Marché & Macro

27 mai 2022

Marché & Macro

Photo Stefan Kreuzkamp © DWS

Par Stefan Kreuzkamp, directeur des investissements chez DWS

Le scénario de base est relativement optimiste, mais l’incertitude reste très élevée.

Le pire est-il déjà passé pour les marchés ou devons-nous nous préparer à de nouveaux reculs ? Il est actuellement difficile de répondre correctement à cette question. Les incertitudes sont tout simplement trop grandes – le conflit ukrainien, le Covid-19, la situation en Chine, l’inflation, etc. sont autant de sujets de préoccupation.

« Ce que nous pouvons prédire maintenant, c’est que la volatilité restera vraisemblablement élevée sur les marchés Actions, que les obligations d’entreprises resteront sous pression pour le moment et que les marchés émergents continueront de subir des vents contraires pendant quelques mois », déclare Stefan Kreuzkamp, directeur des investissements de DWS. « Malgré cette situation précaire, nous prévoyons un potentiel de rendement correct pour la plupart des actifs risqués sur un horizon de
12 mois », ajoute M. Kreuzkamp. Toutefois, cela serait caduque en cas d’aggravation des risques (récession aux États-Unis et en Europe par exemple ou incapacité de la Fed à contenir l’inflation sans freiner la croissance). Autant d’incertitudes, qui peuvent jouer à la hausse ou à la baisse.

Actions

Marchés boursiers : la hausse des taux d’intérêt permet de séparer le bon grain de l’ivraie

Comment les marchés obligataires devraient-ils évoluer ? La réponse à cette question constitue la base de la performance future des marchés Actions au cours des 12 prochains mois. Des rendements plus élevés pour les obligations constituent un problème pour les actions. Premièrement, parce que les titres à revenu fixe pourraient redevenir une alternative sérieuse aux actions. Deuxièmement, parce que la hausse des taux d’intérêt réduira les bénéfices à venir dans un futur proche. Les valeurs technologiques sont particulièrement touchées : elles sont moins chères après la liquidation, mais la plupart d’entre elles ne sont pas encore vraiment avantageuses.

Fixed income

Le high-yield européen redevient visiblement plus attrayant

Le rendement total des obligations et des actions au cours du premier trimestre de cette année souligne le dilemme des investisseurs : des signes négatifs presque partout. Amortir ou équilibrer les pertes de cours des actions par des hausses de cours des obligations n’a pas du tout fonctionné, et rien n’indique que ce sera une approche gagnante à l’avenir. Pour les marchés obligataires, cela revient à dire : tout le monde plaide pour des taux plus élevés, mais personne ne veut d’une hausse des taux. Un paradoxe impossible à résoudre. Comme ces derniers mois, les obligations attractives se font rares, d’autant que les taux réels restent en permanence en territoire négatif en raison de l’inflation élevée. Les spécialistes de DWS considèrent actuellement les obligations high-yield européennes, dont la notation est désormais positive même à court terme, comme l’actif le plus intéressant. Des obligations high-yield significativement plus élevées devraient pouvoir couvrir des risques plus importants. Une nouvelle hausse substantielle des taux d’intérêt n’est donc pas attendue, et les taux de défaut devraient rester à un niveau bas.

La tolérance au risque pour les investisseurs pourrait être à nouveau mise à l’épreuve dans les prochains mois. L’indice de volatilité VIX, qui mesure la fourchette de volatilité attendue de l’indice S&P 500, est aujourd’hui environ deux fois plus élevé que sa moyenne à long terme. Mais cela ouvre également des opportunités aux investisseurs : l’expérience montre qu’une baisse de la volatilité de 10 points peut s’accompagner d’une hausse des prix de 6 %.

Tout, sauf calme – c’est ainsi que le marché chinois s’est présenté au cours des derniers mois. « Je ne vois pas encore la Chine prendre un meilleur virage », déclare Sean Taylor, Directeur des investissements APAC. « Il s’avère difficile de faire repartir l’économie en Chine ». Toutefois, dès que les restrictions Covid-19 seront assouplies, on peut s’attendre à une reprise substantielle, orientée en V. Mais cela pourrait prendre un certain temps.

Multi Asset / Fixed Income

Par Björn Jesch, responsable mondial de Multi Asset & Solutions / Christoph Schmidt, chef d’équipe Multi

Asset & Solutions

Gestion des risques : une nouvelle approche est nécessaire

La question de la « bonne » répartition des actifs semble plus urgente que jamais. Les investisseurs sont aujourd’hui confrontés à une situation dans laquelle les prix des actions comme des obligations sont sous pression. « Les obligations d’État ont perdu leur fonction dans un contexte de hausse des rendements. Par le passé, elles ont toujours garanti des rendements sans risque, alors qu’aujourd’hui, elles représentent plutôt un risque sans perspective de rendement », remarque Björn Jesch, responsable mondial de Multi Asset & Solutions chez DWS et Chief Investment Officer EMEA. Une approche flexible, beaucoup plus diversifiée que par le passé et indépendante d’un indice de référence, sera déterminante.

Christoph Schmidt, spécialiste des multi-actifs, décrit cette approche plus en détails : « Dans nos portefeuilles multi-actifs qui sont gérés selon l’approche des performances globales, nous avons récemment légèrement réduit notre part d’actions. Face aux risques économiques persistants, nous évitons particulièrement les actions cycliques, par exemple dans les secteurs de l’énergie et des matières premières ».

Après de fortes chutes de cours dans le secteur technologique, certaines valeurs de croissance structurelle sont redevenues beaucoup plus intéressantes et pourraient à nouveau retenir l’attention des investisseurs. « Selon nous, les actions restent la classe d’actifs la plus prometteuse à moyen et long terme. Toutefois, dans le même temps, elles constituent le principal facteur de risque d’un portefeuille », déclare M. Schmidt. « Du côté des obligations, nous avons commencé à réduire les opérations de couverture contre la hausse des taux d’intérêt américains, car l’augmentation des rendements à l’extrémité longue de la courbe des taux devrait ralentir ».

Les actifs liquides, faiblement corrélés aux actifs traditionnels, constituent un autre moyen d’atteindre une bonne diversification pour un portefeuille multi-actifs dans l’environnement de marché actuel.

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