissant notre horizon.

Nous avons besoin de plonger dans cette boîte de Pandore, d’ouvrir les yeux sur ce qui s’y trouve, d’accepter cette nouvelle réalité et toutes les émotions qui y sont attachées, de faire cette traversée, pour pouvoir trouver, tout au fond et caché, l’Espoir.

Un espoir qui s’attrape par le cœur, en nous donnant l’attention et le soin dont nous avons besoin, et qui nous permet d’échapper aux tourmentes du burn-out.

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